01/04/2015

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Il y a quelques mois, Bowers&Wilkins sortait une évolution de sa célèbre gamme CM, tout simplement assignée du sigle « S2″ pour les différencier. Cette nouvelle gamme comporte de nombreux modèles avec quelques améliorations bienvenues, mais pour moi, les deux plus belles évolutions sont la colonne CM10 S2 et la Bibliothèque CM6 S2 que je vous présente aujourd’hui en test.

Je dois bien avouer que jusqu’ici, les enceintes entrée et milieu de gamme B&W m’ont laissé un peu sur ma faim en utilisation hifi, mais la CM6 S2 m’a fait totalement revoir mes appréciations ! Il faut dire qu’elle tire parti de technologies issues de la Nautilus, leur enceinte référence. À mes yeux (ou plutôt, mes oreilles), la CM6 S2 est plus une petite soeur de la PM1 qu’une évolution de la CM5. Évidemment, le Tweeter débafflé en est l’une des raisons, mais d’autres atouts font de cette enceinte une véritable référence dans sa gamme de prix, pour peu qu’on lui associe un ampli taillé pour elle.

Protocole de test :

  • Enceintes Bibliothèques B&W CM6 S2 (1900 € la paire)
  • Amplificateur Primare SPA23
  • Lecteur OPPO BDP-105Eu modofié par Audiocom et Espace-Musical
  • Câbles enceintes MUSE Espace Musical et Oehlbach XXL Fusion Four B

Présentation de la Bowers&Wilkins CM6 S2

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Présentée en 2014, la CM6 S2 fait donc parti de cette nouvelle gamme CM S2 qui regroupe deux colonnes, 2 Bibliothèques et une centrale. La CM6 S2 est une Bibliothèque deux voies accordée en Bass Reflex avec un évent Flowport pour optimiser l’écoulement de l’air en silence, même à très fort volume. De nombreuses améliorations ont été apportées au niveau des filtres, du coffre, des haut-parleurs, etc., mais celle qui saute aux yeux, c’est évidemment son tweeter totalement débafflé et positionnné sur le dessus du coffre. Si toute la nouvelle gamme CM S2 dispose maintenant d’un tweeter découplé à double dôme, la CM6 S2 et la CM10 S2 sont els deux seules à proposé ce concept de tweeter « On Top ». D’après le fabricant, cette technique permet d’offrir plus de dispersion , de naturel et un meilleur étagement des plans sonores.

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Ce Tweeter intègre des dômes très fin en aluminium et renforcés par un anneau assez épais pour limier la distorsion et donc offrir plus de transparence. Sur les CM5, ce tweeter est découplé de l’enceinte grâce à un anneau de gel, mais sur la CM6 S2 ce tweeter est tout simplement débafflé pour éviter toute vibration engendrée par les autres haut-parleurs et améliorer la dispersion. On retrouve également la fameuse charge tubulaire Nautilus, une sorte de tube progressivement effilé et rempli d’une ouate absorbante qui permet d’atténuer les ondes arrière, toute résonnance, ou autres résidus sonores qui peuvent dégrader la restitution de l’aigu. Ce Tweeter permet de monter bien au-delà des limites de fréquences audibles par l’homme : 28 kHz à +/- 3 dB, ce qui permet également d’offrir une grande définition et une meilleure restitution des fréquences harmoniques dans la plage de fréquence audible.

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On retrouve également une signature propre à B&W, l’utilisation de membranes en Kevlar tressé sur le haut-parleur de médium/grave avec le capuchon anti-poussière issue de la PM1. Personnellement, j’adore cette membrane rigide, tendue et rapide. Les médiums des B&W font parti de ce qui se fait de mieux actuellement. D’après B&W, le Kevlar permet de stopper les résonances et la distorsion. Ils utilisent également une suspension rigide FST pour maximiser ces effets en convertissant toute l’énergie non désirée en chaleur, et pas en son.

La partie électronique en charge du filtrage est assez épurée avec l’utilisation de condensateurs Mundorf, pas forcément très chers, mais qui jouissent d’une très bonne réputation.

Lors du déballage, on découvre une enceinte très lourde et imposante pour une Bibliothèque, avec des dimensions de 34 cm de haut, 20 cm de large et 28,5 cm de profondeur pour un poids de 8,9 kg pièce ! Toutefois, je dois dire que je suis un peu déçu de la finition, surtout au niveau du recouvrement du coffre. Le coffre en MTF, très proche de celui de la série 600 S2 déjà testée n’est pas très classe et fait un peu cheap. De toute évidence, la finition noir laqué fait un peu plus classe, mais est plus sensible aux micro-rayures et pour ma part je préfère la couleur blanche très en vogue en ce moment sur les enceintes. Autre point décevant à mes yeux, le tweeter débafflé est un peu bancal, pas très bien fixé, et le cache haut-parleurs en tissus gris n’est pas très beau. C’est un peu secondaire, pour ma part je ne mets jamais les caches, mais à signaler.

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Enfin, la plaque qui accueille les borniers et l’évent sont en plastique avec une apparence assez bas de gamme également. Toutefois, si on regarde la CM6 S2 de face, une fois installée, sans cache, avec ce petit cercle cache-vis, ce magnifique tweeter et ce haut-parleur jaune en Kevlar tressé, l’enceinte est tout de même très élégante avec un design épuré. Notez également la présence de deux paires de borniers autorisant le bicâblage ou la biamplification, ce qui est peu fréquent sur une Bibliothèque.

Pour rappel, la liste des améliorations apportées sur cette nouvelle gamme S2 :

  • Dorénavant, le tweeter débafflé est proposé sur la colonne CM10 S2 et sur la bibliothèque CM6 S2. Il s’agit d’un Tweeter découplé à Double Dôme aluminium et charge tubulaire Nautilus.
  • Le Tweeter Double Dôme est découplé par un anneau de gel.
  • On trouve un anneau supplémentaire en aluminium qui renforce l’arrière de la membrane du Tweeter.
  • Le tweeter est muni d’une grille acoustiquement optimisée.
  • On retrouve le Medium Plugs anti-résonance avec son capuchon anti poussière issue de la PM1.
  • Le coffret est également le fruit d’une nouvelle recherche acoustique et présente une rigidité accrue en bois véritable.
  • Les filtres ont été revus, le câblage interne est signé Van del Hul, et de nouveaux condensateurs Mundorf ont été intégrés
  • Les borniers arrière sont nouveaux, ont été optimisés et permettent la bi-amplification, même sur la Bibliothèque CM6 S2

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Caractéristiques Techniques CM6 S2

Le Bowers&Wilkins CM6 S2 à l’écoute

 

Tout d’abord, avant d’entamer les écoutes, je dois signaler que cette enceinte nécessite un rodage assez conséquent pour bien s’exprimer, même si elle délivre tout de même une belle restitution dès les premières minutes d’écoute. Avec un évent positionné à l’arrière, il convient de l’éloigner du mur arrière pour avoir de meilleurs graves et plus d’ampleur. De plus, même si le Tweeter débafflé offre une meilleure spatialisation, j’ai trouvé que l’apport se ressentait plus au niveau de la profondeur d’écoute que de l’ouverture. Les récentes Magnat Edelstein, par exemple, étaient bien plus ouvertes que les CM6 S2. J’ai donc pincé les CM6 S2 vers la position d’écoute pour profiter d’une meilleure enveloppe sonore. Par contre, je n’ai pas remarqué de différence de rendu sonore entre les différents borniers, mais pour ma part j’ai utilisé des câbles prémontés mono/bi câblage et j’ai donc enlevé les jumpers.

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Enfin, la précision la plus importante, le choix de l’ampli. Cette enceinte nécessite vraiment un amplificateur très dynamique et beaucoup de courant, sous peine de se retrouver avec un rendu un peu trop doux, trop feutré, trop mat. À mon sens, il faut éviter les amplis chaleureux qui manquent d’attaque et qui pourraient un peu trop colorer le rendu. Évidemment, l’audio est une question de goût, mais pour ma part, j’ai trouvé que les amplificateurs Classe D rendaient vraiment bien sur cette enceinte ! Les plus belles écoutes ont été obtenues avec l’ampli Primare SPA23 que ce soitn en home cinéma ou en hifi, car cet ampli offre une excellente musicalité, et les écoutes en stéréo auraient été encore plus belles avec les amplis hifi de cette marque ou le NAD M12. Il semblerait que certains amplis Rotel soient également un très bon choix. En Classe A/B, j’ai pu écouter le BC Acoustique EX-332D qui offre déjà de très belles prestations, mais cela restait un ton en dessous du Primare (moins neutre, moins transparent, moins dynamique).

L’aigu de la CM6 S2 est très défini, limpide et précis, avec un superbe ciselé, mais un peu sensible. Là aussi, il faut soigner les associations et éviter les amplis montant au risque d’avoir une restitution un peu trop stridente. Encore une fois, l’ampli Primare s’est montré parfait avec sa finesse dans le haut du spectre tout en préservant une très grande définition. L’apport du Tweeter débafflé est flagrant au niveau de la spatialisation des aigus avec une scène sonore très profonde qui permet de bien localiser les sons et positionnements des musiciens sur la scène. Sur certains passages, on a vraiment l’impression d’effets surround sur une simple source stéréo. La scène sonore n’est pas aussi haute que sur la Triangle Signature Theta, mais l’enveloppe sonore est tout de même très immersive.

Comme déjà précisié, le médium représente tout ce que j’aime ! La qualité du médium est essentielle pour moi, c’est lui qui va donner le ton, le rendu des voix, la consistance d’une image sonore, et celui de la CM6 est une véritable référence ! Précis, rond, ferme, rapide, une parfaite articulation, il offre une restitution d’une densité rare ! Un médium qui marie délicatesse et agressivité dans le bon sens du terme. À l’écoute, les sensations sont non seulement auditives, mais aussi physiques. J’ai rarement ressenti vibrer une contrebasse comme avec la CM6 S2, comme si elle jouait dans le salon. On ressent les percussions directement au niveau du ventre avec belle attaque tout en rondeur ! Les voix sont absolument magiques, envoûtantes, consistantes, parfaitement tenues, un modèle de précision et de naturel. Et cela vaut évidemment pour les films avec des dialogues d’une qualité exceptionnelle.

Ce qui m’a le plus surpris avec la CM6 S2, ce sont ses graves. Quelle claque ! Je ne m’attendais pas du tout à trouver des graves aussi beaux et physiques sur une bibliothèque de cette taille, surtout avec un haut-parleur de 16,5 cm. Non seulement ils sont profonds, mais très rapides, précis et parfaitement lisibles. Mais surtout, que de sensations physiques, on ressent chaque coup de grosse caisse directement dans l’abdomen ! Autant en musique qu’en regardant des films, les graves sont vraiment superbes et expressifs. Je n’ai pas ressenti le besoin d’ajouter un caisson de grave, bien au contraire, j’ai voulu préserver cette qualité de grave.

Melody Gardot – Live from Soho

Un album live superbe, comme tous les albums de Melody Gardot, une chanteuse à la voix envoutante qui explose de sensualité. Du Jazz vocal comme je l’aime, une voix féminine très sensuelle, mais qui transpire le vécu, une musique riche et délicate, bref tout est réuni pour frissonner de plaisir sur les CM6 S2 qui adorent ce style de musique.

Les notes de guitare sont subtiles, définies, ciselées à souhait, mais sans projection dans l’aigu, que du raffinement. La voix de Mélody est fidèlement restituée, douce, délicate, fluide et prend corps avec force et sensualité. Une reproduction vocale vraiment exceptionnelle et d’un réalisme saisissant ! On entend tous les petits bruits de bouche, la scène sonore est parfaitement aérée, les cuivres sonnent vrai avec toute la texture qui les caractérise sans jamais être top rugueux ou agressif. La contre basse est matérialisée, presque palpable et résonne au plus profond des entrailles. Les CM6 S2 font vraiment honneur à cette chanteuse d’exception !

Yun Sun Nah – Lento

On continue dans le Jazz avec une autre voix féminine très sensuelle, celle de la Coréenne Yun Sun Nah et son album Lento qui profite d’une très bonne qualité d’enregistrement. Si vous ne connaissez pas, je vous invite vraiment à écouter cette artiste incroyable et atypique qui a énormément d’expérience musicale ! Avec Lento, Yun Sun Nah nous transmet son talent avec toute sa grâce, sa force, et sa vigueur ! Un album très varié musicalement parlant, parfois rythmé, parfois mélancolique, mais toujours envoûtant.

J’étais resté un peu sur ma faim avec la B&W 683 S2, trop typée cinéma sur ce style de musique, mais la CM6 S2 reprend un peu la signature sonore de la 683 (douce et ronde), mais est clairement bien plus musicale, plus droite et plus dynamique même si l’ampli utilisé n’y est pas pour rien. La CM6 S2 délivre une superbe dynamique sur cet album avec une très belle attaque sur les notes, mais sans dureté. La note est ferme et précise, mais se termine en douceur et en finesse. Le ciselé est exceptionnel avec une petite étincelle dans l’aigu qui illumine les passages à la guitare jouée par le Suédois Ulf Wakenius, un guitariste de très grand talent ! Le touché sur les cordes est très réaliste, dynamique, avec une attaque franche et ferme.

La qualité du médium de la CM6 S2 est évidente sur les passages avec le contrebassiste suédois Lars Danielsson et le percussionniste français Xavier Desandre-Navarre. Une reproduction avec beaucoup de matière, de densité, de rondeur et de percussion avec une image sonore à couper au couteau ! Et que dire des passages avec l’accordéoniste Vincent Peirani !? Quelle beauté, quel relief, quelle texture magnifique ! La reproduction de l’accordéon prend littéralement aux tripes.

La profondeur du grave apporte une ampleur supplémentaire avec une scène sonore très profonde et spatiale, des instruments parfaitement localisables, des sons qui sortent totalement du champ des enceintes et qui remplissent la pièce. Les enceintes s’effacent totalement pour ne laisser place qu’à la musique avec des notes détourées, texturées, une image sonore claire et aérée. Rien n’est brouillon, les instruments se détachent parfaitement les uns des autres. En un mot, une écoute superbe ! Le morceau « Waiting » est à écouter et réécouter sans fin.

Conclusion

L’enceinte B&W CM6 S2 est une Bibliothèque tout simplement exceptionnelle ! Son seul défaut, c’est qu’elle nécessite vraiment une amplification droite, transparente, très dynamique et « puissante »pour avoir une écoute qui sort du lot. Sans quoi, elle pourrait se montrer trop feutrée et trop douce. Son haut-parleur en Kevlar en est sûrement la cause, il est assez rigide et très ferme, difficile à bouger.

Avec un amplificateur adéquat, la CM6 S2 est grandiose, avec une signature sonore bien à elle, de la dynamique, de la rondeur, de la précision, des graves superbes et profonds, un médium de référence rond et ferme, un aigus très défini : frissons garantis ! En toute franchise, il s’agit de la Bibliothèque qui m’a le plus séduit ces dernières années, dans cette catégorie de prix ! Aussi performante en home cinéma qu’en hifi, je lui accorde sans hésiter la récompense ultime de Reference HDfever. C’est vraiment dommage que B&W n’ait pas fait l’effort de soigner la finition avec un design plus classe, comme une surface avec un vernis blanc de qualité, même si cela aurait sûrement fait grimper le prix.

Reference - 5 étoiles

Je remercie Futureland pour le prêt des B&W CM6 S2 en vente chez eux.

Les notes sont évidemment subjectives, par rapport à mes goûts personnels, aux associations utilisées, et en rapport avec le prix et la catégorie de l’appareil. Ici, une enceinte Bibliothèque sous la barre des 2000 € la paire :

  • Expérience home cinéma : 
  • Expérience Hifi : 
  • Dynamique : 
  • Musicalité des timbres : 
  • Qualité de spatialisation et ampleur : 
  • Qualité de l’aigu : 
  • Qualité des médiums : 
  • Qualité du grave, fermeté, rapidité : 
  • Profondeur du grave : 
  • Tenue en puissance : 
  • Qualité de fabrication & Design : 
  • Rapport Qualité/prix : 

Ce que j’ai aimé avec les B&W CM6 S2 associées au Primare SPA23:

  • Une Bibliothèque impressionnante !
  • L’apport du tweeter débafflé
  • La façade épurée, sobre et belle, surtout en blanc
  • Aussi performante en HC qu’en Hi-fi
  • Une superbe musicalité
  • Superbe association avec certains amplis Classe D de qualité (NAD et Primare par exemple)
  • Le rendu ferme, tonique, précis avec beaucoup de corps et de matière
  • Très belle spatialisation : scène surtout profonde
  • Des aigus fins et définis, mais attention aux associations
  • Un médium de référence : exceptionnel !
  • Des graves très impressionnants pour une Bibliothèque (profond, fermes, rapides, percutants, physiques)
  • Un très bon rapport qualité/prix

Ce que je regrette avec les B&W CM6 S2

  • Nécessite un amplificateur très dynamique et beaucoup de courant (en un mot, un amplificateur assez cher)
  • Attention aux associations, enceinte capricieuse, gourmande et typée (évitez les amplis trop chaleureux, ou montant, préférez les amplis droits et très dynamiques avec des aigus fins)
  • Une scène sonore plus profonde qu’ouverte, mais une très belle spatialisation tout de même
  • La qualité de construction en retrait face à la concurrence au même prix (surtout le coffre )
  • La cache HP pas très beau, du moins pas à mon goût
  • Le prix assez élevé !
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