Après avoir marqué les esprits en 2009 avec le projecteur de son YSP-5100, première solution du genre à intégrer des décodeurs audio HD, le constructeur japonais offre une retraite méritée à sa célèbre barre son avec l'annonce et le lancement il y a quelques semaines de la Yamaha YSP-5600. Voici notre verdict.
Au même titre qu'une enceinte ou des électroniques audio/vidéo, certaines barres son parviennent à marquer les esprits, c'est le cas de la Panorama 2 chez B&W, l'inattendue Paradigm Soundscape, ou la musicale Dali Kubik One, sans oublier l'incontournable YSP-5100 aujourd'hui envoyée à la retraite après 6 ans de bons et loyaux services, et qui aura notamment permit à Yamaha de s'imposer comme un fabricant incontournable sur le segment des barres son haut de gamme. Aujourd'hui la Yamaha YSP-5600 vient lui succéder, mais en se mettant à l'heure de l'Ultra Haute-Définition.
Présentation Yamaha YSP-5600 :
Le nouveau projecteur sonore Yamaha inaugure un joli lot de nouveautés, un design légèrement remanié, mais également une conception plus en phase avec la nouvelle génération de décodeurs audio, et une mise à jour des connectivités et de la connectique.
Dans la catégorie des barres sonores imposantes, la Yamaha YSP-5100 faisait figure de véritable référence, d'autant plus lorsqu'on considère que le 40 pouces était la diagonale reine des téléviseurs vendus à cette époque. La YSP-5600 reste grandement inspirée de son aînée, avec un design toujours très sobre, néanmoins quelques ajustements ont été nécessaires du fait de la compatibilité de la barre son avec les nouveaux formats audio 3D. Moins encombrante en largeur (110 cm contre 120 cm), les dimensions de la YSP-5600 reste plus ou moins identiques en hauteur et profondeur. À moins de fixer la barre sur un support mural, ou d'avoir un téléviseur fixé au mur, la taille du meuble est à considérer si vous souhaitez l'installer sur une étagère intérieure.
Pour la partie conception, quelques changements interviennent, ainsi outre l'intégration de 32 haut-parleurs de 28 mm pour les canaux horizontaux et 2 woofers de 4 cm, les canaux en hauteur sont ici recréés à l'aide de 12 haut-parleurs inclinés (six de chaque côté). Comme pour les canaux arrière, Yamaha utilise sa technologie de faisceaux sonores pour recréer un son en hauteur ; les canaux verticaux sont dirigés vers le plafond, afin que le faisceau sonore puisse ensuite être réfléchi vers l'auditeur et créer cette sensation de spatialisation autour et au-dessus de la position d'écoute. La directivité occupe ici une place cruciale, mais nous y reviendrons plus tard. La puissance de l'amplification numérique passe également de 120 W à 128 W, 2 W pour les haut-parleurs verticaux/horizontaux et 2 x 20 W pour les woofers.
En considérant l'intégration de canaux en hauteur, la YSP-5600 est la première barre son au monde à intégrer les décodeurs Dolby Atmos et DTS:X. Pour ce dernier, il faudra néanmoins attendre une mise à jour qui verra le jour quelque part en 2016. On retrouve bien sûr les traditionnels décodeurs audio Dolby True HD, DTS-HD, LPCM, plusieurs modes Cinema DSP Movie, Music et Entertainment et cinq modes d'écoutes (3D Surround, Surround, Stereo, Target, My Surround). En mode 3D Surround les faisceaux verticaux sont actifs pour une reproduction en 7.1.2 (7 canaux à plat + 1 caisson + 2 canaux en hauteur), le mode Surround à une configuration à 5.1 à plat, nous passons sur le mode Stereo pour terminer sur le mode Target axé sur la reproduction des voix en mono. On retrouve les classiques Music Enhancer, Clear Voice et Adaptative DRC, et en supplément la fonction Dialogue Lift pour recentrer les voix en hauteur.
Yamaha donne également un petit coup de jeune à la partie multimédia, la YSP-5600 se voit ajouter des connectivités Wi-Fi et Bluetooth, des compatibilités DLNA et AirPlay, et intègre par la même occasion l'écosystème MusicCast qui permet d'utiliser la barre son dans le cadre d'une installation multiroom, en association avec d'autres appareils de la marque compatibles MusicCast (amplis, enceintes sans fil, lecteur réseau, etc.).
On termine par la connectique, qui là aussi accueille quelques changements. La connectique HDMI propose toujours 4 entrées/1 sortie, néanmoins Ultra HD oblige, les connecteurs sont désormais tous compatible HDMI 2.0 pour la gestion des contenus 4K/60 Hz. Attention toutefois, seule l'entrée HDMI 1 prend en charge la norme HDCP 2.2, nécessaire pour associer la barre à un lecteur Ultra HD Blu-ray ou la prochaine génération delecteurs multimédias. Outre le 4K et 3D pass-through, la barre est compatible ARC, CEC et x.v.Color. Pour le reste, on note la présence de 2 entrées optiques Toslink, une entrée coaxiale, une entrée audio analogique RCA, une Pre-out Subwoofer pour ajouter un caisson de grave, une entrée/sortie IR, un port RS-232C, un port USB pour les MAJ et une prise Ethernet. Les entrées Composite et Composante YUV de la YSP-5100 ont logiquement disparues.
Pour la partie accessoire, Yamaha livre la YSP-5600 avec une télécommande (non rétroéclairée), un câble audio analogique RCA et un câble optique. Un transmetteur sans fil RF (SWK-W16) est également disponible en option pour pouvoir raccorder un caisson de basses sans fil.
Les menus :
Yamaha YSP-5600 : qualité du traitement audio
Là ou la plupart des barres sonores optent pour une approche relativement pragmatique, d'un côté celle qui optent pour une diffusion exclusivement frontale, et de l'autre celles qui tenter d'émuler un son multicanal (généralement sans grand succès il faut le reconnaître), dans les deux cas le but étant de pallier les faiblesses audio des téléviseurs, Yamaha vise un public un peu plus différent qui souhaite à la fois profiter d'une certaine qualité de son, mais sans pour autant s'encombrer d'une installation audio, notamment pour des raisons de coûts, d'esthétique...ou d'entente conjugale (le fameux Women Acceptance Factor). Une solution comme la barre son YSP-5600 peut-elle pour autant être une alternative à une installation audio traditionnelle ? Sous certains aspects, oui.
Calibration :
Peut-être plus encore qu'avec une installation audio traditionnelle composée d'enceintes, la calibration est une étape particulièrement importante afin d'optimiser au maximum la réflexion des faisceaux sur les murs, et égaliser la pièce. À ce titre, la configuration de la pièce est particulièrement importante, on évitera ainsi d'installer la barre dans un salon trop ouvert. La réflexion des canaux en hauteur peut également être gênée par les plafonds avec des poutres, et les mezzanines qui ont généralement pour seul plafond la toiture.
Une fois la barre placée de préférence à égale distance des murs latéraux de votre pièce, l'Intellibeam lance une procédure de calibration pour orienter les faisceaux. Trois mémoires de réglages sont d'ailleurs disponibles si l'on souhaite par exemple enregistrer une calibration 7.1.2, 5.1.2 ou 5.1. Les résultats sont particulièrement intéressants, plus d'ailleurs qu'ils ne l'étaient sur la YSP-5100, l'Intellibeam se montre plus précis dans les calculs de l'angle des faisceaux, mais également plus flexible quant au positionnement même de la barre dans la pièce.
Les écoutes Home-cinéma:
Le savoir-faire de Yamaha en matière de projecteurs de son est indiscutable. Le constructeur japonais avait confirmé son leadership avec la YSP-5100 et sa petite sœur la YSP-4100, avant de l'asseoir quelques années plus tard avec la YSP-4300 lancée il y a deux ans. Certains fabricants proposent maintenant quelques alternatives intéressantes à l'image de la Panorama 2 chez B&W, la récente Kubik One chez Dali, mais avec une approche axée sur la diffusion frontale. Énormément de fabricants intègrent aujourd'hui des algorithmes de virtualisation 5.1 ou 7.1 à leurs barres son, néanmoins aucune aujourd'hui n'a atteint le degré de maîtrise et de réalisme de la technologie YSP de Yamaha. Le constat était déjà audible sur la YSP-5100, Yamaha enfonce le clou avec la YSP-5600.
Nous avions pu nous faire une première idée de YSP-5600 lors du Festival Son & Image en octobre dernier, le projecteur de son nous avait d'ailleurs laissé une excellente impression et laissait présager un potentiel intéressant, malgré des conditions d'écoutes pas forcément réunies. Une fois la calibration du projecteur réalisée, nous lançons les premières écoutes en commençant par le Blu-ray de démonstration Dolby Atmos.
Une barre son capable de reproduire les canaux verticaux ? Nous aussi nous avons esquissé un sourire au début, avant de rester silencieux l'espace de quelques secondes une fois le trailer Amaze terminé. Le résultat est le même sur le trailer Red Bull F1 Racing, ou l'on a cette impression de ne pas entendre une Formule 1 mais d'être soi-même au coeur du cockpit, notamment sur la toute fin avec un passage dans un tunnel ou l'on retrouve cette sensation d'effet bulle, la verticalité en plus. Elle n'est pas forcément aussi poussée que sur une installation classique, mais les faisceaux surround et les canaux en hauteur donnent réellement l'impression à certains moments, d'avoir face à soi plus bien qu'une simple barre sonore.
L'impression reste identique sur Transformers : la Face cachée de la Lune, si le film ne brille assurément pas pour ses qualités artistiques, la piste Dolby Atmos réserve quelques belles surprises avec quelques effets verticaux bien sentis (la scène d'invasion des vaisseaux extraterrestres), au même titre que l'infernal Mad Max : Fury Road, les coups de klaxon du camion piloté par Charlize Theron résonnent dans toute la pièce, et la traversée de la tempête de sable d'une violence acoustique inouïe.
Sur ce type de passage, plus qu'une vague impression ou suggestion, la force de cette YSP-5600 est d'être capable de délivrer une image sonore à l'amplitude horizontale/verticale marquée tout en conservant une scène frontale cohérente avec notamment des dialogues bien centrés (et sans sibilance), couplée à cette capacité à donner de manière parfois quasi-physique, l'impression d'être plongé au coeur d'un environnement multicanal cohérent. À ce titre, aussi surprenant que cela puisse paraître, en matière de spatialisation arrière la YSP-5600 va plus loin que son aînée, l'orientation des faisceaux semble mieux optimisée là ou la YSP-5100 paraissait en son temps bien moins permissive, de ce point de vue, Yamaha passe clairement un cap. La différence est également assez nette avec la YSP-4300, un excellent projecteur de son au demeurant, mais en comparaison, la YSP-5600 passe réellement un cap.
Je sais que certains se posent la question, la comparaison avec de véritables enceintes surround à l'arrière et/ou plafond n'est naturellement pas sérieuse un faisceau ne remplace pas une enceinte, néanmoins, nous avons là un produit réellement unique dans son genre, qui à bien des titres peut être considérée comme une alternative intéressante et sérieuse pour un public home-cinéphile (ou pas). Je vous conseille toutefois d'éviter de place la barre dans une pièce de plus de 30-35m², malgré une solide amplification capable de sonoriser de grande pièces, elle donnera le meilleur d'elle-même dans les espaces de 15 à 30 m².
D'un autre côté, malgré les évolutions consenties, le grave reste encore et toujours trop timide. S'il reste amplement suffisant pour l'écoute des chaînes TV, il est trop en retrait sur les films en comparaison de laB&W Panorama 2, c'est particulièrement audible sur le Blu-ray de Pacific Rim ou les deux woofers intégrés se montrent totalement dépassés par la charge. Autrement dit, nous vous recommandons grandement de coupler la YSP-5600 avec un caisson, en utilisation Home-cinéma c'est même une obligation si vous souhaitez pleinement en profiter. Yamaha propose en option un kit de transmission (SWK-W16) pour brancher un caisson sans fil, un surcoût à prendre en considération si le caisson est éloignée de la barre son, néanmoins il existe quelques solutions alternatives. Nous avons par exemple pu associer sans problème notre caisson B&W sans fil à l'aide du kit Marmitek Subwoofer Anywhere 635 , qui lui aussi fonctionne par transmission RF.
Et la musique ?
La barre Yamaha s'en sort relativement bien lors des écoutes musicales, toutefois, la musicalité n'est pas la qualité première de la YSP-5600 et ça se ressent rapidement dès les premières notes, mais le résultat reste honnête pour quelques écoutes occasionnelles. Sur ce terrain la Kubik One garde l'avantage, elles ne possèdent néanmoins pas la même souplesse en termes de fonctionnalités considérant l'intégration sur la barre Yamaha du WiFi et WiFi Direct, les compatibilités DLNA, AirPlay, Bluetooth et Spotify Connect, et le MusicCast bien entendu pour associer d'autres appareils compatibles de la marque pour diffuser de l'audio dans plusieurs pièces.
Une fois connectée au réseau, par Ethernet ou WiFi, la lecture de contenus sans fil est d'ailleurs d'une facilité déconcertante. En AirPlay il suffira de choisir la barre comme point d'accès sans fil, puis de lancer la lecture, sur Android on pourra directement passer par l'application Yamaha Home Theater Controller, ou Bubble uPnP qui offre beaucoup plus de souplesse.
Conclusion : notre verdict sur la Yamaha YSP-5600:
Pour cette nouvelle mouture du modèle phare de sa gamme de projecteurs sonores, Yamaha n'a pas fait les choses à moitié. Les ingénieurs de la marque japonaise n'ont pas simplement ajouté des canaux en hauteur, mais c'est la technologie de faisceaux dans sa globalité qui a été entièrement revue. Le résultat est impressionnant, en Home-cinéma tout particulièrement la YSP-5600 passe un vrai cap. Un projecteur de son capable de recréer un effet bulle, cela fait d'abord sourire...avant de se rendre à l'évidence. Le résultat est vraiment terrifiant, l'écart entre la génération YSP-5100 et même la talentueuse YSP-4300 est énorme. Vous recherchez une barre son capable d'être une réelle alternative à une installation Home-cinéma ? Ne cherchez pas plus loin, la Yamaha YSP-5600 est aujourd'hui ce qu'il se fait de mieux...et pour longtemps. Bravo !
La note finale
Ce que l'on aime
Ce que l'on regrette
Belle qualité de finition et conception robuste
Une puissance d'amplification solide et une sacrée tenue en puissance à fort volume
Une image sonore claire, précise et détaillée
Une belle reproduction des voix
Une amplitude très marquée sur l'axe horizontal/vertical
Un espace multicanal réellement cohérent et réaliste
Les décodeurs audio HD, Dolby Atmos et DTS:X
Le WiFi, DLNA, AirPlay, MusicCast et Bluetooth
Une connectique complète
La musicalité correcte, mais sans plus
Le caisson de grave obligatoire
Configuration de la pièce importante
Télécommande un peu cheap vu le standing du produit...
Nous utilisons nos propres cookies et ceux de tiers pour améliorer nos services en analysant vos habitudes de navigation. Vous pouvez paramétrer les cookies ou refuser leur utilisation en cliquant sur le bouton « Configurer » ou les accepter en cliquant sur le bouton « Accepter ».
×
Configurer les cookies
Nous utilisons nos propres cookies et ceux de tiers pour améliorer nos services en analysant vos habitudes de navigation.
Cookies techniques
Ce sont ceux qui permettent à l’utilisateur de naviguer sur une page Web, une plateforme ou une application et d’utiliser les différentes options ou services qui y existent.
(PHPSESSID, ac_cookies, idioma)
Cookies analytiques
Ce sont ceux qui permettent à leur responsable de surveiller et d’analyser le comportement des utilisateurs des sites Internet auxquels ils sont liés. Les informations collectées via ce type de cookies sont utilisées pour mesurer l’activité des sites Internet, applications ou plateformes et pour élaborer des profils de navigation des utilisateurs de ces sites, applications et plateformes, afin d’introduire des améliorations basées sur l’analyse des données d’utilisation. effectués par les utilisateurs du service.
(Google analytics)
Cookies publicitaires
Ce sont ceux qui permettent la gestion, de la manière la plus efficace possible, des espaces publicitaires que, le cas échéant, l’éditeur a inclus dans une page Web, une application ou une plateforme à partir de laquelle est fourni le service demandé en fonction de critères tels que le contenu édité ou la fréquence à laquelle les annonces sont diffusées.
(Youtube, Google Ads)
Pour plus d’informations, consultez la politique en matière de cookies.