Depuis quelques années, les deux frères ennemis, JVC et SONY se livrent une guerre en recherche et développement pour promouvoir leurs technologies propriétaires de projection frontale basées sur des panneaux LCD réflectifs, D-ila pour JVC et SXRD pour SONY. Jusqu'à présent, JVC restait invaincu sur le critère du contraste natif. La seule solution qu'avait trouvée SONY pour annoncer des taux de contraste on:off faramineux était l'adjonction d'un iris dynamique, dispositif intelligent modulant la luminosité en fonction du contenu de l'image. Si cet artifice permet effectivement d'accroître artificiellement le contraste d'une image, son action se fait au détriment de la luminosité engendrant ainsi une perte de la dynamique. JVC menait ainsi cavalier seul, unique constructeur permettant d'obtenir des valeurs inégalées de contraste natif avec ses projecteurs D-ila. Ce temps est désormais révolu avec ce nouveau haut de gamme, le VW 85, SONY réussit à proposer un projecteur au contraste natif approchant les 10 000:1 tout en restant relativement lumineux, ce qui n'est pas le cas de son prédécesseur. Mais ce n'est pas là, le seul avantage du nouveau venu SXRD face aux D-ila, son image est plus équilibrée en sortie de boîte, son dispositif d'insertion de trames plus abouti que les nouveaux modes 120hz des 550/950 et 990 et enfin, même si son tarif n'est pas accessible à toute les bourses, il est moins onéreux que son concurrent direct le JVC HD-950. Nous allons examiner plus en détails tous ces points dans notre nouveau test.
Présentation des données constructeurs :
Caractéristiques
Résolution : Full HD 1080 pixels (1920 x 1080)
Technologie du panneau : High Frame Rate SXRD
Mesures
Niveau sonore du ventilateur : 20 dB
Rapport de contraste : 120 000:1
Luminosité : 800 lumens ANSI
Objectif
Type d’objectif : ARC-F (All Range Crisp Focus)
Rapport de zoom : x1,6
Objectif F/f : 2.50 – 3.40 / 18,5 – 29,6 mm
Zoom et mise au point : Alimentation
“Lens Shift” : Verticale 65%, Horizontale 25%
Lampe
Lampe : LMP-H201, 200 W UHP
Durée de vie de la lampe : 3 000 heures (délai de remplacement recommandé)
Distance
Distance de projection : 1,2 m à 14,1 m
Rapport de projection (16:9, diagonale) : 1,47 – 2,18
Connectivité
HDMI (connecteur 19 broches)
Composantes Vidéo (3 x connecteurs RCA)
S-Vidéo (mini DIN 4 broches)
Composite Vidéo (connecteur RCA)
Entrée A, Sub-D HD 15 broches (RVB analogique, composantes)
2 Sorties Trigger (Mini Jack) : (Mise sous/hors tension, mode Zoom anamorphique)
Télécommande (RS-232C) sub-D 9 broches (protocole AMX pris en charge)
Généralités
Consommation
En marche : 300W
En veille : 0,5W
Dimensions (L x H x P) : 470 x 179,2 x 482,4 mm
Poids : 12 kg
FINITION :
L'appareil :
Le cache objectif électrique, s'ouvrant par le milieu :
Le panneau couvrant les commandes déportées latérales de la coque :
Le panneau de connectique :
INSTALLATION :
Le SONY VPL-VW85 offre les mêmes facilités de placement que son prédécesseur. L'amplitude du zoom, le lens-shift , le zoom et le focus manuels faciliterons son installation dans la plupart des configurations, salles dédiées ou salons. L'optique est protégée par un cache électrique qui s'ouvre par son milieu dès la mise en fonction du projecteur.
Les commandes de lens-shift, horizontal et vertical, tout comme le zoom et le focus sont électriques. Le focus peut ainsi se règler pas à pas au plus proche de l'écran, ce qui représente la meilleure solution pour régler la netteté le plus finement possible.
L'optique de type courte, nécessite un recul d'un minimum de 2m74 pour projeter une base d'image de 2 mètres.
Petit défaut à noter, si la présence d'un lens-shift est louable, on peut regretter une amplitude verticale trop réduite, voir la vidéo ci-dessous :
TÉLÉCOMMANDE :
Elle est identique à celle du SONY VW80, elle est rétro-éclairée et donne directement accès à toutes les fonctions.
MENUS :
Fondés sur une architecture propre à SONY, ils n'ont pas évolué depuis le pearl et s'ils ne sont pas d'un design particulièrement recherché, ont le mérite d'être clairs et bien agencés.
Le menu image :
5 modes d'images préréglés en usine sont disponibles. Dynamique, standard, cinéma 1. cinema 2, cinema 3 et utilisateur.
3 modes de températures de couleurs sont également prédéfinis, haut, moyen et bas. Il faut également rajouter des modes de couleurs utilisateurs, les 3 premiers réglés sur la base des 3 modes usines cités plus haut.
Le gamma est bien géré avec les modes 5 et 6 , positionnés entre 2.2 et 2.3 en sortie de boite ils ne nécessitent pas de correction, 9 réglages de gamma sont disponibles de 1 à 9, suivis d'un mode gamma off.
Le projecteur est compatible deep color et dispose d'une option d'activation x.v. Color et de trois choix d'espace couleurs, normal ou élargi 1 et élargi 2.
RESULTATS :
BRUIT DE FONCTIONNEMENT : En mode lampe bas, le VW85 est inaudible, il arrive au niveau sonore ou plutôt à l'absence de bruit équivalent aux projecteurs LCD Mitsubishi. Ce n'est plus le cas en mode haut ou l'accroissement sonore est bien perceptible mais cela reste dans une très bonne moyenne.
CONTRASTE ET LUMINOSITE :
Nous l'avons évoqué en préambule, SONY et JVC se livrent une concurrence féroce en usant des mesures de contraste pour vendre leurs progénitures en projection frontale, mais au-delà des chiffres, il est facile de constater que lorsque qu'on compare la dynamique d'image offerte par les modèles des deux marques, SONY était jusqu'à présent désavantagé par le rapport contraste/luminosité. Ce n'est plus le cas, à D65, le projecteur délivre un contraste natif de 8900:1, en fermant l'iris fixe à 50, celui-ci monte à 13200:1 ! La luminosité reste en revanche dans la moyenne avec les mesures suivantes lampe haut : 631 lumens, lampe bas : 448 lumens
NETTETE/PIQUE :
S'il ne fait pas aussi bien que notre projecteur de référence, le SAMSUNG SP-A800B , ce projecteur SXRD délivre une image avec un très bon piqué. Celle-ci a également avantage d'être exempte de tout défaut, aucun artefact à l'horizon. Pas de shading, pas de grésillements, pas de solarisation, bref une image lisse et parfaite. C'est là un avantage certain comparé aux projecteurs JVC dont l'image semble plus « brute ».
Pour contrebalancer les éventuelles dérives de convergences sur le projecteur (ce n'est pas le cas de notre exemplaire de test ou aucune retouche n'a été nécessaire). SONY a reconduit la présence dans les menus d'un menu d'alignement fin des panneaux, similaire à celui existant sur les SONY VW-60/VW 80 et RUBY avec un pas de 0.1 pixel pour toutes les couleurs. Cette correction peut se faire de deux manières, soit par zone, soit sur l'ensemble de la grille.
TRAITEMENT VIDEO :
SONY utilise un traitement vidéo propriétaire sous l'appellation BRAVIA 2. SONY a fait du très bon travail, tant sur le plan du désentrelacement, que de la mise à l'échelle, je n'ai pas réussi à constater de lacunes ou défauts. En prime il convient ici de souligner la fluidité parfaite. Tout comme le VW80, le VW85 est équipé d'un dispositif d'insertion de trames fluidifiant les travellings et permettant de conserver une image nette et précise pendant les mouvements rapides de caméras.
COLORIMETRIE ET GAMMA :
Des modes usine proposés, le plus proche de la norme en sortie de boîte, sur notre exemplaire de test, est le mode cinéma 2. Le diagramme CIE est très, très proche de la référence en mode couleur normal. Le VW-85 dispose d'un CMS sous l'appellation RCP. Peu intuitif, il vous donnera du fil à retordre pour être maîtrisé. Le SONY VW 85 ne dispose pas de réglages utilisateurs du gamma, pour ce faire il faut utiliser un logiciel fourni avec le projecteur.
Le diagramme CIE
Le gamma :
Les niveaux RVB et la température de couleurs :
GESTION DE L IRIS DYNAMIQUE :
Sous la dénomination dans le menu de «noir ciné pro.», vous aurez accès aux différents réglages de l'iris dynamique mais également à la gestion de l'iris fixe. Deux modes automatiques 1 et 2 sont offerts, tous deux paramétrables avec les options «recommandées», «rapide» et «lent».
L'iris fixe est lui ajustable sur une échelle comprise entre 0 (totalement fermé) à 100 (ouvert au maximum).
Adepte et amoureux des images lumineuses, je ne suis pas particulièrement partisan de ces solutions à base d'iris dynamique qui certes accroissent les valeurs de contraste mais au détriment d'une perte de lumière. SONY précurseur dans le domaine, a pour avantage de bien maîtriser cette technologie.
Un bon compromis entre luminosité et fort contraste est atteignable en positionnant la lampe en mode haut et en activant l'iris fixe sur la position 50, réglage que je vous recommande plus haut.
RENDU DE L IMAGE :
Conditions de test : ECRAN de 2M00 de base, source PLATINE BLU RAY DUNE HD 3.0, BLU-RAY ALIENS VS PREDATOR 2/QUANTUM OF SOLACE
DVD PAL : RAMBO 4
Réglages utilisés : Mode cinéma 2, lampe haut, iris manuel à 50, espace de couleur normal, gamma 5, NR : off, MPEG NR : off, niveau de noir : off.
SOURCES SD :
Même si ce n'est pas la vocation première d'un projecteur full hd de retranscrire nos vielles sources en définition SD, la mise à l'échelle de nos dvd aide à juger de la qualité de nos diffuseurs. Le VW 85 est un bon élève, il offre la possibilité de visionner en toute sérénité nos films en 480p ou 576p. Le côté lissé de son image permet de contrebalancer les défauts dus aux mauvais pressages.
Le dvd de rambo 4 n'est pas un des meilleurs sur ce point et pourtant j'ai pu visionner ce film sans rager sur des défauts inhérents à une source 4 fois moins précise que des programmes hdtv full hd. Les scènes de combat nocturnes sur le fleuve ou sous la pluie dans le camp de prisonniers soulignent l'excellent contraste natif du projecteur, avec une excellente lisibilité des scènes nocturnes , mais aussi des noirs très profonds.
SOURCES HDTV :
Le contraste en hausse a été mesuré mais c'est visuellement que l'effet est probant, ainsi dans QUANTUM OF SOLACE, lorsque JAMES BOND découvre la grotte avec l'eau captive, les alternances de passages lumineux et sombres sont retranscrits à la perfection par le SONY VW 85. Ce projecteur est également à l'aise avec notre passage de test d'aliens vs. Predator 2, la chasse dans les égouts.
Toujours dans ce film, les scènes spatiales du vaisseau des predator sillonnant l'orbite terrestre permettent de retrouver la force de la luminosité des étoiles scintillantes présentes sur les projecteurs JVC, tout en délivrant un noir profond.
MATERIEL DE MESURES :
Logiciel de calibration HCFR
Sonde EYE ONE PRO
Luxmètre VEILEMAN
DVD de test HIVICAST
CONCLUSION
UPSCALING : 5
ERGONOMIE : 4
REGLAGES : 4,5
BRUIT DE FONCTIONNEMENT : 4
CONNECTIQUE : 5
24P : 5
FLUIDITE : 5
COULEURS : 5
CONTRASTE : 5
NOIRS : 5
DEFINITION : 4,5
TOTAL : 52/55
Nous avons aimé :
La colorimétrie quasiment à la norme en sortie de boîte
Le rendu général et le confort de l'image
Le gain en contraste natif égalant enfin le Chamipon© JVC
Le dispositif d'insertion de trames efficace
Nous n'avons pas aimé :
L'amplitude du lens-shift vertical trop limitée
Le prix
En conclusion :
SONY nous propose enfin un projecteur capable de venir concurrencer les D-ila JVC sur la plan de la profondeur des noirs et du contraste natif. Mais ce n'est pas là le seul avantage du nouveau, grâce à la qualité des valeurs usines, vous pourrez utiliser directement ce diffuseur en faisant abstraction d'une calibration. Autre avantage sur la concurrence son dispositif de fluidité d'image travaille aussi bien que celui de l'epson TW5500 sans générer d'artefacts, à l'image de ceux produits par les JVC 550/950 ou encore LG CF 181.
Globalement donc lorsqu'on le compare aux JVC, le SONY VW 85 fait aussi bien en terme de contraste et mieux sur le plan de la fluidité et de la justesse colorimétrique et de la luminance. C'est un projecteur homogène, comme nous les apprécions, bon dans la majorité de nos critères d'évaluation, il se paye le luxe de venir chasser sur les terres de prédilection des D-ila et pour un tarif inférieur à celui de HD 950, son concurrent direct. Nous terminerons en évoquant sa garantie de trois ans sur site, avec en prime une garantie similaire sur la lampe ou 1500 heures.