Depuis le temps que nous parlons de ces fameux amplificateurs Onkyo TX-RZ1100 et TX-RZ3100, j’avais vraiment envie de voir (et écouter bien sûr) ce qu’ils avaient dans le ventre et ce qu’ils proposaient de nouveau par rapport au RZ900. Pour rappel, ces deux amplificateurs 9.2 et 11.2 embarquent finalement une amplification Classe D et la nouvelle version de l’AccuEQ Room Calibration proposée sur toute la gamme 2016, mais en version encore plus avancée. Il se trouve que je viens de recevoir le RZ1100, donc je vous donne rapidement mes premières impressions, avant de revenir dessus plus en détail. Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que ça faisait plus de deux ans qu’Onkyo n’avait pas renouvelé ses amplis « haut de gamme « . Le dernier modèle « phare » de 2015 c’était un modèle 7.2, le fameux TX-RZ900 qui restera finalement le seul amplificateur Classe A/B proposé les fabricants « grand public » (Denon, Marantz, Pioneer, Yamaha, Sony, Harman Kardon, etc.) à proposer une alimentation linéaire et un transformateur torique. Tous les autres sont dotés d’une alimentation à découpage avec transformateur IEC, que ce soit en Classe A/B ou Classe D. Il faut se tourner vers Anthem ou Cambridge pour trouver des modèles avec alimentation linéaire, mais de suite le prix grimpe en flèche !
Le RZ900 n’est pas un ampli parfait pour autant, loin de là, mais il a tout de même rencontré un franc succès que je trouve justifié ! Sa principale qualité, c’est son rendu sonore et sa puissance assez inédite sur ce type d’ampli, surtout à ce prix (lancé à 1600 €, on le négociait aux alentours des 1000 € ces derniers temps). Et pour ne rien gâcher, il propose une musicalité très sympa pour un ampli AV. En toute logique, beaucoup de passionnés attendaient donc les versions 9.2 et 11.2 de ce RZ900 en espérant retrouver le même type d’architecture en Classe A/B et avec une alimentation linéaire encore meilleure. Pour certains, ce fut donc une petite déception d’apprendre que les RZ1100 et RZ3100 embarquaient finalement une amplification Classe D. Mais qu’en est-il réellement sur le terrain, à l’écoute ? Ce passage en Classe D est-il si mauvais ? Y-a-t-il un changement audible ?
Au déballage du RZ1100, pas de surprise, il s’agit d’un amplificateur 9.2 qui propose à peu près la même qualité de fabrication que le RZ900. En revanche, le passage à la Classe D se remarque d’entrée, avec un ampli plus léger. Pourtant, ses 20 kg sont tout de même étonnants pour un ampli Classe D ! En effet, même si on retrouve une alimentation à découpage, il s’agit tout de même d’une bonne alimentation à haut rendement avec un transformateur H.C.P.S de très grosse capacité ! D’autre part, on retrouve aussi la deuxièmement alimentation dédiée au circuit numérique, pour séparer l’alimentation du circuit analogique. Contrairement au RZ810, le RZ1100 embarque une carte analogique dédiée, isolée, déportée en dessous de la carte vidéo, tout comme le RZ900 le proposait. Cette carte embarque les DAC AKM (un DAC stéréo AK4490 pour les frontales et un DAC multicanal AKM AK4458 pour les autres canaux (surround, centrale, Atmos, etc.), et des AOP annoncés de meilleure qualité que sur le reste de la gamme. Honnêtement, je n’ai pas pu démonter entièrement l’ampli pour vérifier ces AOP, ce serait trop long.
Par contre, on peut voir que les deux condensateurs de 15 000 µF chacun sont effectivement personnalisés par Onkyo, ce ne sont pas les mêmes que sur les RZ810 ou même RZ900. Les modules d’amplification sont cachés dans une sorte de compartiment blindé et fixé tout en dessous des cartes et de l’électronique. En fait, inutile de tourner autour du pot, je vais être très clair, il s’agit exactement de la même conception que celle des amplis Pioneer SC-LX8x, ni plus, ni moins ! Les mêmes condensateurs, même châssis, mêmes cartes, mêmes alimentations, et je suppose que même si on ne le voit pas, il s’agit des mêmes modules d’amplification (Class D – Direct Energy HD). Peut-être que le transformateur H.C.P.S est de confection Onkyo, mais de même taille et même conception que sur les anciens amplis Pioneer.
Alors, évidemment l’interface n’est pas la même, les DSP non plus (ici nous avons apparemment un DSP Quad Core 32 bits), l’AccuEQ Room Calibration non plus (quoique j’y reviens plus bas), et surtout l’étage de préamplification n’est pas la même que les amplis Pioneer comme le SC-LX89 ou le nouveau SC-LX901 qui intégrait des DAC ESS Sabre et des composants différents. Au lieu des DAC ESS Sabre, ici on trouve les fameux DAC AKM et cela fait tout de même une belle différence, surtout que ces AKM intègrent 8 filtres Roll-Off pour customiser la réponse en fréquences afin d’offrir un rendu audio différent. Malheureusement, Onkyo ne laisse pas le choix du filtre à l’utilisateur. Il est donc précalibré par défaut. Certains fabricants comme OPPO proposent le choix du filtre Roll-Off. Toujours est-il que cet étage de préamplification permet tout de même de bien différencier le rendu audio du RZ1100 par rapport au SC-LX89 avec une écoute plus organique, plus naturelle et surtout une musicalité que j’apprécie plus.
Par contre, une chose est certaine, la connectique et la qualité de la structure interne, était de meilleure qualité sur les Pioneer SC-LX avec des connecteurs dorés, des vis en cuivre pur, des boucliers sous forme de lamelles en cuivre pour isoler certains circuits des interférences EMI/RF, etc.
Si vous avez lu mon test des TX-NR656 vs TX-RZ810, j’avais été assez critique envers cet ampli. Trop éloigné des RZ800 et RZ900 au niveau de la qualité de l’électronique et même de l’alimentation ou système de refroidissement passif. Je le trouvais trop proche du TX-NR656, et je pensais qu’il ne méritait pas d’intégrer la série RZ. Par contre, j’avoue que le RZ1100 m’a fait très bonne impression pour le moment. Pourtant je partais avec des doutes, des regrets concernant l’utilisation de cette amplification Classe D, mais aussi à cause des limites de l’AccuEQ.
Mais j’ai eu plusieurs surprises ! Premièrement, l’AccuEQ n’a plus rien à voir avec la version proposée sur le RZ900, et elle est même bien meilleure que celle proposée sur le TX-RZ810 et pour tout dire je la trouve dorénavant bien meilleure que l’Audyssey MultEQ XT32 à part le fait qu’on n’a pas la possibilité de faire des mesures sur plusieurs positions d’écoute (comme le faite Audyssey ou Dirac Live), voire mesurer plusieurs endroits de la pièce pour bien analyser l’acoustique (comme le fait le Room Perfect de Lyngdorf) La plus grosse nouveauté, c’est la présence de trois filtres manuels pour corriger les ondes stationnaires, sachant que cette correction est également intégrée dans le processus de calibration automatique via microphone. Je trouve tout de même que cet AccuEQ ressemble de plus en plus au MCACC Pro de Pioneer…
L’AccuEQ Room Calibration est dorénavant bien plus complet que sur les autres amplificateurs Onkyo ! La phase de mesure est trois fois plus longue que sur le RZ900 et presque deux fois plus longue que sur le RZ810 (du moins à la date du test du RZ810). La phase de calibration émet toutes sortes de son, du bruit blanc, au bruit rose, en passant par des impulsions à diverses fréquences ou la mesure indépendante des enceintes de gauche et droite. Bref, on ressent une analyse bine plus complète, la calibration est bien plus longue et les résultats s’en font clairement ressentir ! Cette fois, je trouve que l’AccuEQ m’a vraiment apporté un mieux sur tous les plans, que ce soit la restitution des dialogues,la spatialisation, les effets Atmos, la précision, réverbération ou encore la musicalité, le tout avec un rendu neutre et bien équilibré !
Le caisson de grave profite également un peu de ces améliorations, il est mieux intégré à l’image sonore d’ensemble, mais la correction du canal LFE était déjà le point fort de la première version de l’AccuEQ. Le caisson est peut-être moins rentre-dedans, plus « fondu » dans l’image sonore, mais gagne en précision. Libre à chacun d’augmenter ensuite le niveau LFE. D’autre part, il m’a semblé que les deux caissons étaient bien mieux gérés indépendamment (à confirmer). Bien sûr, cette calibration conserve des limites comparé à un Dirac Live ou un Audyssey Pro, forcément, et ne serait ce que pour la qualité du microphone ou la possibilité de faire plusieurs mesures et d’intervenir sur le résultat pour affiner la calibration. Cela dit, l’AccuEQ Room Calibration est nettement plus simple et plug&play et le résultat vraiment intéressant, surtout pour l’écoute home cinéma.
L’AccuEQ Room Calibration en quelques lignes :
Un petit retour rapide, car je n’ai pu écouter cet amplificateur qu’avec le kit THX Cinema Ultra de Magnat en configuration 7.1.2. La bonne surprise vient du rendu très naturel, très neutre et loin d’être froid comme on aurait pu le craindre avec ce type d’amplification Classe D. Il n’est pas aussi chaleureux et « analogique » que le RZ900, mais plus transparent, aérien, plus dynamique, plus rapide et très raffiné au niveau des aigus. L’écoute semble moins organique, moins texturée, mais plus riche en micros détails, avec beaucoup de finesse et d’analyse dans les aigus, mais sans la moindre agressivité, ni sifflante, ni aigu montant. Ce qui m’a le plus étonné c’est la précision des dialogues, avec un peu moins de corps et de rondeur que le RZ900, mais plus de précision et un rendu plus neutre.
Je précise tout de même que les enceintes Magnat sont très douces dans le haut du spectre et leur empreinte y est pour beaucoup dans cette analyse. Elles sont totalement opposées à des enceintes montantes, au contraire, leur réponse en fréquence est en pente douce. Ces enceintes semblent faites sur mesure pour les RZ1100 et RZ3100. Cela dit, je n’ai vraiment pas eu l’impression que cet ampli avait un rendu froid ou trop clair, mais attention tout de même aux enceintes montantes. À confirmer en l’écoutant sur d’autres enceintes…
Évidemment, ce n’est pas une amplification Classe D aussi performante que chez Primare, mais je suis très agréablement surpris du rendu de ce RZ1100 avec un apport intéressant au niveau dynamique, vivacité, richesse et précision. Quant à la spatialisation, c’est assez similaire aux RZ810 et RZ900, soit excellent, même si là aussi l’apport des Magnat est indéniable sur cette sensation de bulle sonore. Avec les pistes Atmos ou DTS:X, comme je l’expliquais en détail lors du test du RZ810, l’Accu Reflex a permis d’améliorer nettement les effets 3D (Object 3D) et plus spécifiquement sur le RZ1100 grâce à l’apport de la nouvelle version de l’AccuEQ.
Par contre, je dois bien avouer que l’apport en puissance n’est pas flagrant. Je ressens une montée en puissance plus rapide, plus de vivacité, mais pas forcément plus de puissance, ni d’impact. C’était déjà très bon sur le RZ900, c’est tout aussi bon sur le RZ1100 avec juste un petit gain en rapidité, mais on peut s’attendre à plus puissant. Un bloc de puissance NuPrime offre plus de puissance RMS et instantané par exemple…
Juste une dernière précision, à l’heure actuelle la fonction FireConnect n’est toujours pas disponible, ni DTS-Play-Fi. DTS Play-Fi a été annoncé lors du salon IFA 2016 et permettra d’utiliser Play-Fi disponible sur iOs, Android et Windows pour streamer de la musique depuis plusieurs services de musique en ligne dont Qobuz, Spotify, TIDAL, Amazon Music, ou encore Deezer. L’application DTS-Play-Fi peut fonctionner avec de nombreux appareils multiroom compatibles Play-Fi comme chez Anthem, Aerix, Definitive Technology, Fusion Research, Martin Logan, McIntosh,Paradigm, Polk Audio, Sonus Faber, Wren et bientôt Arcam, Rotel, SVS, Klipsch, Pioneer, Wadia, Asus, etc.
Pour en savoir plus sur l’AccuEQ, la nouvelle interface, la fonction Fire Connect et les compatibilités multimédias audio des amplis Onkyo 2016, je vous invite à ire le test des amplis TX-RZ810 et TX-NR656, car tout est strictement similaire aux fonctions proposées par le RZ1100 en dehors de l’AccueEQ plus évolué, la présence de trois filtres pour corriger les ondes stationnaires manuellement, et évidement les possibilités de 7.1.2 ou 5.1.4 sans l’ajout de bloc de puissance, puisque le RZ1100 intègre 9 blocs d’amplification.
Un ampli qui m’a agréablement surpris, non seulement pour la performance de l’AccuEQ Room Calibration qui a grandement progressé et qui est bien plus évolué, mais aussi pour sa dynamique, sa spatialisation, sa précision, son rendu audio très agréable et une musicalité très sympa pour un amplificateur home cinéma ! C’est différent du RZ900, mais très intéressant également ! À écouter
Merci à nos amis de HD Fever pour cet article.