À l'heure actuelle, il n'existe malheureusement aucun élément de comparaison entre platines Blu-ray, tout du moins avec la Samsung UBD-K8500 que nous testerons également dans les prochaines semaines. Il n'en reste pas moins que, outre la montée en résolution qui s'accompagne naturellement d'un gain, les considérations techniques entre un lecteur Blu-ray et un lecteur Ultra HD Blu-ray restent sur le fond identiques : qualité de la mise à l'échelle, du décodage et les performances du traitement vidéo.
Qualité du décodage vidéo:
Le savoir-faire de
Panasonic en matière de décodage n'est plus à présenter, l'image offerte par le lecteur Ultra HD Blu-ray DMP-UB900 est de très belle qualité. Associé à un téléviseur Ultra HD ou un
vidéoprojecteur 4K pour les amateurs de grandes diagonales, le plaisir est vraiment au rendez-vous. Sans même prendre en considération les différences liées à la montée en résolution (ou le HDR) entre les formats Blu-ray et Ultra HD Blu-ray, les résultats reste infiniment proches de ceux de la BDT700 lancée il y a deux ans.
Il faut néanmoins reconnaître qu'en Ultra HD Blu-ray, les qualités de la platine paraissent encore plus évidentes, avec une image au caractère naturelle qui brille par son extrême précision. Un sentiment bien entendu accentué par la montée en résolution. Néanmoins, si le gain est déjà visible sur les différents Ultra HD Blu-ray issus d'un master 2K upscalé en 4K que nous avons testés à l'image de
Mad Max : Fury Road et
Exodus : Gods and Kings et
Seul sur Mars, les Ultra HD Blu-ray issus d'un master 4K natif comme
The Amazing Spider-Man 2 et
Sicario assurent davantage le spectacle. Le degré de précision atteint est très intéressant, les textures de peau et de matériaux sont plus détaillées, et la précision sur les plans larges est à couper le souffle; à ce titre, la profondeur de champ sur certains plans de Sicario est tout bonnement impressionnante.
Cette notion que relief que nous pouvions évoquer avec le Blu-ray est ici décuplée, du fait du format certes, mais également du travail effectué par la platine Panasonic. Il est d'ailleurs assez intéressant de voir que là ou l'intégration des effets spéciaux restait la plupart du temps invisible en 1080p (ou 2160p upscalé), et notamment certains plans d'
Exodus ou
Spider-Man, certains tours de passe-passe fonctionnent moins bien du fait de la limitation des effets spéciaux en résolution 2K.
Un détail encore plus visible lors de nos quelques séances avec le vidéoprojecteur 4K
Sony VPL-HW320ES, le gain entre Blu-ray et Ultra HD Blu-ray est peut-être encore plus visible, en matière de résolution tout du moins, du fait de la plus grande diagonale d'image. Mais c'est également la moyen de constater, malgré un léger mieux, la présence à nouveau d'un très léger bruit résiduel sur certains arrières-plans.
Et le HDR dans tout ça ?
Nous attendions vraiment de voir la manière dont serait utilisé le HDR par les éditeurs, et le résultat est particulièrement intéressant. Il apparaît toutefois évident qu'un téléviseur LED équipé d'un système de Local Dimming performant reste plus que conseillé pour conserver une image la plus homogène possible avec un noir profond et un blanc éclatant. Dans le cas de l'OLED, au regard des quelques démos que nous avions vues lors de notre test du TV OLED Ultra HD
LG EG960V (malheureusement incompatible HDR en HDMI pour rappel), les résultats devraient être particulièrement convaincants. En vidéoprojection, des essais seront réalisés à une date ultérieure sur un modèle
JVC ou Sony compatible HDR.
Les résultats varient d'un film à l'autre, sans être absolument indispensable, l'apport du HDR est appréciable notamment du fait qu'il contribue également à mettre beaucoup plus en évidence certains détails, et donner relief très intéressant. L'un des principaux intérêts de l'Ultra HD Blu-ray se trouve bel et bien là.
Son apport se fait toutefois plus évident sur certains encodages que sur d'autres. Sur
Mad Max : Fury Roadcertains effets de solarisation, flammes et explosions sont particulièrement bien rendus, même résultat pour
The Amazing Spider-Man 2 et
Seul sur Mars. Les résultats sont également très probants sur les Ultra HD Blu-ray d'
Exodus : Gods and Kings et
Sicario, la photographie des deux films s'y prête à merveille.
Extrait Ultra HD Blu-ray Sicario sans HDR
Extrait Ultra HD Blu-ray Sicario avec HDR
Soyez toutefois rassurés, que vous possédiez ou non un diffuseur compatible HDR, ce dernier peut être désactivé directement depuis le menu principal du lecteur. Panasonic propose d'ailleurs un mode Conversion Plage Dynamique si vous n'ête pas équipé; réglable de -1 à -12 celui-ci augmente le contraste en abaissant la luminosité intra-image, et inversement de +1 à +12. L'idée est louable et peut éventuellement contribuer à donner un léger gain en dynamique, malheureusement cela se fait en partie au détriment de la colorimétrie. Les tons orange foncés de
Seul sur Mars ont par exemple tendance à prendre une teinte trop claire, ou à l'inverse trop foncée.
Pour ce qui est du Dolby Vision, le lecteur n'est pas compatible, ce qui est d'ailleurs également le cas chez Samsung, probablement pour des questions de royalties (
Oppo se pose d'ailleurs toujours la question). Est-ce pour autant handicapant ? À vrai dire non, le Dolby Vision étant conçu à partir d'un noyau HDR10, les métadonnées des disques encodés en
Dolby Vision pourront être converties sans problème en HDR10.
Post-traitement vidéo :
La section post-traitement du lecteur Ultra HD Blu-ray DMP-UB900 de Panasonic s'appuie sur celle inaugurée il y a deux ans sur la BDT700. Le fabricant a toutefois logiquement revu la puissance des filtres à la hausse en lecture 4K.
L'arborescence des menus liés au processing reste d'ailleurs identique, puisque nous un réglage de Sharpness décomposé en quatre filtres : Luma (haute fréquence), Luma (fréquence intermédiaire), Chroma et Correction des bords. Les deux filtres Luma permettent d'ajuster le niveau de détails sur deux axes, tandis que le Chroma propose un upsampling des couleurs en 4:4:4 en profondeur 12 bits, et la Correction des bords vise à renforcer les contours. Pour chacun d'eux, les paliers peuvent être ajusté sur une échelle de -6 à +6, et si la puissance des filtres à très légèrement été rehaussée comme nous avons pu nous en rendre compte en lecture Blu-ray, sur les vidéos UHD/4K et Ultra HD Blu-ray, du fait du nombre de pixels supplémentaires à trairer, le post-traitement est un peu plus progressif que ne l'était la BDT700.
Le principal attrait provient essentiellement des filtres Luma haute fréquence/fréquence intermédiaire, sur Ultra HD Blu-ray les résultats avec un réglage ajusté à +2/+3 sont déjà très satisfaisants. Certains augmenteront cette valeur, voire la diminueront en fonction du réglage Netteté du téléviseur ou vidéoprojecteur, même chose pour les algorithmes du type Reality Creation, e-Shift, Super Resolution/4K, etc. Le filtre Correction des bords montre en revanche ses limites en UHD, sans parler d'inefficacité, la différence avec et sans n'est pas forcément aussi évidente qu'escompté.
Il se montre bien plus efficace sur les Blu-ray 1080p (un peu trop même), mais comme nous le notions déjà sur la BDT700, au-delà de +1/+2 les contours sont trop appuyés avec un aspect carton-pâte assez désagréable. Le filtre Chroma quant à lui agit dans l'idée comme le SBM chez Sony, autrement dit un mécanisme d'upsampling. Les Ultra HD Blu-ray étant aujourd'hui encodés en 4:2:0 avec 10 bits de profondeur pour la composante HDR10, le Chroma propose un upsampling en 4:2:2 sur 12 bits afin d'améliorer les dégradés de couleurs.
En ce qui concerne les réducteurs de bruit, leur utilisation est à réserver à certains encodages Blu-ray très limite, certains DVD ou les vidéos de mauvaise qualité. Il est toutefois appréciable de voir qu'en complément des filtres classiques, qui ont malheureusement tendance à amoindrir le niveau de détails en appliquant un lissage de l'image, Panasonic intègre un filtre Mosquito qui offre des résultats nettement plus convaincants.
En complément, Panasonic propose des réglages de colorimétrie et de gamma, ainsi que plusieurs modes d'image (Normal, Cinéma, Beau Cinéma, Cinéma retro, Animation, Live). Ces derniers sont inactifs en lecteur UHD Blu-ray HDR, néanmoins en lecture Blu-ray (et les vidéos MKV, AVI, etc.) ou si votre diffuseur n'est tout simplement pas compatible HDR, le lecteur bascule par défaut en mode Normal. On s'étonne par contre de la disparition du mode Direct qui permettait de bypasser le traitement vidéo de la platine.
Nous retrouvons également une fonction de limitation de la bande passante, si elle peut se montrer utile en cas de problèmes liés aux connecteurs HDMI, évitez d'y toucher dans les autres cas du fait de la dégradation de la qualité d'image. Terminons enfin par une petite fonction utile, permettant la conversion 24p des DVD et des vidéos encodées en 25, 30, 50 ou 60 Hz.
Upscaling :
La section upscaling du DMP-UB900 reste strictement identique au BDT700. Nous avions été conquis à l'époque, nous le sommes toujours aujourd'hui.
Image 720p upscalée en 2160p
Sur DVD les résultats en upscaling UHD sont excellents. En combinaison avec les filtres de post-traitement, la platine Panasonic offre une image de qualité, l'ajout du filtre Mosquito est d'ailleurs très bénéfique sur ce type de source, voire mêmes sur certaines vidéos SD. La qualité du désentrelacement est également à souligner sur les encodages 1080i.
Les meilleurs résultats sont naturellement obtenus en lecture Blu-ray du fait du bitrate plus élevé du support. Rien de neuf en comparaison de la BDT700, la platine fait un excellent travail, néanmoins il est vrai que la qualité atteinte aujourd'hui par certains fabricants de téléviseurs relativise ces performances sur les sources HD. Dommage d'ailleurs que Panasonic n'intègre toujours pas d'entrée HDMI à l'instar des platines Oppo ou
Pioneer.