Pour cette troisième génération MRX, Anthem réutilise à nouveau le système de calibration ARC 1M. Pas de changement majeur à noter, à un seul détail près : la prise en compte des spécificités apportées par les formats Dolby Atmos et DTS:X.
En marge de la solution Dirac Live, évoquées lors de notre test du Arcam SR250, l'
Anthem Room Correction (ARC) est aujourd'hui ce qui se fait de mieux en matière de système de calibration propriétaire. Sur cette troisième génération d'amplis MRX, Anthem conserve la même base introduite il y a deux ans, la mise en oeuvre est d'ailleurs identique : une fois le pack logiciel + fichier de calibration du microphone téléchargé sur le site
Anthem puis installé, il suffit de raccorder le microphone USB à un PC/Mac et l'amplificateur à votre box Internet (câbles fournis). Chez certains opérateurs dont l'IP est gérée en dynamique, il pourra éventuellement être nécessaire d'effectuer un redémarrage de la box si la communication entre le logiciel et l'
ampli échoue. N'hésitez pas à recommencer plusieurs fois si nécessaire. On remarque d'ailleurs au passage que l'interface du logiciel ARC 2 a été retravaillée, avec désormais la possibilité d'obtenir les graphes de mesure avant puis après calibration, à la manière du Dirac, afin de mettre en évidence les ajustements réalisés.
Une fois la liaison opérationnelle, deux choix s'offrent à vous : effectuer une calibration manuelle ou automatique. Il reste préférable, dans un premier temps tout du moins, de laisser le soin à l'ARC d'effectuer une calibration automatique. Il sera toujours possible de retravailler dans un second temps la courbe d'égalisation en manuel. Dans le mode de calibration Auto, l'ARC effectue une première série de mesures sur l'ensemble de l'installation, le logiciel indique ensuite les résultats relevés avec une courbe de réponse en fréquences (avec et sans Bass Management) et la cible à atteindre pour normaliser la courbe. Une fois la courbe validée et le nombre de points de mesures souhaités (9 maximum), l'ARC relance une nouvelle passe de mesure pour appliquer les réglages préconisés. Ces derniers sont ensuites chargés dans l'une des quatre mémoires de l'ampli.
Les résultats obtenus en post-calibration sont, sans véritable surprise, ce que nous avons obtenus de plus cohérent en matière d'égalisation, les fréquences de coupure et l'ajustement des niveaux sur les enceintes principales, les
enceintes Atmos et le caisson de grave s'avère d'une rare pertinence, le rendu gagne considérablement en transparence et clarté d'un bout à l'autre du spectre, là ou certains systèmes ont malheureusement parfois tendance à altérer le signal (coloration).
Cela étant, en mode Auto l'ARC a tendance a légèrement gonfler les niveaux sur la tranche 20 Hz - 200 Hz sur les frontales et la centrale. Il faudra donc appliquer quelques corrections si vous souhaitez une courbe plus rectiligne, ou alors au contraire augmenter légèrement les niveaux pour gagner quelques dB sur cette partie du spectre. La possibilité de définir quatre profils de calibration différents est d'ailleurs très intéressante, aussi bien pour les personnes qui souhaitent ajuster certains réglages, que celles qui souhaitent tout simplement définir un ou plusieurs profils de calibration pour les écoutes Home-cinéma et les écoutes musicales.
Les écoutes Home-cinéma :
Après avoir littérallement craqué il y a maintenant quelques années de cela sur la première génération MRX, analysons maintenant les performances du nouveau MRX 720 dans le cadre d'une utilisation Home-cinéma avec une paire de colonnes Magnat Quantum 1009 S, une centrale XTZ M6, deux enceintes surround Dipole 3X, deux enceintes d'effets S2 Atmosphere et le caisson SUB 1X12 en configuration 5.1.2.
Comme d'habitude depuis quelques mois maintenant, nous débutons les premiers tours de piste avec les éditions Blu-ray et Ultra HD
Blu-ray de
Mad Max : Fury Road. L'attaque du convoi par les War Boys au chapitre 3 illustre à merveille ce qui fait la force du Anthem MRX 720 : explosivité et intensité. Le bruit du klaxon du camion de tête résonne avec insistance dans toute la pièce, le rythme des percussions s'accélère, et l'on embarque pour une dizaine de minutes d'action non-stop avant de pouvoir reprendre enfin son souffle. Comme ses prédécesseurs, le MRX 720 fait preuve d'une générosité à toute épreuve, et c'est aussi cela qui fait la force des amplis canadiens. Alimenter une paire Quantum 1009 S demande déjà une certaine réserve de puissance, c'est plus encore le cas en ajoutant cinq enceintes supplémentaires en charge 4 ohms. À aucun moment pourtant le MRX720 ne montre un seul signe de faiblesse malgré le niveau de volume imposé (-20 sur une échelle allant de -50 à 0). Le léger regain de puissance est d'ailleurs appréciable en comparaison des générations MRX510 et MRX500.
Alors non, esthétiquement le MRX 720 n'est pas le plus glamour des amplis du circuit, néanmoins, ses entrailles cachent un véritable bolide de course capable de capter toute l'intensité d'une bande-son, sans faiblir à aucun instant, ni encore moins venir privilégier un registre au profit d'un autre lors des écoutes Home-cinéma. La superbe clarté des dialogues en atteste notamment, à l'image du rendu frissonnant de la voix de Smaug sur le second volet de la trilogie
le Hobbit; la fréquence de croisement entre le caisson et la centrale en fonction de l'intonation du dragon est parfaite. Un canal de grave qui vient appuyer ce sentiment de tension permanent sur certaines scènes, et qui démontre la pleine capacité de l'ampli Anthem à faire aussi bien parler la poudre sur le haut grave avec les lourdes déflagrations des tirs de canons et d'obus sur
Master & Commander et
Fury, que de conserver une parfaite assise sous les 30 Hz avec l'éprouvante traversée du trou de vers d'
Interstellar.
La spatialisation n'est pas en reste, bien au contraire. Sans atteindre le degré d'immersion des électroniques Home-cinéma
Yamaha, le fabricant canadien n'a aucune raison de rougir de la comparaison, un sentiment encore plus appuyé par l'ajout des deux canaux Atmos qui permet de gagner nettement en verticalité, et qui donne donc par extension un caractère plus ample à certaines bandes-son à l'image de
Terminator Genysis, le dernier
Mad Max ou
Sicario. Il sera toujours possible de pousser le curseur un peu plus loin pour ceux qui souhaitent associer un bloc de puissance multicanal et utiliser le MRX 720 en configuration 5.1.4 voire 7.1.4 via la sortie Pre-out 11.2.
Les écoutes musicales :
Musicalement, le MRX 720 démontre un caractère assez plaisant, tout particulièrement après avoir enregistré un profil de calibration dédiée aux écoutes stéréo. Sur
The Calling de Meav, l'Anthem délivre une image sonore spacieuse, une très belle amplitude est donnée à la voix de la chanteuse irlandaise, tout en conservant une belle clarté sur l'accompagnement du duo guitare/contrebasse.
Le résultat sur la perception des écoutes avant puis après correction de l'ARC est particulièrement intéressant. C'est notamment le cas sur
Time des Pink Floyd, et plus précisément sur le rendu de la basse de Roger Waters qui gagne nettement en clarté avec l'ARC. En le désactivant, l'équilibre tonal est moins cohérent avec un grave trop appuyé. Sans atteindre la musicalité beaucoup plus affirmée des amplis Arcam ou
Marantz, le MRX 720 offre toutefois des performances très honnêtes pour un intégré A/V.