Le couple Yamaha CX-A5000 et MX-A5000 représente une petite révolution dans le milieu du home cinéma, pour la simple et bonne raison que c’est la première fois que le fabricant japonais propose un préamplificateur, ce que tout le monde attendait depuis longtemps. De plus, il est accompagné d’un bloc de puissance 11 canaux qui peut aussi se transformer en Bloc de puissance 5 canaux biamplifiés avec plusieurs variantes qui seront expliquées dans ce test. Nous verrons donc si les espoirs d’un grand nombre de passionnés sont au rendez-vous…
Pour ce test, j’ai essayé plusieurs configurations, avec deux amplificateurs de puissance bien différents (Acurus et Yamaha), et diverses enceintes comme des Triangle, Focal, et Magnat. Par contre, je me suis « limité » à faire des écoutes en 7.1 classique et 5.1 + Presence Avant (donc 7 enceintes et 1 caisson de graves). Les tests ont été réalisés surtout en salon, mais aussi deux jours en salle dédiée de 50 m².
Protocole de test :
Pour moi, Yamaha propose la meilleure qualité de construction de tous les amplis home cinéma grand public. Ces amplificateurs disposent d’un châssis épais, entièrement en aluminium, très bien assemblé, avec une façade de qualité, solide, et même la trappe avant est en aluminium épais, montée sur vérins hydrauliques contrairement à ses concurrents qui utilisent encore beaucoup trop de PVC, ou des fixations fragiles au niveau des trappes avant.
Le préamplificateur 11.2 Yamaha CX-A5000 reprend évidemment les grandes lignes de l’intégré Yamaha RX-A3030, mais va encore plus loin en terme de construction et de composants haut de gamme. On retrouve donc cette conception A.R.T. Wedge exclusive à la gamme Aventage et particulièrement soignée sur ce modèle : châssis encore plus épais, renforcé et en H, façade en aluminium plus épaisse, potentiomètres en métal, un 5e pied au centre pour minimiser les vibrations, et une construction à double fond.
Cependant, nous restons tout de même en terrain connu avec le même écran digital, très riche en informations et qui permet de naviguer dans le mini-menu « Options » ou dans les chemins des dossiers pour lire la musique via USB et DLNA (UPnP) sans allumer le téléviseur. Il permet également d’afficher les informations essentielles (DSP, source, configuration enceintes, signal audio en entrée ou en sortie, information sur le signal vidéo et audio, nom du morceau en cours de lecture, ou de la station radio en cours d’écoute, etc). En revanche, il n’est pas possible de naviguer dans l’OSD depuis cet écran digital, et ça, à maintes reprises, cela m’a posé des soucis surtout si vous séparez l’audio de la vidéo depuis votre lecteur Blu-ray.
Pas de surprise au niveau du panneau avant, on retrouve les mêmes boutons de sélections, d’accès au menu, ou connectique. On pourra notamment apprécier l’entrée AUX en façade avec une entrée HDMI, optique, S-Vidéo, composite vidéo et audio analogique, ainsi qu’une sortie casque amplifiée en Jack 6.3 mm, une entrée micro pour le calibrage automatique YPAO,sans oublier l’entrée USB qui permet de lire des fichiers audio, et connecter un smartphone ou tablette Android & IOS. Tous les connecteurs Cinch ou Jack sont dorés.
De cette console, pratiquement tous les réglages sont possibles, que ce soit l’accès à l’OSD, le réglage direct de la tonalité, la sélection des Zones, l’activation du mode Pure Direct (pour bypasser le signal et éviter toute (re)numérisation) ou de l’un des fameux DSP signés Yamaha, le choix de la source, l’affichage des infos, le contrôle du tuner, etc, etc.
La connectique est également très complète, de bonne qualité, même si elle reste perfectible. En effet, on peut regretter l’absence de sortie XLR pour Subwoofer, ou encore la présence d’un seul port Ethernet. Le Marantz AV8801 déjà testé sur HDfever propose 4 connecteurs RJ45 pour connecter d’autres appareils dessus (comme un lecteur Blu-ray) et deux sorties Sub XLR, mais il est un peu plus cher. Ou encore, on ne trouve que deux sorties HDMI 1.4 (là où d’autres en proposent 3) dont une seule compatible ARC (pas de HDMI 2.0 donc pas de possibilité de transiter du 2160/60p que les futures chaînes UHD utiliseront). Dernier regret, l’absence d’une entrée USB asynchrone.
En dehors de ces absences, tout y est ou presque avec deux sorties PreOut 11.2 (une avec des connecteurs RCA, l’autre avec des connecteurs XLR sauf pour les sorties Sub donc). On trouve également une entrée RCA 7.1 et, très intéressant, une entrée XLR stéréo pour connecteur un DAC, ou un lecteur Blu-ray comme les OPPO BDP-105EU ou Marantz UD7007, pour ne parler que des plus populaires. On trouve également une entrée Phono, deux entrées et une sortie YUV, 7 entrées RCA stéréo, des déports IR, deux prises Triggers 12v, 4 entrées et 2 sorties S-VHS et Composite.
Du côté des connecteurs numériques, il dispose de 8 entrées HDMI 1.4a compatibles CEC, Deep Color, 2160/30p, 3D, xvColor et deux sorties HDMI dont une ARC, et la possibilité de diffuseur une source différente sur la sortie HDMI 1 et HDMI 2. Également présent, un port Ethernet, un port USB en façade pour la lecture multimédia audio, et un port USB à l’arrière pour alimenter un dongle Bluetooth ou Wi-Fi, les entrées antenne AM/FM, 3 entrées Optique et 3 Coaxial. Notez enfin une sortie Optique qui peut être intéressante pour connecter un DAC externe par exemple.
Quelques photos rapides de l’électronique avec les circuits analogiques et numériques totalement séparés, et des composants haut de gamme avec de larges condensateurs, un transformateur logé dans un bouclier contre les interférences EMI/RFI, deux DAC ESS Sabre (ES9016 et ES9006 192 kHz/32 bits sur circuit Pur Ground), entre autres. Un Dac est assigné aux 7 premiers canaux et le deuxième aux 4 canaux des enceintes Presence. On trouve également un FPGA Altea Cyclone IV (qui se charge entre autres du traitement vidéo), des interfaces HDMI Silicon Image, et évidemment toutes les puces de décodage Dobby et DTS.
Construit sur les mêmes normes de qualité que le préampli, l’amplificateur Yamaha MX-A5000 est un beau bébé de 25.4 kg. J’avoue que je me posais pas mal de questions sur cet appareil notamment au sujet de sa réelle puissance sur le terrain, mais aussi sur l’intérêt de proposer un ampli de puissance 11 canaux d’entrée de jeu ! En effet, nous sommes bien plus nombreux à n’utiliser qu’un 5.1, rares sont les personnes pouvant mettre en œuvre une configuration 11.1 ou 11.2., Cependant, cet ampli permet de biamplifier tous les canaux si on ne l’utilise qu’en 5.1, ce qui permet de profiter d’une puissance bien plus confortable.
Par contre, la mise en œuvre est très contraignante, car si on ne double pas les câbles RCA ou XLR, on doit tout de même doubler les câbles enceintes. Pour ma part, j’ai utilisé les câbles enceintes Oehlbach XXL Fusion Four B (bicâblage d’un côté et mono-câblage de l’autre), pour n’utiliser qu’un câble par enceinte. Surtout que les Focal Aria 926 ne possèdent qu’une paire de bornier. Autant vous dire tout de suite qu’il y a une grosse différence de rendu sonore, de dynamique, d’attaque et de puissance disponible en biamplification. En configuration 11 canaux, il faudra appliquer un crossover sur toutes les enceintes pour que le caisson de grave soulage un peu l’ampli.
Bref, revenons à la présentation de cet ampli Yamaha MX-A5000 qui reprend les qualités de construction avec la conception A.R.T Wedge exclusive à la gamme Aventage du fabricant. On retrouve donc un châssis très rigide à double fond, avec des renforts latéraux, et une conception entièrement symétrique et le cinquième pied au centre pour minimiser les vibrations. Toute la partie interne dispose d’amortisseurs contre les interférences, de dissipateurs thermiques imposants, un transformateur torique surdimensionné et deux gros condensateurs à haute capacité de filtrage (2 x 27 000 µF). Il offre une puissance de 150 Watts par canal sous 8 Ohms (mesurée avec 2 canaux en actions et 0.06% de THD, donc attention, la puissance est moindre lorsque les 11 canaux sont actifs).
Comme vous pouvez le voir, la connectique est d’excellente qualité. Tous les connecteurs et borniers sont plaqués or 24 carats avec 11 entrées XLR symétriques associées à 11 entrées RCA asymétriques, sachant qu’un sélecteur permet d’activer l’entrée XLR ou RCA. Notez également, et c’est très important, qu’un autre sélecteur permet d’assigner les canaux que l’on veut utiliser en biamplification. Enfin, un sélecteur permet de régler l’impédance, un autre, activer/désactiver le mode Auto Power et bien sûr, les entrées Trigger 12v pour automatiser l’extinction/allumage de l’ampli avec le préampli sont présentes.