10/04/2017

Après une année 2016 intéressante chez Samsung, tout particulièrement les KS7000 et KS8000 qui figurent incontestablement parmi les meilleurs rapport qualité/prix dans leurs gammes de prix respectives, le constructeur coréen dévoilait il y a quelques mois au CES la nouvelle série QLED. Un simple réchauffé ou une vraie évolution ? Voici notre verdict sur le TV 4K HDR Samsung QE55Q7F.

Trois ans après avoir intronisé le SUHD (Samsung Ultra HD), le fabricant coréen amorce cette année la nouvelle stratégie QLED, un acronyme qui va très certainement semer le doute auprès des acheteurs, néanmoins, à l’exception de l’utilisation de nouveaux composants Quantum dot, sur le fond, nous avons toujours une TV LCD avec rétroéclairage LED et technologie Quantum dot. Il ne s’agit évidemment pas de la technologie QLED censée venir concurrencer l’OLED, et dont les premiers modèles ne sont pas attendus chez Samsung avant l’horizon 2019/2020.

Nous remercions notre partenaire Futureland pour la mise à disposition d'un modèle de prêt du Samsung QE55Q7F. Nous tenons également à remercier Sylvain Bartoli,  calibreur professionnel certifié ISF Level II et THX Level II pour la société Vidéo HC Concept Calibration, avec qui nous avons travaillé en collaboration sur la partie mesures.

Présentation et déballage :

Samsung introduit cette année le nouveau Q Style, l’esthétique générale reste dans la continuité du KS8000, néanmoins la qualité de fabrication et le soin apporté à la finition sont en hausse.

Malgré des codes esthétiques relativement proches de la gamme SUHD 2016, notamment un cadre aluminium taillé en bizeau d'épaisseur 9 mm, le Q Style va un petit peu plus loin que le « slim edge », à commencer par l’absence totale de bezel autour de la dalle afin de maximiser la surface d'affichage et l’intégration dans une pièce à vivre.

Samsung Q7F vue arrière

Une intégration également facilitée par la finesse de l’écran, qui atteint seulement 1,2 cm, le fabricant propose d’ailleurs une accroche murale ultra fine pour fixer le téléviseur au mur (VESA 400 x 400). Pas de changement en revanche au niveau du pied, qui reprend le facteur de forme Y des KS8000/KS9000, l’empattement atteint ici 84 cm sur le modèle testé. D’autres pieds sont proposés en option, à la manière de ce que proposent Bang & Olufsen et Loewe, il faudra compter en moyenne 599 € pour le pied Studio et 699 € pour un pied Gravity.

La qualité de fabrication reste correcte dans l’ensemble, le cadre est toutefois sujet à une certaine fragilité lorsque le téléviseur est manipulé, le prix de la course à la finesse. Le choix d'un cache en plastique souple sur l'arrière du téléviseur dénote également quelque peu, sans remettre en cause la solidité de l'ensemble.

Connectique :

Les téléviseurs QLED 2017 sont livrés avec le nouveau One Connect, celui-ci n’est d’ailleurs plus raccordé par un simple câble comme c’était le cas jusque-là, mais une simple fibre optique, là encore dans l’optique d’améliorer l’intégration. Le téléviseur est fourni avec un câble de 5 m de long et son enrouleur, une rallonge de 15 m est aussi proposée en option.

Cordon fibre optique One Connect  Boîtier One Connect 2017

De taille plus importante, le boîtier n’est d’ailleurs plus alimenté par le téléviseur, mais nécessité d’être raccordé directement sur une prise secteur. Autrement dit, les modèles QLED nécessitent deux prises secteurs, ce qui peut rapidement devenir un problème.

Un choix qui s’explique par le fait que la connectique est désormais entièrement déportée sur le One Connect, ce qui n’était pas encore le cas l’an dernier. Ce dernier propose donc dorénavant quatre entrées HDMI 2.0a (4K/60, HDR, Deep Color, etc.), dont une entrée HDMI 4 compatible Audio Return Channel (ARC), une sortie audio numérique optique, trois ports USB 2.0, une prise CI+, un port Ethernat Gigabit, et enfin deux prises antennes DVB-T2/C/S2 (double tuner).

Télécommande :

Le téléviseur est livré avec la nouvelle télécommande One Controller, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le fabricant vise particulièrement juste. L’ergonomie reste assez proche du Smart Controller de 2016, on regrette par contre l’absence de seconde télécommande comme c’était encore le cas l’an passé. Le facteur de forme évolue, la télécommande arbore des lignes plus élégantes, et la finition aluminium enfin à la hauteur de ce que l’on attend d’un téléviseur dans cette gamme de prix.

Télécommande One Controller

Les commandes principales utilisées au quotidien sont accessibles très facilement. Le bouton Home permet d'ouvrir ou refermer l'interface d'accueil, tandis que la navigation dans les menus se fait à l'aide du pad circulaire, le bouton microphone permet de saisir une commande vocale, sans oublier les indispensables boutons : pavé numérique, Lecture/Pause, Volume, Chaîne et Macros.

La One Controller peut également être utilisée comme une télécommande universelle, dès qu’un nouvel appareil est détecté par le téléviseur, l'interface lui attribue automatiquement un nom après avoir scanné la base de données, qu’il est d’ailleurs possible d’éditer, et propose de paramétrer la télécommande pour contrôler par un décodeur TV, une barre de son, un lecteur Blu-ray, etc. L'opération est simple et rapide, un petit plus toujours très appréciable pour ceux qui souhaitent réduire le nombre de télécommandes dans le salon.

La fonction contrôle vocal évolue aussi, outre la possibilité de lancer une application, changer de chaîne TV et ajuster le volume, il est désormais possible d’effectuer une calibration à la voix, du niveau de rétroéclairage jusqu’à la balance des blancs, mais également contrôler d’autres appareils à l’aide de commandes vocales.


Samsung introduit cette année le Q Engine, un nouveau processeur de traitement d’image, associé à une nouvelle structure de pixels Quantum dot (points quantiques) censée améliorer à la fois le volume couleur, qui définit l’intensité des couleurs à différent niveaux de luminance, et une amélioration des angles de vision.

Mesures et calibration :

Les résultats en sortie de carton sont corrects en mode Cinéma, malgré tout, un certain nombre d'ajustements sont nécessaires. À commencer par une échelle de gris qui laisse transparaître une présence importante Bleu sur l'ensemble de la courbe, un phénomène qui s'accentue davantage à partir de l'IRE60 comme vous pouvez le voir sur le graphe ci-dessous, ce qui explique une moyenne DeltaE légèrement supérieure à 3, et une température de couleur qui dépasse les 7000K. Les saturations de couleurs sont un peu meilleures, on note un décalage de la teinte sur les couleurs Vert et Magenta, mais le DeltaE reste correcte avec une moyenne de 2,63.

Pré-calibration Samsung Q7F  Pré-calibration Samsung Q7F

Les résultats obtenus en post-calibration sont nettement plus conformes aux attentes, quelques ajustements sur l'échelle de blancs, la température de couleurs redescend à 6548K pour un DeltaE de 0,7 là ou nous recherchions initialement une valeur inférieure à 3, et le gamma passe de 2,35 à 2,39. Quelques retouches du CMS suffisent à redresser la teinte du Vert, et partiellement celle du Magenta, néanmoins l'ensemble des saturations sont assez bien ajustées jusqu'à 75%, le DeltaE redescend d'ailleurs ici à 0,9 de moyenne.

Post-calibration Samsung Q7F  Post-calibration Samsung Q7F

Mesures HDR Rec.2020 :

Les améliorations promises par le fabricant sont bel et bien là, à commencer par une couverture élargie des gamuts DCI-P3 (99,2%) et Rec.2020 (69,8%). Une évolution intéressante, dans les faits toutefois elle s'avère inutile pour la calibration, le Q7F comme n'importe TV 4K HDR ne permettant toujours pas de calibrer en Rec.2020 à 75% de saturations. Un cap qui ne sera probablement pas atteint avant 2018-2019.

Pré-calibration HDR BT2020 Samsung Q7F  Pré-calibration HDR BT2020 Samsung Q7F

Le pic lumineux HDR reste par contre très proche du KS8000, avec une luminance de 1176 cd/m² sur une mire HDR à 10% en mode Cinéma, la luminosité étant ici modulée. Une valeur qui grimpe à 1450 cd/m² en mode Dynamique, dont l'utilisation reste bien entendu très vivement déconseillée.

Samples HDRMesure luminance (cd/m²)
Image HDR mode Cinema Samsung Q7 544 cd/m² (mode Cinéma)
Image HDR mode Jeu Samsung Q7 616 cd/m² (mode Jeu)
Mire HDR Samsung Q7F1176 cd/m² (mode Cinéma)

Qualité d'image SD/HD :

Sur les sources SD et HD, le Samsung Q7F ne présente aucune évolution particulière ou notable en comparaison des modèles de l’an dernier. Il n’y a rien de péjoratif dans ce propos, bien au contraire, puisque l’on retrouve ce qui a toujours fait l’attrait des téléviseurs de la marque, à commencer par une qualité de mise à l’échelle exemplaire.

Test Samsung QE55Q7F  Test Samsung QE55Q7F

Un constat d’abord vrai sur les sources HD, qu’il s’agisse aussi bien de films et séries TV au format Blu-ray, de la vidéo en streaming ou des encodages MKV de qualité, le Q7F délivre une image remarquable. Le piqué et la définition d’image sont très bons, pour autant, le traitement vidéo n’accentue en aucune manière le bruit vidéo ou les artefacts de compression. On veillera seulement à éviter de trop abuser du réglage Netteté, si certains apprécient les images très « sharpées », nous conseillerons toujours d’utiliser ce type de mécanisme avec tact afin d’éviter de dégrader le naturel de l’image, notamment si le téléviseur est associé à un lecteur Blu-ray qui dispose de réglages de post-traitement manuel, ou un processeur vidéo comme le Darbee DVP-5000S par exemple.

Le désentrelacement des chaînes TV HD 1080i se fait sans encombre, tandis que l’upscale des chaînes TV SD s’avère particulièrement efficace, en partie notamment grâce au Digital Clean View, plus qu’un simple réducteur de bruit, le mécanisme contribue à atténuer les artefacts liés à la compression, tout en conservant une netteté appréciable.

Qualité d'image 4K HDR :

Le Q7F offre indéniablement une très belle qualité d’image 4K HDR, globalement toutefois, l’évolution n’en reste pas moins limitée. Samsung a énormément communiqué sur la notion de « volume couleur », qui définit la capacité d’un diffuseur à reproduire un large spectre de couleurs à différent niveau de luminance, nous attendons d’ailleurs toujours une mise à jour du logiciel Calman que nous utilisons pour nos calibrations afin d’intégrer ce paramètre dans nos prochains tests TV.

Test Samsung QE55Q7F

L’amélioration par rapport à la série KS de 2016 est toutefois notable, le Q7F montre ainsi de meilleures prédispositions sur les contenus HDR, et plus particulièrement une meilleure luminance des saturations de couleurs, ce qui se traduit par une image plus impactante dans les hautes et basses lumières.

Le pic lumineux HDR n’atteint cependant pas les 1500 cd/m² (en mode Cinéma du moins) mais reste plus ou moins équivalent au KS8000, comme nous l’avons vu prédécemment, ce qui n’empêche pas pour autant de profiter d’une image HDR de qualité, une impression confortée par un excellent tone mapping sur les contenus encodés à 1000 cd/m² ou 4000 cd/m².

Rétroéclairage et uniformité :

Comme le KS8000, le Q7F embarque la technologie Supreme UHD Dimming pour le contrôle des zones de contraste, en revanche ces zones s’appuient toujours sur un contrôle logiciel et non matériel. Le Smart LED est réglable sur trois paliers, le mode Haut est automatiquement activé sur les contenus HDR, pour les contenus SDR courants (Blu-ray, chaînes TV, etc.) il est préférable d’opter pour le réglage Bas afin de conserver un bon compromis entre une image lumineuse et contrastée.

L'uniformité de la dalle est assez bonne sur notre modèle de test, le téléviseur n’en est pas moins impacté par un léger blooming qui se traduit ici par une bande verticale sur certaines images HDR très lumineuses, ou un texte blanc sur fond noir, un phénomène déjà présent sur le KS8000, et dans une plus grande mesure le KS7000.

La plupart des TV à dalle VA affichent des angles de vision limités, le Q7F ne fait pas exception à la règle. Toutefois, une légère amélioration est notable sur les couleurs perçues hors axe en comparaison des modèles KS de 2016, et les noirs ont un peu moins tendance à s’éclaircir.

Fluidité :

Le Samsung Q7F offre une belle fluidité, une sensation d'ailleurs plus appuyée que sur les KS7000 et KS8000 en raison d’une dalle plus réactive. Le mode Auto défini par défaut est à proscrire en raison de l’effet caméscope particulièrement prononcé sur les contenus 24p et 50/60p, il faudra donc passer par la case réglages afin de trouver un meilleur compromis, ou alors le désactiver.

En mode manuel, la meilleure option reste d'opter pour le mode LED Clear Motion qui utilise le principe du BFI, et permet de définir un réglage personnalisé entre fluidité et réduction du flou dans les mouvements. En fonction des ajustements réalisés, il pourra être nécessaire de rehausser le niveau du rétroéclairage, du moins en mode Standard, la luminosité en mode Cinéma est bridée par un mécanisme de modulation de largeur d’impulsion (PWM).

Input lag et utilisation jeux vidéo:

Aucun changement n’est à noter en matière d’input lag en comparaison des modèles KS, avec un temps de retard à l’affichage mesuré à 24,5 ms en mode jeu, aussi bien sur un signal 1080p/60 qu’en 4K HDR. La rémanence a nettement été améliorée, passant de 20 ms à 10 ms, une valeur plus ou moins identique aux Sony XE90 et XE93. L’un des meilleurs TV du moment pour une utilisation gaming.

Input lag Samsung QLED Q7F


Sans bouleverser les bases posées en 2016, l'interface Tizen a été peaufinée, tout en conservant une fluidité de navigation et une ergonomie exemplaires. La seule nouveauté importante réside dans l'intégration d'un module de transmission HDMI sans fil Steam Link, qui permet de streamer des jeux PC (achetés sur Steam) vers le téléviseur.

Interface Tizen Samsung Q7F QLED TV

Malgré quelques petits ajustements esthétiques et de nouvelles animations, l'interface reste très proche des modèles 2016. L'ensemble des contenus accessibles sont regroupés par catégories, des chaînes TV aux applications, en passant par les différentes sources raccordés. L'interface affine progressivement les recommandations en fonction des programmes TV ou des séries/films visionnés par l'utilisateur. De la publicité fait également son apparition de manière occasionnelle sur l'interface, un choix très discutable...

Le choix d'applications s'avère cette année un peu plus étoffée, nous retrouvons les habitués comme Netflix (4K HDR), Wuaki.tv (4K HDR), FilmoTV, Youtube (4K HDR), Dailymotion, beIN Sports, ARTE, PLEX, TuneIn Radio, Deezer, Spotify, etc. aux côtés de petits nouveaux comme Molotov TV et MyCanal. Un navigateur web et une offre de jeux en streaming sont égalements accessibles.

En matière de lecture multimédia, Samsung reste dans la lignée de la gamme précédente. Outre la lecture des vidéos HD 720p et 1080p, y compris les DivX HD (MKV multipistes et sous-titres), le téléviseur assure la prise en charge des vidéos HEVC et VP9 en résolutions Ultra HD et 4K, avec ou sans HDR. Les formats de sous-titres SRT, SMI, SUB, TXT, PSB, TTXT et ASS sont aussi gérés, la taille et la coueur des bordures peuvent d'ailleurs être modifiées.

Lecteur média Samsung Q7F QLED TV

Comme souvent, le principal regret provient de l'absence de bitstream audio HD, les pistes Dolby True HD et le DTS-HD sont lues en Dolby Digital et core DTS. Côté audio, le téléviseur est compatible MP3, WMA, AAC, FLAC, WAV et APE jusqu'en 192 kHz/24 bits. Ni plus ni moins.

Le Samsung Q7F constitue une évolution appréciable, notamment en matière de couverture des espaces couleurs étendus, une image HDR toujours aussi impactante, et un traitement vidéo redoutable d'efficacité sur les sources SD/HD et 4K HDR. Le faible input lag devrait également à nouveau faire de l'oeil aux gamers, tout comme la plus grande réactivité de la dalle, avec une rémanence divisée par deux. Un très bon téléviseur.

Samsung QE55Q7F

Dans un même temps, malgré certaines améliorations indéniables, la comparaison avec la gamme SUHD 2016 et plus particulièrement l'excellent KS8000 nous laisse quelque peu songeur au regard du surcoût. Le contraste s'avère relativement bon, mais encore perfectible en raison d'un Supreme UHD Dimming toujours limité, tandis que les résultats en sortie de carton s'avèrent quelque peu décevants, un point sur lequel nous nous attendions tout de même à mieux au regard du passif du fabricant.

Dans un autre registre, malgré un design plus séduisant et une belle finition, sans oublier une télécommande bien plus en phase avec ce que l'on attend d'un produit haut de gamme, la nécessité d'avoir à utiliser deux prises secteurs pour raccorder à la fois le téléviseur et le One Connect est un choix incompréhensible, alors que dans un même temps le câble reliant le boîtier au téléviseur est remplacé par une fibre optique.

 

La note finale
 
4/5

Notre verdict

Le TV QLED Samsung Q7F constitue une évolution intéressante, sans pour autant bouleverser les bases posées par la gamme KS de 2016. Nous tenons là un très bon téléviseur Ultra HD, capable de délivrer une qualité d'image SD/HD et 4K HDR de premier choix, un contraste correct et une belle luminosité, tout en faisant de l'oeil aux gamers grâce à un très bel input lag et une plus faible rémanence. La légère augmentation du prix ne nous semble toutefois pas entièrement justifiée au regard d'un niveau de performances finalement très proche sur une certain nombre de points du KS8000.


Ce que l'on aime
 Très bonne qualité d'image SD/HD et 4K HDR
 Une très belle colorimétrie
 Puissante luminosité HDR
 Excellent input lag et faible rémanence
 Ergonomie et clarté de l'interface Smart TV Tizen
 La nouvelle télécommande One Controller
 Un design très élégant

Ce que l'on regrette
 Réglages en sortie de carton décevants
 Un léger blooming vertical
 Angles de visions améliorés, mais encore limités
 Un local dimming encore perfectible
Une petite évolution du KS8000




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