13/08/2015

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On ne peut pas dire que le marché du Home Cinéma soit très excitant en ce moment. Transition vers une nouvelle ère oblige, les constructeurs avancent à petits pas et sont plus ou moins au point mort dans l’attente du Bluray UHD qui se fait tant désiré depuis maintenant trois ans ! Côté audio les choses semblent enfin se mettre en place et si certaines technologies ne sont pas disponibles dans l’immédiat, les constructeurs annoncent des mises à jour qui assureront une pérennité des produits. C’est au niveau de l’image que les choses ne filent pas bon train et pour cause, les nouveaux impératifs de l’Ultra Haute Définition imposent des avancées technologiques sans précédent ! Pour rappel l’UHD-4K n’implique pas simplement une montée en résolution. D’ailleurs, c’est une bonne chose, car depuis des années les diffuseurs, même les plus performants sont bien incapables de retranscrire avec exactitude le rendu d’une image réelle. C’est-à-dire que nos yeux sont capables de voir mieux que les images retranscrites par nos téléviseurs et nos vidéoprojecteurs. L’Ultra HD va tendre à réduire cet écart en exploitant de nouvelles technologies.

Pour commencer, Nicolas vous en a parlé à maintes reprises, nous aurons une gamme de couleurs étendue. Cela veut dire que les diffuseurs UHD devront être capables de reproduire plus de nuances (l’encodage devra aussi dépasser les 8 bits actuels) et de couvrir davantage le spectre de couleurs. Pour dire plus simple, des rouges plus rouges, des bleus plus bleus, etc. Nous parlons alors de gamut. Actuellement le gamut le plus courant est le gamut REC709. Il s’agit du gamut type HDTV, la très grande majorité des Blurays sont encodé sur cet indice. Par croissance nous avons en suivant le gamut DCI (Digital Cinema Initiative) utilisé en cinéma numérique, le ADOBE RGB utilisé en imagerie informatique et se situant bien en dessous nous trouvons des gamuts qui correspondent à la télévision basse définition et d’autres dédiés à diverses applications. Le UHD visera un gamut REC2020 qui est un gamut étendu supérieur au DCI ! Cela veut dire que tout type de reproduction cinématographique actuelle et à venir pourra être retranscrit sans devoir compresser la gamme de couleurs pour rendre le film compatible avec la norme.

Une autre nouvelle technologie et non des moindres, le HDR fait aussi immersion. De quoi s’agit-il ? Pour bien comprendre, il faut revenir en arrière sur le SDR. Le SDR ou Standard Dynamic Range est une compression de la dynamique d’image qui permet aux différents contenus d’être encodé et diffusé sur nos téléviseurs et vidéoprojecteurs. Cela correspond donc à la plage de dynamique de l’image ou sa capacité à reproduire de la puissance lumineuse dans l’image, on parle aussi de NITS. À titre de comparaison, le cinéma utilise environ 48 NITS et nos téléviseurs plusieurs centaines de NITS. Qu’il s’agisse de SDR ou HDR nous sommes face à une compression de dynamique, cette compression est l’élément qui va réduire l’impression de relief dans l’image. Si lorsque nous regardons nos films, nous n’avons pas l’impression d’être devant une fenêtre ouverte vers l’extérieur c’est en partie à cause du SDR. En cinéma, le nombre de NITS nécessaire est moins important que sur un téléviseur, car l’image est beaucoup plus grande, en vidéoprojection, les impératifs seront relativement identiques. Alors le HDR, qu’en est-il ? Le High Dynamic Range nécessite des diffuseurs pouvant reproduire davantage de puissance lumineuse et assurer plus de dynamique dans l’image. Le cinéma passe simplement à 100 NITS, quelle serait donc la difficulté à notre niveau ? Sur les téléviseurs les chiffres sont un peu affolants, car on nous annonce des débuts à 1000 NITS devant pouvoir monter à 10.000 NITS, c’est-à-dire 10 fois plus que la meilleure capacité des meilleurs téléviseurs annoncés compatibles HDR à l’heure actuelle. Cette aventure n’est donc pas finie et nous comprenons pourquoi les ténors de la vidéoprojection restent sur les starting blocs et attendent avant de ce lancer dans la course … à part EPSON !

EPSON est rarement mentionné dans les sphères home cinéphiles et pourtant ce constructeur a fourni de nombreuses matrices à des tiers et fait parti des plus gros producteurs de vidéoprojecteurs au monde. On attribuera plus volontiers de mérite à Sony, JVC, Optoma et d’autres très haut de gamme, mais EPSON me semble ne pas avoir une telle reconnaissance pourtant bien méritée ! Mais, à mon avis, les choses vont changer, car EPSON marque un grand coup et se lance sur la route du 4K avec un produit qui risque fort de poser les jalons d’un tournant important dans le monde de la vidéoprojection. Effectivement, le EH-LS10000 n’est pas un produit comme les autres. Nous allons tester ce magnifique vidéoprojecteur, très performant, paré pour l’avenir et innovant… s’agit-il d’un produit parfait ? Chers amis lecteurs, je vous invite dans cette nouvelle aventure qui vous dira tout !

Spécification constructeur :

  • Système de projection : Technologie 3LCD, Obturateur RVB à cristaux liquides, Technologie réflective 3LCD
  • Panneau LCD : 0,74 pouce avec Reflective HTPS
  • Sortie lumière couleur : 1.500 lumen conformément à la norme ISO 21118:2012
  • Sortie lumière blanche : 1.500 lumen
  • Résolution : Full HD 1080p, 1920 x 1080, 16:9
  • Rapport de contraste : Absolute black
  • Correction Keystone : Manuel vertical: ± 30°
  • Reproduction des couleurs : Jusqu’à 1,07 milliard de couleurs
  • Haute définition : Amélioration 4K
  • Rapport hauteur/largeur : 16:9
  • Source lumineuse : 41,9 mW 17.000 Heures Durability High, 26.000 Heures Durability Medium, 30.000 Heures Durability Eco
  • Traitement vidéo : 10 Bits
  • Fréquence d’image 2D/3D : 240 Hz / 480 Hz
  • Fréquence de rafraîchissement vertical 2D : 192 Hz – 240 Hz
  • Fréquence de rafraîchissement vertical 3D : 400 Hz – 480 Hz
  • Relation de projection : 1,28 – 2,73:1
  • Zoom : Motorized, Factor 1 – 2,1
  • Lens Shift : Motorisé – Vertical ± 90%, horizontal ± 40%
  • Lens position memory : 10 positions
  • Taille de projection : 30 pouces – 300 pouces
  • Distance de projection Large/Télé : 2,83 a – 6,04 a (100 pouce écran)
  • Distance focale : 21,3mm – 44,7mm
  • Prix : 7349€ TTC

Déballage de la bête

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Le moins que l’on puisse dire est que ce EH-LS10000 est vraiment massif ! Impératif lié à un produit de cette classe, le carton de conditionnement du HE-LS10000 est proportionnellement gros et en terme de protection EPSON n’a pas lésiné. Lorsque l’engin est enfin sorti de son carton nous découvrons avec plaisir un produit arborant une finition très haut dessus des habitudes de la marque en générale toujours qualitative, mais restant sur des axes de présentation davantage industriels et professionnels. Le premier contacte avec le EH-LS10000 est donc très bon. L’assemblage est robuste sans trop de fantaisie ce qui est préférable compte tenu du prix de la bête, il est très important de faire dans du solide et d’éviter l’ajout de caches et de pièces en plastique qui seraient un peu fragiles.

EPSON a donc fait dans le sobre, le EH-LS10000 adopte une robe noire satinée rehaussée de quelques discrets pigments brillants. Ce revêtement n’est pas un simple choix esthétique, en effet il présent des propriétés d’absorption de lumière ce qui tant à fondre cet imposant vidéoprojecteur dans la salle une fois les lumières éteintes. Dans une salle dédiée et noire, le EH-LS10000 sera finalement très discret malgré son gabarit. Un petit cerclage rouge métallisé situé au niveau de la sortie de l’optique donne une pointe de couleur et met en valeur l’avant du vidéoprojecteur. Ce petit effet de style soutient aussi l’aspect très ergonomique du cache motorisé de l’optique. Ce cache fait parti des choses que j’apprécie sur le EH-LS10000. Il ne s’agit pas d’un simple cache en une partie comme ceux des JVC ou encore un cache sur deux volets à déplacement latéraux et peu hermétiques à la poussière comme ceux des Sony. EPSON opte pour un cache en quatre volets qui s’ouvre à l’opposé et de manière rotative, autant dire que l’effet futuriste est parfaitement assuré. Ce cache plus complexe que ceux des concurrents est aussi très rapides (le mouvement mécanique en rotation libère le champ de l’optique bien plus vite) il est relativement silencieux et surtout assure une barrière efficace contre les poussières. Cette rapidité d’exécution est d’autant plus importante que le démarrage d’un vidéoprojecteur à éclairage laser est quasi instantané.

Le flanc droit du HE-LS10000 met à disposition les touches de commande directes cachées sous une petite trappe. Il s’agit d’une version très abrégée de la télécommande, mais tout le nécessaire pour piloter le vidéoprojecteur s’y trouve. Juste au-dessus nous avons les voyants de fonctionnement dont l’illumination bleue se fait bien remarquer lorsque le EH-LS10000 est en fonction. Suivant la position du vidéo-projecteur cette illumination peut présenter une gêne visuelle, fort heureusement EPSON y a pensé et propose une option dans les menus permettant de couper la lumière de ces voyants.

Le EH-LS10000 est aussi un vidéo-projecteur très réactif aux captations des codes infra-rouge de sa télécommande. Pour assurer cette prestation, il dispose de deux très gros récepteurs infra-rouge positionnés de manière très discrète. Le premier se trouve sous l’aération avant gauche et le suivant se trouve à l’arrière au point milieu.

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L’arrière du EH-LS10000 est d’ailleurs assez intéressant et démontre que EPSON a véritablement soigné la conception de ce vidéoprojecteur. L’arrière du EH-LS10000 est presque anonyme, un cache en forme de grille d’air couvre en effet ce qui va nous intéresser le plus, la connectique. Ce cache sert un but esthétique avoué, mais pas uniquement. En effet, c’est à l’arrière du EH-LS10000 que se trouve le filtre anti-poussière, le cache va servir de première barrière et éviter le risque d’avoir l’intrusion des grosses particules comme les amas de poussière et autres joyeusetés qui peuvent arriver par accident. Sous cette trappe nous découvrons donc la connectique et le fameux filtre à poussière. Attardons-nous un peu sur ce filtre. La poussière est l’ennemi numéro un d’un vidéoprojecteur, le pire qui puisse arriver est qu’elle arrive à passer les dispositifs de filtrage et qu’elle finisse par se déposer sur le prisme, les filtres polarisants, etc. De la poussière dans le moteur optique d’un vidéoprojecteur est une catastrophe !

Avec le EH-LS10000, ce genre d’incident est impossible. Le filtre utilisé est un filtre à fibre ultra performant du même type utilisé sur les machines-outils pour lesquelles il est impératif que la poussière ne passe pas. Chez d’autres constructeurs, on trouvera une simple grille métallique et si ce genre de dispositif est déjà suffisant, alors le filtre de cet EPSON va bien au-delà des prérequis ! Côté connectique nous avons deux entrées HDMI 2.0 HDCP 2.2, nous verrons que pour une fois la présence de deux entrées HDMI est justifiée par une fonction PIP (Picture in Picture). Il est important de préciser que les entrées HDMI du EH-LS10000 sont HDCP 2.2 car comme vous le savez il s’agit d’un impératif pour assurer la compatibilité avec le Bluray UHD qui devrait enfin arriver l’année prochaine. La rétrocompatibilité vidéo est assurée par une entrée YUV analogique et une entrée vidéo composite classique. Ça tombe bien, car le EH-LS10000 est compatible avec les bons vieux formats vidéo y compris les empiriques 480i et 576i. Un détail certes, mais d’autres constructeurs préfèrent les mettre de côté alors qu’il peut arriver que la compatibilité avec ces formats soit très utile (console de jeux vintage et Laser Disc par exemple). Pour finir la liste des connecteurs vidéo, nous avons une prise DB15 VGA pour ordinateur.

Ce n’est pas tout, le EH-LS10000 propose aussi deux prises Trigger et un connecteur RS-232 qui pourront servir aux intégrations complexes soutenues par des systèmes de domotique perfectionnés. Une petite prise USB pour les mises à jour et une prise réseau pour terminer cette liste. La prise réseau est un petit plus assez intéressant qui démontre que le EH-LS10000 est surtout un produit d’intégration et qu’il hérite des produits de la gamme professionnelle de chez EPSON. Cette prise permet de piloter et de contrôler le EH-LS10000 par l’intermédiaire du réseau, mais il est aussi possible de paramétrer le vidéoprojecteur pour qu’il puisse envoyer un Email en cas de dysfonctionnement. L’idée est clairement avouée, permettre à l’intégrateur de pouvoir intervenir immédiatement et d’être plus réactif lorsque son client rencontre des problèmes avec son EH-LS10000. Une riche idée qui ajoute des possibilités de service très intéressantes si vous voulez mon avis ! L’arrière du EH-LS10000 dispose aussi d’une petite sangle qui va aider à organiser et maintenir les câbles, autre petit détail qui a son importance et qui facilitera la possibilité de reposer le cache arrière lorsque les connexions du vidéoprojecteur sont finalisées.

Pour finir, nous trouvons le connecteur IEC et il s’agira de ma première critique. L’idée de départ est bonne, le connecteur est sur un renvoi à angle droit ce qui permet de positionner le câble d’alimentation sans pénaliser le repositionnement du cache. On peut donc faire plus compacte qu’avec une entrée IEC à fleur de châssis, mais qu’en est-il si on utilise un câble d’alimentation un peu haut de gamme avec une prise IEC ayant un corps cylindrique ? Forme classique utilisée sur ce genre de produit ! Et bien ça ne passe pas ! Cette disposition de l’entrée IEC nous oblige à utiliser un câble d’alimentation ayant une prise IEC ordinaire, cela implique du menu bricolage ou de changer simplement le câble haut de gamme par un modèle plus adapté.

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Le récepteur infra-rouge arrière se trouve au dessus du filtre anti-poussière

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Si nous retournons le EH-LS10000 nous découvrons alors ses dispositifs de fixations. Premier point intéressant, le EH-LS10000 ne dispose que de trois pieds pour être placé en mode étagère. Cette approche est parfaitement raisonnée. En effet pour assurer un équilibre parfait il faut qu’un support dispose seulement de trois points d’appui. On retrouve cette approche chez de nombreux constructeurs hifi. Ainsi, le EH-LS10000 sera toujours en équilibre et ajuster son assiette sera beaucoup plus simple. Quatre points d’attache pour potence et deux points pour support de lentille anamorphique complètent l’équipement de fixation du vidéoprojecteur. EPSON a donc pensé à tout (ou presque) et considère que la projection au format 2.35 est aussi un des objectifs du EH-LS10000. Il s’agit effectivement d’une approche réservée aux produits haut de gamme de la vidéoprojection il est donc très logique que le EH-LS10000 s’inscrive dans la liste des vidéoprojecteurs prévus à cet effet.

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Finissons par les accessoires présents avec le EH-LS10000, au programme nous avons un câble d’alimentation, une télécommande et deux paires de lunettes pour la 3D. La 3D … nous en parlons de moins en moins, mais cette technologie n’est pas morte et EPSON a bien raison de fournir tout le nécessaire pour en profiter. Sur un produit de ce niveau de gamme ça serait bien mesquin de ne pas être un peu généreux et malheureusement d’autres marques n’entendent pas le même son de cloche et semble oublier que 3D et vidéo-projection peuvent faire bon ménage. Nous avons donc des lunettes EPSON ELPGS03. Ces lunettes sont rechargeables par prise USB et se synchronisent en RF. Elles sont compatibles avec toute la gamme EPSON, légères et confortables il s’agit de très bonnes lunettes pour la 3D.

Enfin, nous avons la télécommande et il s’agira de ma deuxième critique. Qu’est-ce qui ne va pas ? Cette télécommande est pourtant robuste, rétroéclairée et très complète… c’est bien là le problème, elle est trop complète et finalement pas très ergonomique. La télécommande du EH-LS10000 veut trop en faire et résultat des courses, les touches sont trop nombreuses, sont mal espacé et parfois mal organisé. Cette télécommande permet de contrôler d’autres appareils, on trouve donc des touches supplémentaires qui très certainement ne serviront jamais. D’autant plus que s’il fallait tout regrouper sur une télécommande il est bien plus judicieux d’opter pour une solution domotique performante comme RTI, Crestron, AMX ou encore une application tablette. L’autre problème est la présence de touches liées à des fonctions du EH-LS10000 que l’on utilise qu’au calibrage ou lorsque l’on ajuste le vidéoprojecteur par rapport à la source qu’il diffuse. Il s’agit de tâches que l’on exécute en général à la mise en place, quelques petits ajustements suite à la pratique du système et on n’y touche plus. Accéder à ces fonctions via l’arborescence du menu du EH-LS10000 est largement suffisant. La présence de ces touches pénalise fortement un impératif d’une télécommande : elle doit être simple. Dans le cas présent, on s’emmêle parfois les pinceaux et il peut arriver que l’on appuie là où il ne fallait pas. De plus, l’ergonomie générale du EH-LS10000 demande l’usage fréquent d’une touche ESC pour sortir d’un sous-menu alors que la flèche gauche suffirait. A contrario la télécommande du EH-LS10000 propose un accès direct à des fonctions utiles comme l’accès aux banques de mémoire ou encore le Picture in Picture. Tout en étant relatif, cette télécommande n’est pas une catastrophe, mais une conception plus simple et moins complète aurait été appréciable.

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L’EPSON EH-LS10000, un vidéoprojecteur à pointe de la technologie

Le laser au service de l’image et du confort :

De toute évidence, le EH-LS10000 n’est pas un vidéoprojecteur comme les autres, du moins il marque un tournant important dans le monde de la vidéoprojection. Son premier atout est bien entendu un moteur de lumière laser ! Fini les lampes UHP et autres consœurs et le laser a de très nombreux avantages. En ce qui concerne le EH-LS10000, nous ne trouvons pas une unique source à diode laser, mais deux ! Un laser bleu aura à sa charge cette même couleur après polarisation, tandis qu’un autre laser sera scindé en deux puis les flux seront polarisés afin d’apporter la composante rouge et la composante verte. Ce choix technologique ajoute en complexité et augmente le coût de la construction du EH-LS10000. D’autres constructeurs se contentent d’un seul laser et d’une roue au phosphore afin d’en tirer les couleurs primaires. Je pense qu’EPSON a opté pour la bonne solution.

D’un point de vu purement colorimétrique le bleu est la composante de couleur qui est la moins lumineuse et en général c’est cette composante qui est la plus difficile à calibrer, mais dont l’inexactitude à faible DeltaE a le moins d’incidence sur le rendu subjectif de l’image (à moins de faire n’importe quoi bien entendu). Si l’on veut un vidéoprojecteur capable de s’approcher des prérequis du HDR, il lui faut une forte dynamique intra-image ce qui impose aussi des piques lumineux importants. Le laser est actuellement l’une des rares technologies qui en sont capables. Les deux diodes laser du EH-LS10000 ne veulent pas dire que la puissance lumineuse sera doublée, mais que la dynamique de l’image sera plus élevée. Le laser présente d’autres avantages toujours liés à la colorimétrie. Afin de coller aux spécifications UHD-4K à venir, il faut que le diffuseur soit capable d’afficher une gamme de couleurs étendue, c’est-à-dire avoir un gamut natif large. C’est aussi un des avantages du laser qui peut restituer des longueurs d’onde plus vaste qu’une lampe classique. Ainsi, le EH-LS10000 s’inscrit dans un gamut étendu qui dépasse le gamut Adobe RGB et qui s’approche du gamut UHD REC2020. À ma connaissance, il s’agit du seul vidéoprojecteur Home-Cinéma qui en est capable.

Ce n’est pas tout, le laser a aussi comme avantage des temps de chauffe et de refroidissement ultra rapides, ce qui permet un démarrage et une extinction quasiment instantanée. Le dernier atout est une durée de vie accrue, mais pas seulement ! Prenons pour exemple une lampe classique UHP. Nous avons une durée de vie d’environ 3000 heures, cette durée établie par le constructeur correspond à l’état de la lampe pour lequel nous arrivons à une usure qui représente une perte de 50% de la puissance lumineuse. On peut alors ce dire que ce n’est pas grave et que si nous étions en mode lampe bas il suffit de passer en mode lampe haut et roulez jeunesse c’est reparti ! Sauf que, il faut bien qu’il y ait un hic ! L’usure d’une lampe UHP n’est pas linéaire, c’est-à-dire que la lampe s’use très rapidement entre 150 et 300 heures de mise en service puis se stabilise. Vous avez certainement constaté de légers clignotements de luminosité sur votre vidéoprojecteur presque neuf et bien c’est le passage de la lampe d’un état neuf à un état stable. Nous constatons alors une perte de luminosité assez conséquente qui peut tabler sur 20% de puissance en moins. Puis, la luminosité de la lampe va chuter progressivement avec des valeurs devenant significatives toutes les 500-1000 heures jusqu’au cap fatidique de la perte de 50% de luminosité. Arrivée à ce stade, la lampe n’en a plus pour longtemps et si on cherche à la faire durer davantage c’est le risque d’un claquage. Une lampe au Xenon va présenter le même schéma… en pire !

Le laser ne se comporte pas de la même manière. Pour commencer, nous avons des durées de vie beaucoup plus grandes. Le EH-LS10000 est donné pour 17.000 heures en mode haut, 26.000 en mode moyen et 30.000 en mode bas. C’est déjà beaucoup plus d’une lampe classique. À supposer que vous soyez de gros consommateurs de films, le EH-LS10000 pourra vous émerveiller pendant 10 ans ou plus ! Ces durées se basent sur le même principe, c’est-à-dire que la luminosité aura chuté à 50% de sa performance nominale. Mais le laser a un gros avantage, son usure est linéaire ! C’est-à-dire qu’arrivé à ce stade il vous reste en pratique la même durée de vie, alors qu’une lampe UHP ne tiendrait pas plus de 500 heures supplémentaires et avec un rendu à l’image trop sombre pour être fonctionnel. Imaginons que le EH-LS10000 est chez vous et qu’il est calibré correctement et que le mode bas ou le mode moyen soit suffisant. Vous arrivez après de très longues années de bons et loyaux services au stade des 30.000 heures et vous voulez vous accorder encore un peu de temps avant de changer votre fidèle vidéoprojecteur. Vous passez en mode haut et zou vous récupérez une partie des lumens manquant pendant assez longtemps pour vous faire encore plaisir le temps de trouver un remplaçant à votre EPSON. Cela veut aussi dire que le EH-LS10000 pourra figurer sur le marché de l’occasion. On ne pourra pas lui redonner une seconde jeunesse en changeant la lampe comme sur un vidéoprojecteur classique, mais les perspectives de durée de vie sont si longues que l’achat en occasion est tout à fait viable.

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Le silence est d’or !

Un vidéoprojecteur, ça fait du bruit, on peut y faire ce qu’on veut, mais il faut bien refroidir toute cette électronique et nos produits Home-Cinéma utilisent encore un refroidissement à air et l’air aspiré et soufflé ça s’entend. Cependant, le EH-LS10000 malgré sa très haute technicité, sait rester très silencieux. Pour y arriver, EPSON a prévu des passages d’air très largement dimensionné ce qui permettra l’usage de ventilateurs à gros diamètre et à rotation lente. Le principe est assez simple, le refroidissement se fait suivant un débit d’air en cm3 par seconde ou m3 par seconde. Plus le passage d’air et le ventilateur sont grands et plus le débit par seconde se fait facilement. Le ventilateur assure le débit suivant son diamètre, la forme de ses pales et sa vitesse de rotation. Plus le ventilateur est gros et moins il lui faudra tourner vite pour assurer le débit d’air nécessaire. Moins le ventilateur tourne vite et moins il fera de bruit. Pour améliorer davantage le refroidissement et le silence du EH-LS10000 EPSON opte pour des dissipateurs thermiques basés sur le principe des conduites d’air en cuivre, il s’agit du même principe que l’on trouve dans les PC les plus silencieux. En mode haut, le HE-LS10000 s’entendra un peu à 1,5 mètre, en mode moyen presque pas et en mode bas il sera quasiment inaudible. Durant un film le HE-LS10000 ne s’entendra pas du tout en dehors des moments de silence et si comme moi vous avez un climatiseur dans votre pièce, même le plus silencieux des Daikin s’entendra plus que ce vidéoprojecteur EPSON.

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Matrice 1920×1080 et simulateur UHD-4K.

À l’instar des vidéoprojecteurs JVC, le EH-LS10000 n’est pas un diffuseur nativement UHD. À la place il utilise un processeur intervenant sur l’affichage qui permet de simuler la projection d’une résolution UHD. EPSON ne donne pas trop de détails, mais il s’agit très probablement d’un procédé identique à celui des JVC car en fait il n’y a pas une multitude de méthodes qui peuvent s’appliquer. Le EH-LS10000 va donc créer une image 4k qui sera décomposée en deux trames A et B dont la complémentarité décalée de 1/2 pixel sur l’horizontal et la vertical permet d’obtenir visuellement l’image de départ. Nous conservons toujours l’avantage d’utiliser une optique qui suffit au 1920×1080. Sur ce point, Sony garde une avance, car il s’agit du seul constructeur à proposer des vidéoprojecteurs Home-Cinéma natif 4K.

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Interpolation des mouvements pour une image plus fluide.

Voilà un sujet houleux tant il y a de parti pris et de procédés différents. L’interpolation de mouvement est un procédé qui consiste à créer de nouvelles images et d’accroître la fluidité de la vidéo. Pour rappel, les films sont encore tournés en seulement 24 images par secondes, exception du HFR qui affiche le double. La télévision européenne affiche 50 images par seconde en mode vidéo et 25 images réelles en mode film (le fameux PAL speedup). Finalement, c’est très peu, de plus tous les diffuseurs numériques utilisent une fréquence d’affichage très élevée afin d’éviter la perception de scintillement et de clignotement (le flicker), un effet du genre stroboscopique très désagréable. Pour mieux comprendre, à chaque hertz correspond une trame ou une image. Sur un Bluray on parle de 1080p24 qui correspond aux 24 images seconde d’un film, en télévision on parle de réception 50Hz ce qui correspond aux 50 images seconde retransmises à la source. Le EH-LS10000 affiche un taux de rafraîchissement de 240Hz sur la 2D cela veut dire que ce vidéoprojecteur est en fait capable d’afficher 240 images par seconde.

Il y a alors plusieurs possibilités, soit on conserve le signal d’origine et dans ce cas chaque image d’un film est affichée 10 fois, soit on va profiter du gain de nombre d’images pour en créer de nouvelles. C’est là qu’interviennent les processeurs d’interpolation de mouvement et personnellement je ne suis pas un grand fan de ce genre de procédé. En tout cas, ce que j’ai vu chez JVC ne me convient pas et je suis mitigé qu’en aux solutions proposées par Sony. Les autres m’ont tous franchement déçu et je trouve que le résultat dénature trop le naturel de l’image. Mais il y a une exception et cela ne date pas d’hier ! Depuis leur début le seul constructeur qui ne m’a pas systématiquement rebuté est EPSON. Le EH-LS10000 rentre dans cette lignée et nous propose quatre positions : OFF, BAS, NORMAL et HAUT. Le mode BAS est celui que je préfère, car je trouve qu’il s’agit du mode qui ne dénature pas le rendu d’un film. Ce mode ajoute de la fluidité sans tomber dans l’effet caméscope et n’ajoute pas un seul artefact de mouvement. Bien entendu, ce ressenti est purement personnel il est bien possible que vous aimiez le rendu des autres modes.

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Une gestion dynamique des contrastes.

Nous aborderons de manière plus détaillée cet aspect du EH-LS10000 ultérieurement dans notre test, car la gestion des noirs du EH-LS10000 est assez complexe et non sans conséquence. Le sujet tourne autour d’une gestion dynamique des noirs qui permet d’obtenir un noir absolu dans certaines conditions.

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Des panneaux réflectifs pour une plus belle image.

Le EH-LS10000 est le premier vidéo-projecteur EPSON en Europe à être équipé de panneaux réflectifs, EPSON rejoint enfin la famille des DILA et des SRXD mais dans leur version R-HTPS. Ce type de panneaux cumule les avantages face aux traditionnels LCD transmissifs. Tout d’abord, le niveau de rapport de contraste que l’on peut obtenir est plus élevé. La réponse au taux de rafraîchissement est plus rapide, ainsi il est possible d’obtenir des images en mouvement plus fluide et sans rémanence. Cette technologie permet aussi d’arriver à créer davantage de couleur et d’afficher de meilleurs dégradés. Le dernier avantage concerne le fil factor, c’est dire le taux de remplissage de l’image, on s’approche des 95% ce n’est pas encore au niveau des vidéoprojecteurs équipés de DLP mais nous n’en somme pas loin. Cette caractéristique est importante, car elle indique l’espacement existant entre les pixels, cela va déterminer la capacité du piqué, les fuites de lumière et par conséquent la performance du contraste.

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Bright 3D Drive, pour une meilleure 3D.

Le EH-LS10000 ne se contente pas d’afficher en 240Hz, ce vidéo-projecteur est en fait capable d’afficher deux flux 240Hz simultanément ce qui permet d’avoir une 3D affichée avec un taux de rafraîchissement total de 480Hz. Nous verrons plus loin dans notre test si cela porte ses fruits.

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Le EH-LS10000, un vidéoprojecteur d’intégration en toute circonstance.

Le EH-LS10000 n’est pas seulement un vidéo-projecteur lumineux, d’ailleurs si ce critère est primordial il ne suffit pas pour assurer une intégration aisée et polyvalente. Le EH-LS10000 est à vocation fond de salle, mais l’amplitude de son zoom et son Lens-shift motorisé confortable, lui permettent de s’intégrer dans presque toutes les situations. De plus, le EH-LS10000 dispose de 10 mémoires d’optique et de deux boutons de rappel direct sur la télécommande. Il y a donc de quoi paramétrer le EH-LS10000 pour toutes les situations et l’optimiser pour les diffusions 2.35 et 1.78 sur écran 2.35. Avec une telle souplesse, il est possible d’imaginer toutes sortes de possibilités sans être pris au dépourvu. Le EH-LS10000 dispose aussi d’un correcteur de trapèze permettant une très grande amplitude de correction. Il ne manque à l’appel qu’un ajustement de pin cushion en vu d’adapter la géométrie de l’image aux écrans courbe.

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Le keystone numérique du EH-LS10000 en action, vous pouvez le constater sur les deux extrêmes, il n’y a pas d’artefacts induits par cette correction géométrique numérique.

Fonctionnalités, une ergonomie perfectible

Sélectivité et ergonomie.

Si je devais faire un gros reproche au EH-LS10000 ça serait son ergonomie. Lorsqu’on ouvre les menus, on peut se dire que les choses sont rationnelles et bien organisées, malheureusement tout est un peu mélangé et pour finaliser l’ajustement d’un paramètre il faudra parfois aller dans plusieurs sous-menus. Par exemple, les processings de post-traitement sont un peu mélangés. Le réglage de netteté se trouve dans le menu image, mais pour le finaliser il faut aussi intervenir sur le menu Signal / super-resolution/4K et si on a besoin d’ajouter un réducteur de bruit il faut aller dans Signal /Avancé. Ce genre de désordre n’est pas un cas isolé et propre à EPSON. Par exemple les menus des JVC n’étaient pas parfaitement organisés, mais depuis la génération 2014-2015 le constructeur a bien redressé la barre et la nouvelle organisation de ses menus est plus plaisante et surtout plus logique.

J’ai noté d’autres petits défauts. Par exemple, l’ergonomie du EH-LS10000 impose l’usage de la touche ESC de la télécommande. Suivant les cas de figure il faudra impérativement utiliser cette touche pour sortir d’un sous-menu alors que pour retourner à l’arborescence primaire la touche flèche gauche est opérationnelle. Pourquoi diable avoir imposé cette touche ESC dans des cas inutiles ?

Autre hic, mais il s’agit d’une limitation de hardware, tous les menus ne sont pas accessible lorsque le EH-LS10000 reçoit de l’UHD, du 4K ou de la 3D en entrée. Je peux comprendre une limitation de ressource, mais on perd alors l’interpolation d’image et surtout les ajustements de la Super-Resolution/4k et ces deux paramètres sont rudement importants pour améliorer la qualité de l’image et le confort visuel. Dans ce cas, il faudra donc utiliser les processings de la source pour compenser.

Les menus grisé non accessibles avec le 4K
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Le Picture in Picture n’est plus accessible avec le 4K
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Menu d’ajustement RGB, pénalité : carton jaune !

Un autre défaut va pénaliser le calibrage. Une des étapes importantes si ce n’est la plus importante d’un calibrage, consiste à ajuster la température de couleur sur l’échelle de gris. Cette étape va donner le ton global de l’image. Le HE-LS10000 dispose de tout un attirail pour calibrer, mais un menu est très mal intégré, il s’agit justement du menu de réglage RGB qui va permettre d’ajuster la température de couleur avec précision. La procédure est simple, on affiche la mire, on rentre dans le menu, on mesure et on ajuste. Une intégration bien faite doit permettre de faire cette étape facilement, mais avec le EH-LS10000 ce n’est pas gagné. En effet si le menu RGB est affiché, pourtant hors zone de mesure de la sonde, la mesure de la mire sera imparfaite. Il faut alors faire une évaluation arbitraire des corrections et appliquer, sortir entièrement des menus, mesurer et revenir dans le menu pour appliquer de nouvelles corrections et ainsi de suite tant que les mesures en bas IRE et en haut IRE ne seront pas bonne. Ces va-et-vient sont assez fastidieux et vraiment injustifiés, car normalement un tel problème ne devrait pas se produire. Chose encore plus frustrante, la télécommande du EH-LS10000 propose un accès direct aux ajustements RGBCMY qui servent à la correction du gamut, mais pas de touche pour le menu RGB ! Alors que le menu d’ajustement RGBCMY ne pose aucun problème de mesure et la correction se fait sans aller-retour dans l’arborescence des menus.

Voici ce que l’on devrait mesurer à 20IRE.
ecart de mesure menu RGB OFF
Voici ce que l’on mesure si le menu RGB est affiché.
ecart de mesure menu RGB ON

C’est assez édifiant, les écarts sont trop importants pour que l’on fasse une impasse. Il faudra donc galérer un peu en aller-retour menu afin d’ajuster correctement la température de couleur. Voilà pour la liste des doléances et cela ne veut pas dire que l’EPSON EH-LS10000 n’a pas quelques bonnes idées !

Une gestion des mémoires au top !

La gestion des mémoires est un aspect que j’ai beaucoup apprécié sur le EH-LS10000. Nous disposons de dix mémoires d’ajustement image et de dix autres mémoires de position de zoom. La télécommande permet d’accéder directement au menu de gestion des mémoires par la touche « MEMORY ». Cela permet de passer très rapidement d’un mode calibré à l’autre. Côté position de zoom, la télécommande propose deux touches, « LENS 1″ et LENS 2″. Lorsque les différentes positions seront en mémoire il sera alors très simple de passer d’un mode d’affichage au format 1.78 à un format 2.35. Côté ergonomie, cette fois EPSON a bien fait les choses et l’usage des mémoires se fait d’une manière simple et rigoureuse. On pourra rappeler une mémoire, la renommer ou l’effacer. L’attribution de nom propose soit une présélection de nominations typiques ou de personnaliser le nom à l’aide d’un clavier virtuel.

Le Picture in Picture rationalise la double entrée HDMI.

Soyons honnêtes, disposer deux entrées HDMI sur un vidéoprojecteur est rarement utile. Très souvent l’installation centralisera ses sources sur un processeur audio/vidéo ou un processeur vidéo disposant de deux sorties HDMI, une utilisée pour la vidéo et l’autre pour l’audio. Il peut arriver que l’on utilise les deux entrées HDMI du vidéoprojecteur pour regarder deux sources plus facilement. Le EH-LS10000 intègre une fonction de Picture in Picture qui permet de visualiser le signal vidéo entrant dans la HDMI inactive. Ce petit plus est gadget et je doute qu’il serve à grand monde, mais je trouve cette idée assez sympa.

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Une connectivité très fournie.

Le EH-LS10000 dispose d’une connectivité vaste pour un vidéoprojecteur. Nous disposons d’une entrée RS232 pour intégrer et piloter l’EPSON dans un système domotique Crestron, AMX et consorts, de prises Trigger, des modes HDMI CEC classiques et d’une entrée réseau RJ45 qui permet de piloter le EH-LS10000 par le LAN et d’accéder à d’autres fonctions assez intéressantes. En effet, cette connexion réseau RJ45 une fois paramétrée pourra envoyer un message sur une boite mail pour avertir des dysfonctionnements et des erreurs que le EH-LS10000 pourrait rencontrer. Si le destinataire est l’intégrateur ayant la charge de votre système, il pourra donc être averti et il pourra alors intervenir plus rapidement pour résoudre les problèmes.


Des convergences à corriger et quelques défauts d’optique

Une des faiblesses des vidéoprojecteurs à triple matrice vient des convergences, rarement parfaites. Seules les machines à base de mono-DLP ne sont pas impactées et encore j’ai vu des produits basés sur cette technologie et à éclairage LED qui montraient des décalages de convergence. J’ai eu entre les mains trois EH-LS10000 et pour chacun il a fallu ajuster les convergences. L’un des trois démontrait un problème supplémentaire sur l’optique. Une mire de quadrillage était nette d’un côté de l’écran, mais légèrement dédoublée de l’autre. Pas de panique, n’ayant vu que trois EH-LS10000 il n’y a pas de quoi en déduire une statistique probante, il s’agissait peut-être d’une simple malchance. Cependant, soyez vigilant et vérifiez bien que vous n’avez pas de défaut au moment de l’allumage de votre machine.

Revenons sur l’alignement des convergences du EH-LS10000. Nous avons à notre disposition un outil très intuitif qui nous guidera au long des étapes.

Le menu dédié à l’ajustement des convergences.
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Étape 1 : le choix de la couleur à aligner, rouge ou bleu.
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Étape 2 : le choix des composantes de couleur du motif qui servira à l’alignement.
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Étape 3 : alignement global des matrices.
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Étape 4 : correction aux quatre coins de l’image.
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Étape 5 : correction précise par carré sur toute la surface de l’image.
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Convergences non corrigées.
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Une fois les convergences alignées le rendu est tout de même bien meilleur.
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Voici un exemple d’image avec correction de convergence affichée en mode 1920×1080.
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La même image affichée cette fois-ci en mode simulé 4K.
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Nous avons donc de quoi aligner parfaitement les convergences et une fois le travail effectué il faut reconnaître que l’image devient très précise. Le mode simulé 4K ajoute une pointe de douceur et ne va pas perdre en précision. Cette finalité est prévisible compte tenu du mode opératoire qui permet cet affichage simulé 4K, la superposition décalée de 1/2 pixel de deux images successives. Tout serait parfait au niveau optique et gestion électronique des différents modes de mise en forme des images ? Malheureusement pas, le EH-LS10000 présente quelques défauts. Pour pondérer cette observation, notez que si les défauts se voient avec des mires ils seront très discrets voir imperceptible durant un film.

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Premier défaut, un défaut de fuite de lumière. Ce défaut est très visible sur le screenshot, mais presque invisible durant un film. Il se manifestera à nouveau durant les génériques de fin ayant un texte blanc sur fond noir, mais restera très discret et il est facile d’en faire abstraction. Autre défaut, un bug de processing de chroma sur les mires à 1 pixel. Voici une situation paradoxale et pour observer le bug il faut rentrer dans le menu Super-resolution / 4K Enhancement. Si le processing est sur OFF une mire de 1 pixel en 1920×1080 s’affichera normalement, mais du moment que l’on enclenche le traitement sur 1 à 5, un bug d’origine chromatique lié à la manière dont l’électronique gère l’image va apparaître.

Bien entendu durant un film il n’y a aucune trace de ce bug. Le paradoxe vient du mode 4K-1 à 4K-5, car dans ce cas une mire à 1 pixel 1080p ou UHD s’affichera correctement. D’ailleurs, malgré les limites liées au mode de simulation 4K il est toujours possible de voir les pixels. Cela prouve que le système adopté par EPSON est pertinent et fonctionnel.

Une netteté à plusieurs niveaux pour une image ultra précise

La gestion de la netteté d’une image est devenue un impératif surtout avec l’arrivée de l’Ultra HD, il faut bien tricher un chouia sur nos Bluray simplement HD pour pouvoir patienter encore un peu que le 4K arrive enfin dans nos chaumières. Pour se faire, nous pouvons compter sur les traitements de netteté, sharpness, amélioration de l’image et que sais-je encore sous quelles terminologies nous trouvons ces outils magiques. Magique, magnifiant ou salvateur, cela va dépendre de la pertinence et de la performance de ces outils. Autant leur usage peut aboutir à une image fantastique autant leur action peut avoir un résultat destructeur et inexploitable. Le EH-LS10000 est conçu avant tout pour passer en toute quiétude la transition vers l’Ultra HD et en finalité, conserver ce vidéoprojecteur et profiter des films en 4K lorsqu’ils seront accessibles. L’impératif est donc de proposer aux utilisateurs des outils de netteté performants et modulaires capables de s’adapter et de fournir assez de précision pour permettre d’arriver à une amélioration de l’image sans la dénaturer. Simuler du 4K passe donc non seulement par le jeu optique de décalage des images sur une hauteur et une largeur de 1/2 pixel, mais aussi par des traitements complémentaires qui vont travailler sur la structure même de l’image. Sur ce point, EPSON ne s’est pas loupé, mais quelques complications demeurent et il faudra faire les bons choix afin de disposer des bons outils.

La première étape consiste à sélectionner le mode de traitement de l’image qui se trouve dans Signal / Avancé / traitement image. Le EH-LS10000 nous propose alors deux positions, Fine et Rapide. Le mode Rapide va améliorer la vitesse de réponse des traitements, mais va en verrouiller certains par la même occasion. Les modes Super Résolution 4K-1 à 4K-5 ne seront plus accessibles. Le mode Fine permet d’améliorer la qualité de l’image et il ne verrouille pas d’autres modes de traitement. Dans l’absolu le mode Fine permet d’obtenir une image plus nette et plus propre que le mode rapide. L’image en mode Fine présente aussi plus de relief et table sur des améliorations qui la rendent plus naturelle vers un effet « fenêtre ouverte sur l’extérieur », l’immersion visuelle dans le film est alors d’un très haut niveau.

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Le réglage de la netteté de l’image commence par un ajustement qui se trouve directement dans le menu Image. Ce paramètre se nomme tout simplement Netteté. Il est possible de l’ajuster de deux manières. Une méthode simple met à disposition un curseur unique ayant deux paliers. Le premier palier se place de -5 à 0, dans ce cas il est possible d’adoucir l’image en appliquant un flou général qui impactera aussi les menus. Il s’agit d’un palliatif lorsque le réducteur de bruit n’est pas disponible ou s’il ne serait pas assez efficace.

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L’autre palier se situe dans la zone positive du curseur, il va donc permettre d’accentuer les détails et la dureté de l’image. Voici son effet par gradations d’une unité.

L’autre méthode d’utilisation du paramètre Netteté est une version avancée avec laquelle il est possible d’intervenir indépendamment sur quatre paramètres complémentaires.

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L’optimisation des lignes fines va travailler sur les parties les plus fine de l’image, son action sera moindre, mais elle permettra surtout de fignoler les ajustements. En position inférieure à 5 l’incidence est quasiment invisible.

L’optimisation des lignes épaisses travaille sur les parties visibles plus grossières. Son action sera plus immédiate et va fortement accentuer les zones de l’image déjà en relief. En position inférieure à 5, ce paramètre va appliquer un flou très prononcé.

Optimisation des lignes verticales et Optimisation des lignes horizontales ont une action similaire et complémentaire. Leur but est d’accentuer les détails et la netteté sans distinction structurelle de l’image. Il s’agit d’un sharpness plus classique, mais ne travaillant que sur un azimut de ligne, vertical ou horizontal. C’est la combinaison de ces deux paramètres qui va permettre d’obtenir une accentuation de netteté performante. En négatif leur action va appliquer un flou.

Voici un exemple de combinaison des quatre paramètres disponibles dans le sous-menu Netteté avancée.

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L’autre outil d’amélioration de la précision de l’image du EH-LS10000 est lié au circuit qui pilote le rendu obtenu par le simulateur 4K, il s’agit de l’outil Super Résolution qui propose 5 paliers en mode 1080p et 5 autres paliers en mode 4K simulé. Voici la gradation que l’on peut obtenir.

L’Outil Super Résolution peut aussi se paramétrer avec plus de précision, mais attention à ne pas avoir la main lourde, car il est possible de pousser très loin les traitements et de dénaturer l’image de manière un peu trop « artistique ». Nous disposons de deux paramètres, la Plage qui va déterminer le rayon d’action du traitement autour des lignes et puissance qui va déterminer l’intensité du filtre. Voici des exemples de ce qu’on peut faire et de ce qu’il ne faut absolument pas faire, je vous laisse seul juge !

Un des paramétrages de départ issu d’une des présélections Super Résolution 4K



Un exemple de bons compromis

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Le EH-LS10000 est aussi équipé d’un réducteur de bruit qui peut éventuellement compléter les ajustements de netteté. Cet outil n’est pas disponible dans tous les modes vidéo ce qui est bien dommage, car il est assez efficace. Il pourra le cas échéant vous aider à réduire le bruit vidéo d’une réception télévisuelle de qualité moyenne ou encore d’atténuer le bruit présent sur certains encodages de Blurays issus d’édition de qualité moyenne.

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Le réducteur de bruit du EH-LS10000 propose quatre niveaux.

Le premier niveau a déjà une action très efficace, les trois niveaux suivants seront plus subtils. Même utilisée au maximum, la réduction de bruit du EH-LS10000 ne va pas dénaturer l’image en induisant un flou. Bien au contraire, ce réducteur de bruit arrive à préserver les détails de l’image et en conserve l’aspect légèrement granuleux lorsqu’il s’agit d’une composante intrinsèque de l’image.

Le EH-LS10000, un regard vers le passé, performance de désentrelacement.

La majorité des sources que nous utilisons sur nos diffuseurs sont maintenant toutes (ou presque) en 1920x1080p, avec quelques-unes offrant des possibilités de lecteur ou de mise à l’échelle UHD/4K. Mais cela ne veut pas dire que nos programmes sont tous enregistrés sur ces résolutions. En effet, il existe encore des cas de figure de vidéos entrelacées. C’est le cas de la HDTV qui sort de nos box en 1080i50, c’est à dire des successions de 50 demies trames. Certains Blu-rays comme des concerts ou des documentaires sont enregistrés en 1080i60. Toutes les box TV actuelles, comme les lecteurs de disque vidéo, sont capables d’effectuer un désentrelacement et d’afficher la vidéo dans son mode progressif 1080p50 ou 1080p60. Mais parfois, la source ne fait pas un très bon travail. Les plus nostalgiques d’entre nous utilisent des formats vidéo limités en 576i et 480i, c’est le cas des Laser Disc et des jeux vidéo sur consoles vintages. Il s’agit de situations pour lesquelles il faudra compter sur la performance du diffuseur à effectuer la base de tout traitement vidéo, une étape essentielle qui précède la mise à l’échelle, le désentrelacement.

Notez qu’une bonne image issue d’un programme entrelacé dépendra davantage du désentrelacement que de la mise à l’échelle, car les artefacts qui en découlent sont les plus visibles. Je vous propose une batterie de tests qui nous permettra de savoir si le EH-LS10000 sait désentrelacer correctement un signal vidéo basse définition PAL, NTSC et haute définition 1080i60. Pour comprendre de quoi il s’agit, je vous invite à lire notre dossier sur nos tests de désentrelacement. Le EH-LS10000 dispose d’un menu qui permet d’ajuster les modes de désentrelacement. Nous y trouvons les modes classiques VIDEO et FILM/AUTO. En supplément, le EH-LS10000 dispose d’un réglage de la sensibilité de détection de mouvement. Ce paramètre sert à améliorer la performance de désentrelacement en modulant la détection. En effet l’étape d’analyse de la structure et des cadences des trames, est la phase qui va déterminer si le désentrelcament sera effectué correctement.

Tests de désentrelacement sur le PAL 576i50 :

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Sur le PAL le EH-LS10000 fait donc un sans-faute. Nous pouvons donc être assurés de pouvoir donner à l’EPSON un signal PAL natif. Un bon départ et une aubaine pour les joueurs de jeux vidéo vintage sur consoles PAL et pour les fans du Laser Disc. Si vous avez une belle collection de DVD et que votre source affiche des performances de traitement vidéo assez moyennes, il sera aussi possible d’en sortir en natif 576i et de laisser le EH-LS10000 faire tout le travail sur l’image.

Tests de désentrelacement sur le NTSC 480i60 :

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Cette fois-ci le EH-LS10000 va échouer sur certains tests. Par exemple, sur le test des effets d’escalier 2, le EH-LS10000 n’arrivera pas à traiter correctement l’image, les trois barres montrent l’artefact. Le test du drapeau est validé, mais le EH-LS10000 ma mettre une seconde pour synchroniser la bonne cadence et afficher une image propre sans pixellisation. Le test de réduction de bruit nécessitera l’activation des filtres réducteurs de bruit du EH-LS10000 pour un résultat mitigé. Enfin, le test de la formule 1 mettra une seconde pour se synchroniser. Le EH-LS10000 n’est donc pas parfait en définitive et à priori sa petite faiblesse concerne sa capacité à se caler sur la bonne cadence lorsque la structure de l’image est complexe et fait appel à différents types de traitements, en l’occurrence la suppression des effets d’escalier. Dans l’ensemble le score obtenu n’est pas mauvais, il est même très bon sachant que l’ensemble des cadences exotiques est correctement désentrelacé et que les textes défilant n’ont posé aucun problème.

Tests de désentrelacement sur la HDTV 1080i60 :

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Le score est parfait. Ces tests sont aussi l’occasion de vérifier l’efficacité du réducteur de bruit sur la HD. Sur l’ensemble des vidéos bruité de ce test, le EH-LS10000 s’est montré très efficace. Positionné seulement à 1, le correcteur de bruit de l’EPSON a totalement gommé le bruit et n’a pas entamé les détails de l’image. Cela veut dire que ce réducteur de bruit est capable de travailler sur les bonnes fréquences de l’image sans pénaliser celles qui ne doivent pas être touchées. Du moins sur de la HD son travail est remarquable. Un Bluray bruité pourra donc être nettoyé si on recherche à obtenir une image propre. Globalement, le EH-LS10000 offre une très bonne prestation de désentrelacement. Il sera donc possible d’utiliser ce vidéo-projecteur sur d’anciennes sources vidéo dépassées de nos jours, mais toujours présentes chez certains collectionneurs.

Performance colorimétrique et calibrage du EH-LS10000

Protocole de mesures :

  • Écran : toile blanche mate gain 1.0 taille 2m de base
  • Générateur de mire : Accupel DVG-5000 Pro
  • Sonde de profilage : jeti 1211
  • Sonde de mesure : Klein K10A
  • Logiciel de mesure : Chromapure Pro
  • Câble HDMI : Wireworld
  • Liaison intermédiaire : Convertisseurs HDMI/RJ45 Lumagen sur câbles Cat7

Les outils de calibrage du EH-LS10000 :

Le EH-LS10000 dispose des outils les plus courants destinés à un calibrage fait en bonne et due forme. En supplément ce vidéoprojecteur dispose d’outils faits pour améliorer le contraste et pour affiner les réglages de la luminosité rendue par la toile de l’écran. C’est-à-dire que la puissance lumineuse peut s’ajuster avec précision pour que l’image délivre la bonne luminosité. Nous aborderons l’analyse de ces outils un peu plus loin dans notre test, pour l’instant je vous propose de nous attarder plus longuement sur les ajustements colorimétriques dont dispose le EH-LS10000. Les outils de correction colorimétrique sont organisés dans plusieurs menus. Le premier est en page IMAGE et donne accès aux ajustements de base et au choix du profil de présélection. Un deuxième menu donne accès aux ajustements plus précis.

Le gamma du EH-LS10000 se règle de deux manières différentes. Il est possible de jouer sur la valeur globale ou d’entrer dans un graphique permettant une correction plus précise, mais aussi plus complexe.

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Tableau de correspondance des gammas moyens mesurés dans notre banc d’essais :

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Le réglage de la température de couleur est très classique. Nous y trouvons les trois barregraphes de réglage des valeurs RGB basses et les trois barregraphes servant à ajuster les valeurs RGB hautes. Le EH-LS10000 ne dispose pas d’un éditeur plus précis permettant d’ajuster avec plus d’exactitude l’échelle de gris. Cependant, l’outil dont nous disposons est déjà bon et permet de réduire considérablement les DeltaE (indice de la marge d’erreur) sur l’ensemble de l’échelle de gris. Les calibrages nous démontreront que le réglage RGB est largement suffisant.

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Le réglage de base de la température de couleur s’exprime de deux manières différentes. Soit en numérique et chaque indice correspondra à une température de couleur, soit directement en température Kelvin.

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Voici le tableau des correspondances mesurées dans notre banc d’essais :

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Le Color Management System est lui aussi très classique. Il propose un ajustement sur les couleurs primaires et secondaires à partir de leurs valeurs Teinte, Saturation, Luminance. Il s’agit donc d’un CMS basé sur les réglages HLS (Hue, Luminance, Saturation).

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Le principe de calibrage du EH-LS10000 est assez ordinaire et rejoint une logique empirique. Nous commençons par choisir une présélection de profile qui applique des pré-réglages correspondants à des normes pertinentes suivant le type de signal vidéo et le type de diffusion que nous voulons obtenir. Bien que très rigoureuse, la logique imposée par EPSON présente quelques subtilités. Par exemple, il ne sera pas toujours possible de sélectionner la gamme de couleurs. Certaines présélections proposent de choisir un profil vidéo dit Super White et dans d’autres cas certains paramètres seront imposés par défaut sans possibilité de changement.

Voici un tableau récapitulatif des préréglages et des possibilités de chaque présélection (O = choix disponible, X = choix indisponible) :

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Côté mires, dites-vous bien que ce n’est pas avec le EH-LS10000 utilisé comme seul générateur de mire, que vous pourrez effectuer un calibrage. Voici ce dont on dispose :

Mesures des profils de présélection :

Contrôlons et analysons chaque profil du EH-LS10000 par ordre d’apparition dans le sous-menu des présélections.

Le mode Dynamique

Le mode dynamique est assez proche des équivalents que l’on peut trouver sur les téléviseurs, mais en plus naturel et présentant moins d’incohérences. Ce mode trop flatteur de l’image peut éventuellement trouver sa place pour du jeu vidéo ou une projection dans un environnement non optimisé et inadapté à la vidéoprojection. Il s’agit du mode qui présente le plus de puissance lumineuse par défaut. Il y a peu de chance pour que vous vous en serviez.

Le mode Salle de Séjour

Ce mode est plus ou moins apparenté avec le mode Dynamique mais en moins démonstratif. Ce mode tient compte de l’environnement et adapte la colorimétrie aux conditions d’une salle non dédiée. Il s’agit d’une bonne initiative et ouvre plus de possibilités que le simple compensateur que l’on trouve chez JVC. Toutefois, le rendu reste arbitraire et il ne sera pas forcément optimum.

Le mode Naturel

Ce profile de présélection permet de choisir entre trois gammes de couleurs. HDTV qui correspond normalement au gamut d’encodage des Blurays, c’est-à-dire REC709, EBU qui correspond au profil des programmes PAL et SMPTE-C qui correspond à la télévision NTSC.

Mesures avec la gamme de couleurs HDTV

Mesures avec la gamme de couleurs EBU

Mesures avec la gamme de couleurs SMPTE-C

Les gammes de couleurs sont plutôt bonnes avec des erreurs de luminance par composante plus qu’acceptable. Par contre, le DeltaE sur la température de couleur est assez important. Ce DeltaE est lié à un mauvais indexage sur environ 6000K° alors que le bon indice est 6500K° (D65). Ce profile dispose aussi d’un gamma relativement linéaire ce qui peut s’adapter à un calibrage typé Home Cinéma. Dans ce cas, l’usage de la gamme de couleurs HDTV est tout à fait pertinent. On pourra même se contenter de ce profil si on veut utiliser le EH-LS10000 immédiatement en sortie de carton.

Le mode Cinéma

Ce profil de présélection s’apparente au rendu type cinéma argentique et rejoint les prérogatives de calibrage classique incluant un gamma légèrement tombant. La température de couleur présélectionnée est relativement bonne et ne demandera pas un calibrage nécessitant de grandes amplitudes de correction. Le gamut légèrement supérieur au REC709 permettra un bon ajustement des saturations avec un repositionnement sur les intermédiaires proche des cibles. Si on ne veut pas calibrer le EH-LS10000, ce profil pourra être utilisé dans l’état. Un petit ajustement du gamma placé à -2 permettra d’obtenir une meilleure moyenne de gamma.

Le mode Cinéma Numérique

Ce mode de présélection est très intéressant, car il va assurer la compatibilité montante avec le futur Bluray UHD. L’index de gamut ne sera pas REC2020, mais DCI. Le gamut DCI reste inférieur au REC2020, mais il s’agit du gamut utilisé en cinéma numérique qui devrait correspondre après calibrage à la colorimétrie la plus juste. À l’heure actuelle, en terme de rendu on peut déjà envisager un calibrage indexé DCI sur du Bluray. Le rendu est différent d’une base REC709. C’est une affaire de gout, en ce qui me concerne je trouve le résultat plus naturel en terme de colorimétrie, plus riche et surtout, on sait qu’on exploite alors mieux le vidéoprojecteur. Lorsqu’un produit est capable de reproduire un gamut étendu indexé sur une norme bien définie, il est dommage de ne pas en profiter. Ce mode de présélection n’est viable qu’en cas de calibrage fait dans les règles. En effet, si le gamma est assez bon EPSON n’a pas choisi le bon index de température de couleur. En effet, l’index de température de couleur DCI est 6300K° alors que la moyenne retenue sur le EH-LS10000 s’approche de 7000K°. Résultat, le DeltaE moyen est assez élevé. Le gamut est loin d’être catastrophique, mais demande lui aussi du travail pour pouvoir placer correctement les saturations intermédiaires sur leurs positions cibles. Dans l’état, il n’est pas conseillé d’utiliser cette présélection, il faudra au moins modifier la température de couleur en plaçant le curseur sur 1.

Le mode Adobe RGB

Il s’agit d’un mode de présélection dédié aux images informatiques. Ce mode ne nous intéresse pas trop en utilisation Home Cinéma, mais étant donné des capacités lumineuses du EH-LS10000 il est tout à fait possible d’envisager une utilisation informatique. Le mode Adobe RGB est relativement bien indexé, seul le gamut présente des DeltaE importants. Son calibrage sera d’ailleurs assez compliqué, car certaines composantes se trouvent à l’intérieur du diagramme CIE. Cela veut dire qu’il sera possible de corriger les saturations intermédiaires, mais pas les valeurs à 100%.

Le mode Dynamique 3D

Le EH-LS10000 est aussi un vidéo projecteur capable de faire de la 3D et la 3D se mesure et se calibre. L’EPSON propose deux modes. Ce premier mode Dynamique 3D présente un indexage qui dépasse le DCI. Cette présélection est à utiliser telle qu’elle car elle s’avère impossible à calibre tant au format DCI que REC709. Dynamique 3D a pourtant un avantage, ce mode est le plus lumineux des deux possibilités proposées par le EH-LS10000. Suivant les cas de figure cette luminosité supplémentaire sera très utile. Ce mode est donc à garder sous le coude si la 3D n’est pas assez démonstrative à votre goût, ou si l’installation de votre Home Cinéma table sur un type d’écran pénalisant pour la 3D (taille, gain et transonorité).

Le mode Cinéma 3D

Cette présélection de mode 3D utilise un gamut étendu très proche du DCI. On peut se servir de cette présélection pour calibrer la 3D aussi bien sur un index DCI que REC709. En REC709 les saturations à 100% dans le CIE seront placées au-delà de leur repère, mais les intermédiaires pourront se positionner correctement. Cependant, le calibrage se fait très bien en mode DCI et pour la 3D il est préférable de tabler sur un gamut étendu permettant un gain de dynamique et consolidant la puissance lumineuse. Le DCI est donc un choix très intéressant et surtout judicieux. Toutefois, même calibré DCI, ce mode reste moins lumineux que le mode Dynamique.

La 3D est un mode de visualisation particulier qui n’est pas aussi exigent en terme de respect colorimétrique qu’une diffusion en 2D. En effet les obturateurs des lunettes ne sont pas neutres. Ils vont non seulement couper une partie de la luminosité et aussi pénaliser l’équilibre colorimétrique. Toutes nos mesures tiennent compte de la présence des lunettes, ainsi nos chiffres correspondent « à ce que l’on verrait » en mode 3D. le choix du mode de présélection va dépendre des goûts de chacun, mais d’après les chiffres je vous conseille le mode Dynamique 3D qui permet de récupérer un peu de luminosité.

Tableau de synthèse récapitulatif des différents profils de présélection du EH-LS10000

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Calibrage REC709 et DCI : chaque calibrage visera une luminosité comprise entre 16 et 17 FL. Pour y arriver, j’ai utilisé les ajustements de niveau de consommation des lasers et la position de l’iris. Le niveau électronique de luminosité et de contraste du EH-LS10000 sera ajusté au préalable comme il se doit.

Calibrage REC709

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Après calibrage les mesures sont probantes. Les DeltaE ont été considérablement réduit, seul le Bleu pose un petit problème que l’on peut constater sur les mesures du CMS avancé représenté par les derniers tableaux et dans le diagramme CIE indiquant les intermédiaires en plus des saturations à 100%.

Calibrage DCI

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Le calibrage DCI est plus délicat à effectuer et il faudra sacrifier l’exactitude des saturations à 100%. Ce n’est pas un gros problème, car ce qui frappe davantage l’œil est ce qui se passe de 0 à 75-80%. C’est surtout le bleu qui présentera la plus grosse marge d’erreur, mais comme il s’agit d’une composante de couleur dont les dérives sont les moins perceptibles cela ne pose pas de réels problèmes. Comme le bleu présente des DeltaE très bas à 25%, 50% et 75% le petit défaut à 100% n’aura pas une importance notable ni visible.

Le bilan de ces deux séances de calibrage est donc très positif. Le calibrage du EH-LS10000 ne présente pas de grandes difficultés et malgré les petites particularités et logiques de l’EPSON, l’opération arrive à suivre une méthode de calibrage traditionnelle. EPSON a bien pensé la cohérence des outils impliqués dans cette opération. Les modes de présélection sont raisonnés et proches de leur index de normalisation respective, exception faite du mode Cinéma Numérique dont la température de couleur n’est pas correctement indexée, mais il s’agit d’un cas de figure très fréquent.

Je vous propose une succession de captures d’écran pour illustrer les différents rendus obtenus en calibrage REC709 et DCI. La première image est issue du gamut de référence REC709 et la suivante du gamut DCI.

Pour conclure cet exercice de mesure, le EH-LS10000 table sur des impératifs colorimétriques proches des normes et affirme une véritable volonté de s’imposer comme une référence d’intégration Home Cinéma.

Outils d’amélioration des noirs et mesures de performance

Pour qu’un vidéo projecteur puisse délivrer une bonne image il faut qu’il soit capable d’afficher un très bon contraste. Cela inclut le rapport de contraste séquentiel qui correspond au contraste obtenu d’un noir absolu par rapport à un blanc absolu. Cette caractéristique va indiquer la capacité du vidéoprojecteur à gérer les scènes sombres. Un autre élément important est le contraste ANSI ou intra-image. Il s’agit de la performance la plus importante, car c’est elle qui va déterminer la capacité du vidéoprojecteur à gérer les contrastes d’une image complexe, cette caractéristique va également indiquer la capacité du vidéo projecteur à afficher une image dynamique. La dynamique va aussi dépendre de la capacité lumineuse du vidéoprojecteur, car la dynamique de l’image se base sur la capacité à afficher les piques lumineux dans une image complexe. Il s’agit là d’un des enjeux du HDR, afficher des piques lumineux de forte valeur dans l’image pour affirmer une dynamique accrue. Cela n’est possible que si le diffuseur est capable d’être très lumineux tout en conservant de bons contrastes, car sinon l’image aurait un rendu dévalé. Sans parler de HDR, le contraste ANSI est l’élément qui va permettre au diffuseur d’afficher une image avec du relief et de la texture.

De nos jours les vidéoprojecteurs tablent sur des spécifications constructeur très impressionnantes. La course au rapport de contraste et aux lumens est devenue un vrai argument marketing. Il est vrai que les produits de nouvelle génération sont très performants, mais il faut distinguer les performances natives des performances accrues par le biais de dispositif qui trichent sur les valeurs. Ces dispositifs ne sont pas toujours très pertinents ni sans contre parti. Par exemple, la génération DLA-X500 à DLA-X900 de chez JVC indique des rapports de contraste impressionnants obtenus grâce à un dispositif d’iris dynamique. S’il est vrai que l’on mesure un gain important et que cet iris s’avère très efficace, nous avons aussi observé un effet de pompage qui pouvait se voir lors des transitions d’une image totalement noire vers une image contenant des éléments clairs. Par exemple, un générique de fin illustrait parfaitement ce défaut.

Le EH-LS10000 d’EPSON n’échappe pas à ce phénomène de mode, mais technologie laser oblige, nous avons une gestion de la luminosité un peu différente. La gestion de la luminosité et du contraste du EH-LS10000 utilise donc plusieurs outils.

La consommation d’énergie des sources lasers

Il s’agit aussi de la première étape de réglage du vidéoprojecteur qui consiste à niveler la puissance lumineuse pour atteindre le bon palier qui permettra d’ajuster la machine à 14-16FL. De coutume les vidéoprojecteurs à lampe disposent de deux positions, une position haute puissance (forte alimentation de la lampe) et une position basse ou économique qui sous-alimente la lampe pour en accroître la durée de vie. Le EH-LS10000 propose trois paliers HAUT, MOYEN et ECO. Chaque palier correspond à une puissance d’alimentation différente des lasers et visent à atteindre deux buts. Le premier est de trouver la bonne position qui permettra par la suite d’ajuster la bonne luminosité. La deuxième est une gestion d’énergie et donc de durée de vie des lasers. Il va sans dire que l’objectif premier est d’avoir une belle image, on se concentrera donc sur la cible de puissance en Foot Lambert. Cependant, si le palier inférieur permet d’être proche de la cible, mais avec un petit manque, autant rester léger et garantir au laser une durée de vie plus longue. Ne vous inquiétez pas trop du bruit, car même en mode HAUT, le EH-LS10000 reste très silencieux comparé à ces concurrents sur lampe UHP.

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Un iris pour ajuster avec précision la puissance lumineuse

Des paliers de puissance d’alimentation de la source lumineuse sont indispensables, mais ils ne sont rien sans l’appui d’un ajustement d’iris. En effet, les trois paliers vont placer le vidéoprojecteur dans des tranches de puissance lumineuse, mais il est excessivement rare que cela corresponde exactement à la cible des 14-16 FL. L’iris va servir de modérateur, sont activation va initier une obturation qui diminue le flux de lumière et va ainsi permettre un ajustement de puissance lumineuse très précis. L’iris du EH-LS10000 est asservi à la position du zoom. Cela veut dire que suivant la position du zoom, l’iris offrira des paliers jusqu’à une position de -11 ou -13.

Voici un tableau de mesures indiquant la puissance lumineuse en Foot Lambert obtenue dans trois cas de figures, zoom ouvert au maximum, zoom en position médiane et zoom positionné au minimum.

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Comme vous pouvez le constater, la position du zoom a une incidence primordiale sur la mesure obtenue, les plus grandes valeurs étant atteintes avec le zoom en position minimale. Cela indique que le EH-LS10000 est un vidéo-projecteur de fond de salle, c’est-à-dire qu’il permettra d’obtenir de grandes bases d’image, mais pour que la luminosité soit conservée, il faudra que le EH-LS10000 soit le plus éloigné possible. Nous observons aussi un petit défaut d’intégration de l’iris. En effet dans tous les cas de figure les positions 0 à -4 n’affichent pas diminution de luminosité. Il faudra tabler sur la position -5 pour pouvoir commencer à mesurer l’atténuation. Il s’agit peut être d’un défaut adressable par mise à jour firmware ? Dans l’état l’iris est déjà fonctionnel. Son action est relativement linéaire ce qui permettra d’ajuster facilement sa position pour atteindre la bonne valeur de puissance lumineuse.

Un contraste dynamique à trois positions

Les rapports de contraste affichant des scores titanesques sont toujours obtenus par l’intermédiaire d’un mode de contraste dynamique, d’un iris dynamique ou d’une combinaison des deux. Ce genre d’artifice n’est pas toujours sans contre partie. Nous pouvons avoir des dérives colorimétriques, un gamma perturbé ou encore des effets de pompage. Le système adopté par EPSON vise principalement une volonté d’ajouter du confort visuel. EPSON annonce un noir absolu en l’absence de lumière, c’est-à-dire qu’une image noire aura un noir profond sans trace de lumière résiduelle.

Le EH-LS10000 propose donc trois positions, une position OFF de désactivation et deux positions qui vont déterminer la rapidité d’exécution du contraste dynamique.

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Commençons par vérifier si ce contraste dynamique a une incidence néfaste sur la colorimétrie et sur le gamma.

Mesures Contraste Dynamique OFF

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Mesures Contraste Dynamique Normal

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Mesures Contraste Dynamique Haute Vistesse

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Le constat est très encourageant. En effet les quelques variations de valeurs sont minimes et surtout la tendance du gamma est conservée. Le pire qui puisse arriver avec un contraste dynamique est de perdre la linéarité et d’obtenir un gamma tombant sur les hauts IRE. Avec le EH-LS10000, pas d’inquiétude à avoir. Mais la grande question est de savoir si sur le terrain ce système fonctionne bien et s’il est indétectable. Alors clairement, le système fonctionne. C’est-à-dire qu’une image entièrement noire sera affichée avec un noir abyssal qui fait totalement disparaître la toile. La salle est alors entièrement plongée dans le noir ne laissant percevoir aucune fuite de lumière. D’ailleurs, cela rend très difficile la mesure de rapport de contraste, ce qui indique d’effectivement il ne subsiste que très peu de lumière, voir aucune. Malheureusement, le système n’est pas exempt de défaut et le pompage est perceptible lorsque l’image affiche à nouveau de l’information dans le noir. Paradoxalement, c’est la position Normal qui permettra d’obtenir le meilleur confort visuel. La position Haute Vitesse étant trop rapide, la transition n’est pas assez progressive et l’action du contraste dynamique est alors trop perceptible.

Mesurons l’incidence de ces différents dispositifs pour en déterminer les performances et leur incidence durant un film. Les mesures ont été faites sur un profil calibré et établi sur une moyenne pondérée de plusieurs mesures. L’exercice n’a pas été simple avec le contraste dynamique activé, en effet certaines mesures de contraste dépassaient le 1.000.000 : 1 !

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Le contraste dynamique est donc efficace sur le contraste séquentiel du EH-LS10000, mais c’est un artifice qui ne sera effectif que sur les images noires ne contenant aucune autre information. En effet le contraste simultané (mesure du contraste dans une image constituée d’un damier de carrés blancs et de carrés noirs) n’affiche pas de réelles variations. Cela veut dire que le contraste dynamique ne fait rien du moment que l’image est complexe. Le score de contraste ANSI ne parait pas exceptionnel dans le cadre du conditionnement du EH-LS10000 utilisé pour nos mesures. Cependant, il s’agit d’un mode calibré, mesures faites en prise directe de l’optique. Il s’agit donc des valeurs natives résultantes du calibrage. Ce score rejoint la bonne moyenne des vidéoprojecteurs à base de panneaux LCD réflectifs, nous sommes encore un peu loin de la capacité offerte par les DLP, mais ces chiffres sont loin d’être mauvais.

Tout en image, le EH-LS10000 en solo

Nous avons mesuré et évalué le EH-LS10000, il est temps de voir ce que cela donne sur le terrain. Pour commencer, je vous propose une série de captures obtenues à partir d’un lecteur de Bluray OPPO BDP-93 modifié. Le BDP-93 sera utilisé en mode source directe sans aucun traitement de l’image. Dans ce mode de fonctionnement, seul le EH-LS10000 appliquera les traitements. L’EPSON sera utilisé en mode calibrage DCI et filtres de netteté activés.

Protocole de visionnage :

  • Calibrage : DCI
  • Écran : toile blanche transonore tissée 3SF gain 0.85 taille 2,6m de base
  • Source : OPPO BDP-93 modifié
  • Câble HDMI : Wireworld* Liaison intermédiaire : Convertisseurs HDMI/RJ45 Lumagen sur câbles Cat7

Pacific Rim

Interstellar

Lone Survivor

Big Hero 6

Samsara

Le EH-LS10000 n’est peut-être pas un vidéoprojecteur natif UHD, mais il sait déjà bien améliorer une image et en accentuer la perception de précision et de piqué. Il faudra jouer sur les filtres de netteté pour arriver à optimiser le résultat, mais attention à ne pas avoir la main trop lourde, car sinon le rendu visuel peut devenir bruité et faire apparaître quelques artefacts comme du ringing (double contour). Dans l’ensemble le résultat est excellent, nous pouvons déjà conclure que le EH-LS10000 peut suffire à lui même et que sans l’apport d’un processeur vidéo, d’un PC ou d’une source bardée de filtres, le EH-LS10000 est capable de délivrer une très belle image. Il ne faudra pas négliger la qualité de la source qui reste un maillon essentiel, mais ce constat est universel à tout diffuseur de bonne qualité.

Tout en image, le EH-LS10000 avec un Lumagen Radiance 2144

Le EH-LS10000 se veut être un produit d’intégration. Nous avons vu que son calibrage se passait bien, mais qu’il pouvait subsister des marges d’erreur, comme en témoignent les DeltaE mesurés en fin de calibrage. Je dispose d’un processeur vidéo Lumagen Radiance 2144, ce processeur est capable de faire la mise à l’échelle UHD/4K et dispose d’un CMS 3D LUT capable de travailler sur une précision de 17x17x17. Le CMS du EH-LS10000 est de type classique 1D LUT, c’est-à-dire qu’il se repose sur un total de 8 points de correction. Le blanc et le noir que l’on corrige avec l’ajustement RGB et les trois couleurs primaires plus les trois couleurs secondaires que l’on corrige à l’aide de l’outil RGBCMJ. Avec le Radiance 2144 on dispose de 21 points de corrections RGB sur l’échelle de gris plus le CMS 17x17x17 qui représente 4913 points de correction avec une possibilité de mesurer jusqu’à 9261 points qui serviront à établir le profile colorimétrique avant correction (la cartographie du gamut dans son espace tri-dimensionnel).

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Protocole de visionnage :

  • Calibrage : DCI
  • Ecran : toile blanche transonore tissée 3SF gain 0.85 taille 2,6m de base
  • Source : OPPO BDP-93 modifié
  • Processeur vidéo : Lumagen Radiance 2144
  • Câble HDMI : Wireworld
  • Liaison intermédiaire : Convertisseurs HDMI/RJ45 Lumagen sur câbles Cat7

Pacific Rim

Lone Survivor

Big Hero 6

Guardians of he Galaxy

L’apport d’un vidéo processeur comme le Radiance 2144 est indéniable, un bon PC Home Cinéma bien conçu aura lui aussi de gros avantages. Dans le cas présent, le Radiance 2144 sort en résolution UHD nous perdons donc le circuit de compensation de mouvement et le Super Résolution qui est un outil de netteté asservie au mode d’affichage. Ces pertes de fonctionnalité du EH-LS10000 ne constituent pas un gros problème. En effet, les Radiance ont comme particularité de remanier de signal vidéo et de le rendre plus fluide. J’ai aussi utilisé les filtres de netteté de ce scaler ainsi que sa section Darbee Vision. Il a donc été possible de compenser avantageusement la perte du Super Résolution.

Comme analyse globale nous obtenons une image moins bruitée et moins dure pour un piqué perçu équivalent. Cela ne démontre pas que le EH-LS10000 sans scaler ne donne pas une image de bonne qualité, elle est excellente avec une bonne source qui n’utilise pas de traitement vidéo. Cela démontre que plus la source sera bonne et plus belle sera l’image délivrée par le EH-LS10000.

Tout en image, le EH-LS10000 sur de l’Ultra HD native

Malgré une réelle carence de films UHD/4k il existe déjà des moyens d’obtenir et de lire du contenu à cette résolution. Certains constructeurs proposent des serveurs multimédia 4K, d’autres des diffuseurs pouvant lire directement les contenus stocké sur clé USB ou par réseau et il y le PC. Le EH-LS10000 n’est pas un vrai diffuseur UHD, mais nous avions déjà observé un gain significatif avec du contenu 4K natif dans une situation similaire. Si vous avez lu notre test du vidéo-projecteurJVC DLA-X500 vous avez déjà vu nos captures d’écran qui le démontrent. L’EPSON étant aussi et avant tout un vidéo-projecteur fait pour assurer une compatibilité avec les contenus 4K il fallait le tester sur cette résolution à partir d’une source native. J’ai opté pour le PC sous Kodi (ex-XBMC) pour lire les quelques samples UHD et 4K dont je dispose. Vous pouvez trouver ces mêmes démos sur internet, de nombreux sites les mettent légalement à disposition.

Protocole de visionnage :

  • Calibrage : DCI
  • Ecran : toile blanche transonore tissée 3SF gain 0.85 taille 2,6m de base
  • Source : PC + GTX970 + Kodi
  • Câble HDMI : Supra de 10m

Le résultat que l’on obtient sur le EH-LS10000 avec des images natives UHD venant de simples démos est très encourageant et laisse présager de bien belles séances de films lorsque le Bluray UHD sera disponible. L’EPSON prouve comme ses cousins JVC, qu’une simulation 4K à partir de matrices 1920×1080 est tout à fait pertinente. Le résultat n’aura certes pas le piqué et la précision d’un diffuseur UHD ou 4K natif, mais le gain est bien là. La mise à l’échelle des images 1920×1080 montrent quelques défauts même avec l’apport d’un processeur vidéo comme le Radiance 2144. On peut avoir du bruit vidéo, du double contour et si l’on veut réduire ces problèmes il faut baisser la position d’ajustement des filtres de netteté, mais dans ce cas on perd aussi l’illusion du presque 4K. Sur du contenu 4K natif, la donne change considérablement. L’image obtenue est beaucoup plus propre et moins bruitée. Bien entendu l’information étant plus riche et plus dense, on gagne aussi en précision et en stabilité de l’image. Plus aucune trace des artefacts de mise à l’échelle combiné avec les filtres de netteté. Le EH-LS10000 est véritablement paré pour l’avenir et pourra encore figurer dans votre installation lorsque le Bluray UHD arrivera enfin sur vos étagères.

Le EH-LS10000 et la 3D

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La 3D, on en parle moins, mais la 3D n’est pas morte ! Du moins, le EH-LS10000 est très bien équipé pour ce mode de visualisation des films. Pour commencer, le EH-LS10000 est livré avec deux paires de lunettes à transmission RF. De plus, le EH-LS10000 dispose d’un récepteur intégré, avec cet EPSON pas besoin de kit, ce qui n’est pas toujours le cas chez les concurrents.

Les lunettes EPSON ELPGS03

Ces lunettes ont plusieurs avantages. Tout d’abord, elles sont rechargeables par port USB et livrées avec un câble prévu à cet effet. Ensuite, elles sont très légères et très confortables. On peut aussi ajuster le repose nez, ce qui est bien pratique. Par contre, je ne suis pas certain qu’il soit facile de les utiliser si on porte déjà des lunettes de vue. À l’usage, les lunettes du EH-LS10000 se révèlent très réactives et se synchronisent très rapidement avec le vidéoprojecteur dès qu’il passe en mode 3D. Il suffit de les activer à partir du bouton ON/OFF, les lunettes s’allume et se synchronisent presque immédiatement. Il faut compter moins de trois secondes pour que la synchronisation se fasse. Elle est automatique et n’a jamais failli durant mes tests. D’ailleurs, je n’ai pas eu à utiliser le bouton « Pairing » servant à la synchronisation des lunettes avec le EH-LS10000.

Des fonctionnalités verrouillées en mode 3D

Diffuser de la 3D avec le EH-LS10000 n’est donc pas très compliqué. On lance le film, on allume les lunettes et il ne reste plus qu’à profiter du film. Cependant, ce mode de visionnage verrouille certains modes et invalide certaines fonctions. Par exemple, la sélection de consommation électrique des lasers n’est plus accessible et est verrouillée en mode HAUT. C’est relativement normal, car il faut tenir compte de la perte de luminosité imposée par les obturateurs des lunettes. Leur action va réduire la luminosité que l’on voit, il est donc préférable de disposer par défaut de toute la puissance lumineuse. D’un autre côté, l’ajustement de la position de l’iris est disponible ce qui permettra de régler correctement la luminosité du vidéo-projecteur si cela s’avère nécessaire.

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Le Super Résolution est aussi limitée en mode 3D. Nous ne disposons alors que des modes normaux marqués 1 à 5. Les modes 4K simulés ne sont donc plus disponibles. On pourra toujours ajuster les paramètres du Super Résolution dans le sous-menu Avancé. Par contre, le réglage de netteté du menu Image sera limité à sa version standard. Pour finir cette liste des fonctions inopérantes avec la 3D, le Réducteur de bruit est grisé et donc inactif.

Les Options du mode 3D

Afin de gérer et d’optimiser la 3D le EH-LS10000 dispose de plusieurs paramètres. Le premier permet de sélectionner le mode d’affichage de la 3D. Nous disposons d’un mode Automatique qui correspond aussi au frame packed que l’on trouve sur les Bluray et de modes que l’on peut sélectionner manuellement. Nous y retrouvons les deux cas typiques côte à côte, haut / bas et 2D.

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La profondeur 3D correspond à l’ajustement de parallaxe. Ce paramètre pourra jouer sur deux tableaux. Sur un film dont la 3D est parfaite sans effet de ghosting (stereo crosstalk) il permettra d’accentuer ou de diminuer la perception de profondeur des effets 3D. Si le film présente du ghosting, l’ajustement de profondeur pourra servir à atténuer cet artefact. Profondeur 3D se règle à partir d’un barregraphe positionné par défaut sur 1 et pouvant être ajuster de -10 à +10, la position zéro étant aussi intégrée. Nous avons donc 21 positions, de quoi ajuster convenablement les effets 3D. J’ai modulé ce paramètre durant les films et je dois avouer qu’il est très efficace, mais si la position est trop haute ou trop basse le rendu tridimensionnel de profondeur et de jaillissement devient trop démonstratif ou presque inexistant. Il sera donc important de bien doser ce paramètre, sachant que la position 1 est déjà excellente, très confortable sans que les effets ne soient ni trop démonstratifs ni trop discrets, il ne sera certainement pas nécessaire d’y toucher.

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La taille de l’écran est un ajustement qui n’est pas arbitraire dépendant des situations et des goûts du spectateur. Ce paramètre est très important et doit se régler au mieux par rapport à la diagonale de notre écran. Il suffit de moduler ce paramètre pour se rendre compte qu’il agit sur la manière de restituer la 3D, il est donc primordial de s’y attarder et de l’ajuster correctement. Vous rencontrerez aussi ce paramètre sur certains lecteurs de Bluray, les OPPO par exemple. Il convient de l’y ajuster bien entendu.

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Inverser Lunettes 3D est un paramètre qui inverse tout simplement l’image de l’œil gauche avec l’image de l’œil droit. Ce paramètre peut s’avérer utile lorsque l’on utilise des lunettes d’un fournisseur tiers et que la détection des trames est inversée.

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La conversion 2D à 3D

Le convertisseur 3D du EH-LS10000 s’apparente aux solutions proposées par la concurrence. Si le rendu n’est pas mauvais, il est loin d’être aussi bon qu’avec un Bluray 3D natif. Le EH-LS10000 propose cependant tous les ajustements déjà disponibles avec un signal 3D natif. Ainsi, il sera possible d’ajuster le rendu. De plus, le convertisseur 2D/3D propose trois modes de fonctionnement, Faible, Moyen et Fort. A vous de choisir le mode qui vous donne le plus satisfaction. N’hésitez pas à utiliser les différents filtres d’accentuation de netteté qui vous permettront d’améliorer le rendu visuel et d’accentuer les effets de relief de la 3D stéréoscopique simulée.

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La 3D se calibre

Le EH-LS10000 permet de calibrer la 3D. pour y arriver convenablement nous pouvons partir du profile de présélection Cinéma 3D, à partir de ce profile il est possible de calibrer en mode REC709 et DCI. Le profile de présélection Dynamique 3D n’étant pas indexé sur un profile colorimétrique correspondant à une de ces deux normes, il ne pourra pas servir en vue d’un calibrage. Cependant, il pourra être utile dans certains cas, nous y reviendrons plus loin.

Calibrage 3D REC709

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Je suis assez mitigé sur le résultat de calibrage de la 3D indexée REC709. Nous savons que mesurer et calibrer la 3D est un peu plus complexe qu’un affichage 2D, mais dans certains cas le résultat démontre une meilleure aptitude du diffuseur à se caler sur une norme colorimétrique plutôt qu’une autre. Le calibrage 3D en REC709 du EH-LS10000 n’est pas mauvais en soi, mais il n’est pas très bon non plus. La température de couleur montre quelques irrégularités. Les DeltaE ne sont pas excessifs de 20IRE à 95IRE, mais les scores de 5IRE à 15IRE ne sont pas très bons, pire 100IRE démontre un DeltaE de 6,9. Cela veut dire que le ton du blanc ne sera pas bon. Certes, rares sont images des films affichant une zone majoritairement blanche à 100% de luminosité, mais cela va pénaliser la correction du gamut. Le gamma est tombant avec une forte pente, cela est tout à fait normal. Il s’agit d’une résultante de l’action des obturateurs des lunettes. Cet indice sera meilleur dans un environnement de mise en oeuvre plus propice à la 3D permettant de conserver davantage de puissance lumineuse. En effet, dans le cas de ces calibrages j’ai utilisé ma configuration d’utilisation Home Cinéma quotidienne. C’est à dire, ma toile 3SF de 2,6m, dont le gain est inférieur à 1. Je me suis retrouvé avec seulement 6FL après calibrage, ce qui est très peu. Sur un écran plus adapté et avec un rapport de zoom moins grand, la performance aurait été bien supérieure et le gamma plus performant.

Le vrai problème de ce calibrage vient du gamut. En effet, nous partons qu’un gamut étendu qui est plus proche du DCI que du REC709. Nous arriverons donc à ajuster les saturations intermédiaires, mais les saturations à 100% ne seront pas bonnes. Si nous observons les tableaux des valeurs brutes, nous nous rendons compte que les primaires de 25% à 75% sont bonnes, mais que les secondaires n’ont pas pu être correctement calibrées. Les DeltaE ne sont pas catastrophiques, mais loin d’être excellent. Les luminances à 100% par composante sont bien entendu très impactées et affichent de bien mauvais scores. Le calibrage du EH-LS10000 en REC709 sur la 3D est possible, mais je ne peux pas le recommander.

Calibrage 3D DCI

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Le calibrage du EH-LS10000 indexé DCI en vidéo 3D donne des résultats beaucoup plus cohérents. Le DeltaE moyen de la température de couleur sur toute l’échelle de gris est peut être à peine meilleur passant de 2,8 à 2,6 mais l’équilibre RGB est beaucoup plus régulier avec un blanc à 100% ayant un DeltaE d’à peine 0,4. Le gamma est toujours en pente, mais elle est moins prononcée et surtout, sa moyenne est bien meilleure. Le gamut que l’on obtient après calibrage est presque aussi bon qu’en mode 2D. Les DeltaE des couleurs primaires et des couleurs secondaires sont assez bas. La luminance du bleu à 100% est la composante qui démontre la seule vraie erreur significative. Cependant, le bleu sera moins important que les autres primaires et surtout de par la nature de la 3D, ce défaut sera imperceptible.

La présélection Dynamique 3D, une alternative pour récupérer des lumens

Le mode Dynamique 3D est impossible à calibrer correctement, l’équilibre RGB sur l’échelle de gris est une vraie montagne russe et le gamut part en vrille. Toutefois, il ne faut pas oublier que regarder de la 3D n’impose pas les mêmes impératifs de cohérence colorimétrique. Disons que si on peut calibrer correctement c’est un bonus, mais dans le cas contraire l’incidence sera moins grave qu’en 2D. Le mode de présélection Dynamique 3D présente un avantage sur le mode Cinéma 3D calibré ou non. En effet, le mode Dynamique 3D triche pour permettre au EH-LS10000 de reprendre de la luminosité par rapport au mode Cinéma 3D. Suivant les cas de figure et ce fut mon cas durant les tests en 3D, la luminosité sera trop basse. L’image vue à travers les lunettes sera un peu terne. Si tel était le cas, essayer le mode de présélection Dynamique 3D qui redonnera de la pêche à l’image et permettra à la 3D d’être plus immersive et plus démonstrative.

La 3D sur le terrain

Vous me pardonnerez, mais il n’y aura pas de captures illustratives, car même si je pouvais en faire la perception de relief, de profondeur et de jaillissement ne serait pas illustrée. C’est bien ces aspects qui nous intéressent le plus en 3D. Disons le de suite, le EH-LS10000 ne s’inscrit pas dans la ligné des vidéoprojecteurs 3D visant un rendu hyper démonstratif avec des jaillissements qui vous viennent en pleine figure. Le EH-LS10000 affiche une 3D propre sans problème de ghosting présentant des effets de profondeurs efficaces et des jaillissements à l’aspect réalistes. Cela ne veut pas dire que les effets de jaillissements sont trop discrets, bien au contraire ils se manifestent de manière bien dosée et contribuent à une immersion efficace. Il est possible d’obtenir une très bonne impression de relief, mais pour cela il faudra ajuster les filtres de netteté encore disponible en visionnage 3D.

Conclusion

Nous arrivons enfin au terme de ce long périple, il est temps d’aborder la conclusion de ce test. Je ne vous cache pas que j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce compte rendu et plus j’avançais dans mes tests et plus je voulais en faire davantage. Sans détour, l’EPSON EH-LS10000 m’a beaucoup plu ! Je l’avais rapidement vu durant le salon du Luxembourg édition 2014 et déjà j’avais été séduit par le potentiel de ce nouvel EPSON. Le EH-LS10000 est un vidéo-projecteur qui entame une nouvelle ère et cumule ses atouts en adoptant des technologies récentes et très performantes. La plus importante est bien évidemment l’usage d’un double laser qui à mon humble avis, est bien plus intéressant que le laser simple utilisant une roue au phosphore ou encore les combinaisons laser et LED rouge. La solution opté par l’EPSON permet d’arriver à des résultats détonants. Une colorimétrie de très bonne facture inscrite dans une gamme de couleurs très large couvrant plus que le CIE du DCI, des contrastes de forte valeur, une dynamique de l’image excellente et un bruit de fonctionnement si bas que même le mode de consommation d’énergie haut ne s’entend presque pas. Bien entendu ce silence est aussi obtenu grâce à un dispositif de gros ventilateurs et par des systèmes de refroidissement par principe des conduites d’air similaire aux solutions utilisées dans les PC les plus performants.

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L’autre atout majeur du EH-LS10000 est de prévoir une convergence vers l’Ultra HD. Côté colorimétrie le EH-LS10000 est presque à niveau, d’ailleurs il s’agit du seul produit dans cette gamme de prix disposant d’un gamut indexé DCI et une gamme de couleurs étendue supérieure à l’ADOBE RGB frisant les extrêmes qui seront imposées par le REC2020. L’arsenal de l’électronique du EH-LS10000 n’est pas en reste et même si ce vidéo-projecteur n’est pas UHD/4K natif il dispose d’un système de simulation UHD pertinent soutenu par des processings d’image très performants. Sûr du Bluray, le EH-LS10000 offrira déjà une image superbe que l’on pourra améliorer de manière très significative. Avec une source de compétition, le rendu n’en sera que meilleur et avec de l’Ultra HD natif le EH-LS10000 offrira un bond qualitatif suffisamment élevé pour que l’on puisse patienter le temps que les vidéoprojecteurs 4K natifs se démocratisent.

Reference - 5 étoiles

Le EH-LS10000 serait-il parfait ? Non et nous l’avons vu, ce vidéoprojecteur a quelques petits défauts. Il ne s’agit pas de situations insurmontables. L’ergonomie demandera un petit laps de temps d’adaptation, ce n’est pas ce qu’il y a eu de meilleur, mais on s’y fait. Les fuites de lumières ne sont que très rarement perceptibles et il faudra aller les chercher pour se rendre compte de leur présence. Finalement, il s’agit de défaut de jeunesse, car après tout le EH-LS10000 est une première à plusieurs titres pour la marque EPSON et dans l’absolu dans le monde de la vidéoprojection.

J’en profite pour remercier chaleureusement Richard de Cinémotion pour son infinie patience, sa disponibilité et surtout son amitié. Sans lui, ce test n’aurait jamais été possible.

J’ai aimé :

  • Une image de qualité exceptionnelle
  • Une compatibilité 4k pertinente et efficace
  • Des processings vidéo diverses et performants
  • Un très bon scaling
  • Un calibrage cohérent et performant
  • Une gestion des mémoires intuitive, pratique et très complète
  • Une 3D confortable et efficace
  • Un silence de fonctionnement exemplaire

J’aurai aimé :

  • Une télécommande plus simple
  • Une ergonomie révisée : regrouper tous les outils par nature
  • Un contraste dynamique aussi actif sur les images complexes composées
  • Une optique un tout petit peu meilleure (cf les fuites de lumières)


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