17/02/2015

Introduction

En deux ans, le W1070 s'est imposé comme un incontournable dans la catégorie des vidéoprojecteurs 1080p à moins de 1000 euros. À l'automne dernier, BenQ levait le voile sur le W1070+ aux côtés de sa déclinaison avec  sans fil W1070+W, une évolution tout en douceur de son best-seller. Le marché des projecteurs 1080p est aujourd'hui bien différent qu'il ne l'était autrefois, son prédécesseur a d'ailleurs énormément contribué à cette tendance, mais le  W1070+ est-il véritablement en mesure de nous offrir un niveau de performances supérieur à son aîné ? 

BenQ W1070+

Configuration de test :

  •  W1070+
  • Écran : Celexon 2.20 mètres de base (gain 1,2) et ScreenLine Fashion + toiles HomeVision et Haut Contraste
  • Sources :  BDP-103EU, HTPC Pure MDN, PS4, Xbox One
  • Logiciel de calibration : HCFR v3
  • Sonde : Eye One Display & Colormunki Display
  • Testeur input lag Leo Bodnar
  • Support : Blu-ray & Blu-ray 3D

Présentation et déballage

«C'est dans les vieux pots que l'on prépare les meilleures confitures». réutilise la même recette qu'avec son prédécesseur, quelques petits ajouts appréciables font néanmoins leur apparition.

BenQ W1070+


Esthétiquement, le W1070+ reprend trait pour trait les lignes de son aîné, nous aurions apprécié un peu de changement, mais la qualité et le design de l'ensemble demeurent toujours aussi agréables, le principal est là. Nous noterons simplement deux petits détails, la coque est légèrement plus compacte en hauteur (104 mm contre 109 mm), tandis qu'il accuse 100 grammes supplémentaires sur balance. 

Même si la luminosité est annoncée comme très légèrement à la hausse, 2200 lumens pour rappel, BenQ conserve une lampe UHP 240W. Sa durée de vie est d'ailleurs identique au W1070 : 3500 h en mode normal, 5000 h en mode Eco et 6000 h en mode SmartEco. Pas de changement non plus du côté de l'optique avec un rapport de projection qui permet d'afficher une base d'image de 2 mètres avec un recul de 2,30 mètres, tandis que l'on retrouve l'un des éléments qui a fait le succès du W1070 : le lens-shift vertical, une spécificité non négligeable pour un projecteur à moins de 1000 euros. 

BenQ W1070+


Inutile toutefois d'attendre des miracles, le décalage de l'optique de +130% permet de corriger les écarts de l'ordre d'une vingtaine de centimètres, pas davantage, le positionnement en hauteur du projecteur devra donc prendre en compte cette limitation. Dans un même temps, nous regrettons que la molette ne soit toujours pas un modèle d'ergonomie, ajuster le lens-shift nécessite toujours l'aide d'un tournevis. Mais ne faisons pas la fine bouche, bénéficier d'un lens-shift dans cette gamme de prix reste une chose encore très rare. L'ensemble est complété par un focus et un zoom 1,3x. Sans aller jusqu'au terme de focale courte, qui sied bien plus au W1080ST+, pour une base d'image de 2,20 m, le W1070+ nécessite d'être installé à 2,5 m de la surface de projection. Toujours intéressant.

BenQ W1070+

Une autre petite nouveauté, passée inaperçue lors de l'annonce du projecteur, est à chercher du côté de la correction du trapèze qui gagne en souplesse. Ainsi, là ou le W1070 offrait une correction verticale à +/-20°, le W1070+ permet de corriger l'axe vertical/horizontal à +/-30°. Un détail qui sera toujours apprécié en fonction de la configuration de la pièce.

Connectique

BenQ W1070+

Le W1070+ bénéficie d'une connectique des plus correctes, outre la présence de 2 entrées HDMI 1.4, la première nouveauté est située sur le connecteur HDMI 2 désormais compatible MHL, rendant ainsi possible le raccordement d'un smartphone, une tablette ou une clé HDMI type Chromecast ou Miracast. La seconde consiste en l'ajout d'un port USB-A, permettant d'alimenter ce type de dispositif avec une capacité en courant de 1,5V. Pour le reste, nous retrouvons une entrée Composante YUV, une entrée Composite, une entrée VGA, une entrée analogique RCA, une entrée/sortie analogique mini-jack, un port RS-232 et une sortie Trigger 12V.

Télécommande

En remplacement de la petite télécommande compacte qui accompagnait jusque-là ses projecteurs entrée de gamme, le fabricant taïwanais insuffle un petit vent de changement avec une toute nouvelle télécommande, rétroéclairée s'il vous plaît. Même si les deux modèles ne sont pas vraiment identiques, la ressemblance avec la télécommande qui accompagne les BenW W1400 et W1500 est assez troublante. 

BenQ W1070+  BenQ W1070+

La plupart des fonctions sont accessibles depuis celle-ci : de l'accès direct à certains réglages (luminosité, contraste, température des couleurs, CMS, gamma) au processing, en passant par le changement de source, le niveau de volume ou l'activation du mode Smart Eco, rien de manque à l'appel. Un changement d'autant plus apprécié que l'ergonomie de cette nouvelle télécommande est nettement supérieure à la précédente.

Lunettes 3D

Les  DLP-Link sont uniquement proposées en option, toutefois attention, certaines paires de lunettes annoncées comme compatibles ne le sont en réalité pas toujours. Par mesure de prudence, mieux vaudra opter pour les lunettes BenQ, ou alors une paire de Volfoni ou SainSonic.

Menus et réglages

L'OSD du W1070+ reste en majeure partie identique à ce que nous retrouvons habituellement chez le fabricant, en matière d'accès aux réglages tout du moins, puisque le projecteur se pare pour l'occasion d'une nouvelle interface, visuellement plus attrayante.

BenQ W1070+

Dans la section image, en parallèle des réglages habituels de luminosité, contraste, couleur, teinte et mode lampe,  donne accès à plusieurs modes image : Lumineux, Standard, Cinéma, ISF jour, ISF nuit. Dans les cas des deux modes ISF, les réglages sont préréglés en usine, il reste néanmoins possible de faire calibrer son diffuseur par un professionnel certifié. Le W1070+ dispose du mécanisme CCA (Comprehensive Color Adjustment), la fonction permet de régler les couleurs primaires en valeurs xyY. Une série de mesures permet ainsi de calibrer les couleurs primaires, les données sont ensuite chargées afin que le projecteur puisse calculer le positionnement des couleurs primaires et secondaires, et ajuster le point blanc. 

BenQ W1070+

En parallèle, le projecteur donne également accès aux réglages de température des couleurs, de là deux choix s'offrent à nous : sélectionner un mode prédéfini (Froid, Normal, Chaud, Lampe native) ou opter pour un réglage fin. Il dispose également d'un CMS sur 3 dimensions permettant ainsi d'ajuster les valeurs de nuances, saturation et gain pour les couleurs primaires et secondaires. Toujours aucun éditeur de gamma n'est présent, néanmoins les valeurs prédéfinies en usine (gamma 1.6 à 2.8) ont le mérite d'être relativement bien ajustées. En matière de processing, nous retrouvons un filtre Netteté et un réducteur de bruit. Enfin, pour enregistrer ses réglages, deux mémoires utilisateurs sont disponibles.

BenQ W1070+  BenQ W1070+  BenQ W1070+

L'onglet affichage permet de définir le format d'affichage (Auto, 4/3, 16:9, Anamorphe, Letter Box, Réel), ajuster le zoom numérique et le trapèze, mais également de sélectionner manuellement le format 3D en sortie pour les vidéos 3D Side-by-Side et Top-and-Bottom. Le frame-packing, format utilisé par les , est quant à lui automatiquement détecté. 

BenQ W1070+

C'est depuis les deux derniers menus configuration système (de base et avancé) que l'on pourra choisir le mode de projection (Sol avant ou inversé), accéder aux paramètres audio pour régler le volume du haut-parleur, afficher une mire de test quadrillée et sélectionner le type d'OSD (base ou avancé).

BenQ W1070+  BenQ W1070+  BenQ W1070+

Qualité du traitement d'image

Le  W1070+ reprend la recette éprouvée par son prédécesseur il y a deux ans, le résultat est à la hauteur des attentes, nous n'en attendions pas moins.

BenQ W1070+

Netteté :

Projecteur mono-DLP oblige, tout comme son aîné, le W1070+ offre une image par défaut d'une netteté et d'une précision exemplaire. La qualité de l'optique n'y est pas étrangère. Les textures de peau, tout comme les plus infimes détails, à l'instar des minuscules grains de sable qui composent le mandala de Samsara, quelques exemples parmi tant d'autres qui contribuent à donner à l'image une belle consistance pour un projecteur de cette gamme. 

BenQ W1070+

Les filtres de processing permettent d'aller un peu plus loin encore, tout du moins en ce qui concerne le filtre Netteté qui permet d'augmenter plutôt avantageusement le niveau de détails, à condition de rester dans les limites du raisonnable. Couplé à un  de type  DMP-BDT700 ou BDP-S7200, le filtre n'aura bien entendu aucun intérêt et l'on aura d'ailleurs tout intérêt à le désactiver, mais dans le reste des cas, il sera un allié fort appréciable pour les amateurs d'images détaillées. Nous vous déconseillons toutefois l'utilisation du filtre réducteur de bruit, comme la grande majorité des solutions du même type, l'élimination du bruit passe par un léger effet de flou.

BenQ W1070+

BenQ W1070+

Fluidité : 24p et compensation de mouvements

Le W1070+ reste malheureusement dépourvu de mécanisme d'interpolation, avantage toujours réservé aux projecteurs milieu et haut de gamme. Il n'en conserve pas moins une fluidité honorable dans la plupart des cas, quelques traces de judder restent visibles pour l'oeil averti lors des travellings, une très légère distorsion également comme le démontre les lignes d'immeubles légèrement altérées de la scène d'ouverture de The Dark Knight, l'effet est un peu plus visible sur les lignes au sol de notre seconde photo (coin gauche), ces deux phénomènes conservent néanmoins l'avantage d'être relativement discrets.

BenQ W1070+

BenQ W1070+

Contraste et lisibilité des scènes sombres :

Comme nous le verrons au chapitre mesures, le W1070+ jouit d'un bon niveau de contraste, pas vraiment une surprise, mais il est rassurant de constater que BenQ conserve la même ligne directrice qui a fait le succès de son prédécesseur. Dans une pièce lumineuse, le niveau des noirs reste conforme à ce que l'on peut trouver chez le reste de la concurrence, cependant, c'est dans le noir le plus complet qu'il démontre un potentiel bien plus intéressant, les scènes sombres affichent une belle lisibilité, un constat d'autant plus renforcé lorsque le projecteur est associé à un écran gris à gain 0.8. Le résultat est satisfaisant pour un projecteur DLP dans cette gamme de prix

BenQ W1070+

Jeux vidéo :

Le W1070+ n'est pas un projecteur que l'on conseillera pour une utilisation purement gaming. S'il convient parfaitement pour une utilisation normale sur les jeux de sport, courses automobiles, Third Person Shooter ou RPG, les aficionados de FPS en ligne seront désavantagés par son temps de réponse mesuré à 49,7 ms, soit un retard de 4-5 images par seconde. Dommage que BenQ n'intègre pas un mode jeu. Sur ce terrain-là, nous sommes assez loin des 33 ms du Optoma HD26 testé récemment.

BenQ W1070+

BenQ W1070+

Qualité du traitement d'image 3D

Les amateurs de belles images 3D seront ravis des performances du W1070+ en la matière. Non content d'offrir un rendu propre, très peu marqué par le crosstalk, le léger gain en matière de luminosité contribue à délivrer une image 3D un poil plus agréable, qui parvient tout aussi bien à nous convaincre par ses capacités en matière de profondeur, notamment sur des films comme Le Hobbit : la Désolation de Smaug, que sur les effets de jaillissement à l'instar du film d'animation Rebelle. Seul petit regret, l'absence de compatibilité VESA 3D pour associer une paire de RF. Dommage.

BenQ W1070+

Verdict technique

Bruit en fonctionnement :

Les chiffres indiqués par le fabricant ne correspondent pas véritablement aux résultats mesurés, en mode lampe bas le W1070+ produit un bruit de 36 dB, tandis qu'il atteint 40 dB en mode lampe haut. Ce n'est pas ce que l'on appelle un modèle de discrétion.

AEC et uniformité de l'écran : 

En matière d'uniformité, le W1070+ est un modèle d'exemplarité. Aucune dérive colorimétrique n'est notable, et la répartition de la lumière relativement homogène d'un bord à l'autre de l'écran. Quant à l'AEC, les plus sensibles noteront toujours quelques flash lumineux lors des scènes qui alternent très rapidement entre ombre et lumière, mais l'utilisation d'une roue chromatique à 6 segments permet de diminuer sensiblement l'effet. Un exemple à suivre.

Calibration

Point particulièrement appréciable, la plupart des modes proposés par défaut sont d'une rare pertinence pour un projecteur de cette catégorie. Pour les modes ISF et Standard, le gamma et la luminance sont parfaitement alignés sur la valeur référence 2.2, l'échelle de gris relativement équilibrée avec un DeltaE respectable de 3,14. La température des couleurs est toutefois trop haute à 6920K.

Pour ceux qui souhaitent profiter de leur projecteur sans passer par la case réglages, il faudra opter pour le mode Cinéma (sans Brilliant Color) avec un DeltaE exemplaire : 1.40, bien en dessous de la valeur minimale fixée à 3. L'échelle de gris traduit également un rouge légèrement en retrait, rien de bien méchant. La température des couleurs s'approche de la valeur référence avec 6672K.

BenQ W1070+  BenQ W1070+  BenQ W1070+

BenQ W1070+

Le triangle CIE révèle un espace de couleurs très correct, malgré un vert qui a tendance à tirer sur le jaune...comme c'était déjà le cas sur le W1070 premier du nom.

BenQ W1070+

Au regard des excellents résultats procuré par le mode Cinéma par défaut, nous allons sélectionner le mode utilisateur puis sélectionner le mode Cinéma dans l'onglet Gestion mode utilisateur pour calibrer notre diffuseur.

La luminance et le gamma à 2,19 restent tels quels, inutiles de retoucher quoi que ce soit. On baissera très légèrement les valeurs de luminosité et contraste (-2/3 tout au plus) pour obtenir un gamma légèrement supérieur, afin de densifier encore un peu les noirs.

BenQ W1070+  BenQ W1070+

La température des couleurs est quasi-parfaite, après quelques ajustements, le graphe affiche une moyenne de 6553K. On note seulement une légère variation à l'IRE10.

BenQ W1070+

Résultat identique pour l'échelle de gris, en ramenant le rouge sur la valeur référence nous atteignons un DeltaE légèrement inférieur à 1.

BenQ W1070+

À l'exception de quelques retouches pour ramener le rouge et le bleu vers les valeurs référence, la gère tendance du vert à tirer sur le jaune ne peut être corrigée. L'écart reste néanmoins très acceptable.

BenQ W1070+

Mesures avant/après calibration, mesure sur écran à toile blanche gain 1.0 :
  • Contraste en sortie de carton, Brilliant Color activé > 1892:1 on/off
  • Contraste en sortie de carton, sans Brilliant Color > 1626:1 on/off
  • Luminosité 108 cd/m², Noirs 0,08 cd/m²
  • Contraste après calibration : 1432:1 on/off
  • Luminosité 91 cd/m², Noirs 0,08 cd/m² (0,05 cd/m² sur écran gris gain 0.8 pour un contraste de 1516:1)

Conclusion

Award Choix de la RédactionMalgré un segment entrée de gamme bien plus concurrentiel qu'il y a deux ans, le BenQ W1070+ s'impose sans mal comme une nouvelle référence en matière de vidéoprojection. Performant en utilisation Home cinéma, il est l'un des rares  de sa catégorie à délivrer une image d'une précision et d'un naturel sans faille, avec l'avantage d'un contraste légèrement supérieur à son aîné. Il conserve également tout ce qui a fait le succès de son prédécesseur, d'un côté un lens-shift vertical, malgré son amplitude limitée, la présence d'un tel mécanisme sur un projecteur à moins de 1000 euros reste un atout non négligeable, même chose pour les outils de calibration mis à notre disposition et la certification ISF. Autant d'éléments qui contribuent à donner au  W1070+ le statut de nouvel incontournable, rien de moins.

BenQ W1070+

Il est nécessaire de préciser que le W1070+ arrive dans un contexte bien différent du W1070, qui avait contribué en son temps à donner une seconde jeunesse au marché des projecteurs à moins de 1000 euros. De ce fait, le W1070+ représente une évolution certes intéressante, mais concrètement les utilisateurs de W1070 ont-ils un intérêt à réinvestir à nouveau ? La réponse aura le mérite d'être claire : non.

Même si le léger gain en luminosité est des plus appréciables, en 2D comme en 3D, tout comme l'ajout d'une entrée MHL, une correction de trapèze légèrement plus flexible et une interface légèrement retravaillée, l'écart reste mince entre les deux générations, trop mince pour justifier un nouvel achat. Mieux vaut attendre sagement le W1350 ou les successeurs des W1400 et W1500.

BenQ recherche avant tout à séduire les nouveaux venus, dans ce contexte et au regard du résultat final, l'opération séduction est une réussite. Si vous n'aviez pas craqué pour le W1070, vous n'avez désormais plus aucune raison avec le W1070+.

Nous pourrions toujours regretter que le fabricant n'ait pas opté pour un lens-shift plus souple, que le niveau de bruit en fonctionnement n'est pas été amélioré ou que les  restent une fois encore optionnelles. Néanmoins, ces petits défauts n'empêchent en aucun manière le W1070+ d'atteindre le plus haut marche du podium.

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