Après avoir marqué une petite parenthèse d'une année, JVC est de retour avec trois nouveaux vidéoprojecteurs Home cinéma : les DLA-X5000, DLA-X7000 et DLA-X9000. Nous vous proposons aujourd'hui notre test du JVC DLA-X7000, un vidéoprojecteur qui profite des mêmes atouts (en partie tout du moins) que le DLA-X9000 avec la compatibilité High Dynamic Range (HDR), une nouvelle version du mécanisme de wobulation eShift, ainsi qu'une connectique HDMI 2.0/HDCP 2.2.
Introduction au test du JVC DLA-X7000 :
En marge des nouveautés évoquées en introduction, l'autre nouveauté majeure de cette nouvelle gamme réside dans l'augmentation de la luminosité. Les projecteurs JVC ont toujours eu pour principal avantage un contraste extrêmement solide, du fait d'un niveau des noirs tout simplement référentiel dans le milieu de la vidéoprojection Home cinéma. Cet avantage avait néanmoins un prix : une luminosité limitée. L'heure du changement a-t-elle enfin sonné ? Réponse dans notre test.
Configuration de test :
- Vidéoprojecteur JVC DLA-X7000 (PPI : 6 990 €)
- Écran de projection 2m20 de base (toile blanche à gain 1)
- amplis : Onkyo TX-RZ800, Anthem MRX500, Denon AVR-X4200W
- Enceintes : Magnat Quantum 1009S + Rubicon LCR + B&W ASW 750
- Sources : Oppo BDP-103EU, HTCP fanless, Nvidia Shield Android TV
- Barrette secteur Oehlbach 907
- Sonde i1 + spectrophomètre Colormunki
- Logiciel de calibration : HCFR v3
- Leo Bodnar input lag tester
Présentation du JVC DLA-X7000 :
Pour cette nouvelle version du X7000 JVC n'a pas fait les choses à moitié, c'est le moins que l'on puisse dire : luminosité accrue, compatibilité avec la technologie High Dynamic Range, eShift-4, connectique HDMI 2.0 avec HDCP 2.2... Aucun doute, sur le papier nous sommes davantage face à une évolution qu'un simplement renouvellement de gamme.
En matière de design, le châssis reste exactement identique à la génération précédente. En l'état, c'est très loin d'être un problème étant donné le degré de finition accordé par JVC à sa gamme de projecteurs, avec un châssis en coloris noir piano aux lignes très sobres et élégantes. En matière d'encombrement et de poids on reste sur la même base que son prédécesseur avec des dimensions de 455 x 179 x 472 mm pour un poids de 15 kg, il faudra par conséquent prévoir un système de fixation suffisamment costaud si vous souhaitez fixer le projecteur sur un support de plafond. Le système de ventilation reste toujours situé à l'avant du projecteur.
Sur l'arrière, nous retrouvons l'habituel panneau de commandes avec des touches dédiées à l'accès et à la navigation dans les menus, tandis que le panneau connectique laisse apparaître les 2 nouvelles entrées HDMI 2.0 (2160/60p, 3D, Deep Color) compatibles HDCP 2.2, ce qui permettra de lui associer d'ici quelques mois un lecteur Ultra HD
Blu-ray. Le reste de la connectique reste conforme aux années précédentes : une sortie 3D Sync, 1 sortie Trigger 12V et des prises RS-232C et Ethernet.
Qui dit plus de luminosité, dit nouvelle lampe. JVC opte cette fois pour une lampe NSH 265 W (230 W sur le X700) avec une luminosité qui fait un bond notable, pour passer de 1 300 lumens à 1800 lumens sur le X7000. La durée de vie de la lampe ne change pas néanmoins, le fabricant indique l'avoir maintenue à 4500 heures en mode lampe bas et 3000 heures en mode lampe normal.
Pour la partie installation, aucun changement n'est à noter, le DLA-X7000 est équipé d'un focus et d'un zoom 2x entièrement motorisés. Des mires vous permettront d'ajuster parfaitement votre image avec le cadre de votre écran. Le lens-shift du projecteur est également motorisé. Son battement reste conséquent. Il se déplace de 80% sur l'axe vertical et de 34% sur l'axe horizontal. Nous avons obtenu une image de 2m20 de base avec un recul de 3 mètres 60. L'amplitude du lens-shift et son rapport de zoom faciliteront l'installation de ce modèle dans la plupart des environnements de projection. L'objectif en verre est protégé par un cache motorisé.
Le packaging reste très convenu, on retrouve une télécommande rétroéclairée et un câble secteur. Les
lunettes 3D et l'émetteur PK-EM2 RF sont quant à eux vendus en option aux tarifs respectifs de 149 euros et 99 euros.
Menus et réglages du JVC DLA-X7000 :
L'organisation des menus reste inchangée par rapport aux modèles précédents, quelques petites nouveautés sont cependant à noter.
Nous retrouvons ainsi 6 modes de couleurs (film, cinéma, animation, naturel, scène, THX et 3D), des modes températures de couleurs préréglées de 5500K à 9500, un réglage de l'échelle de gris RVB avec 5 mémoires de réglages, et pour terminer 9 modes gamma préréglées (normal, A, B, C, D, E, F, G, H) parmi lesquelles 3 modes configurables en manuel. Place ensuite aux réglages classiques de luminosité, contraste, teinte et netteté, et à diverses options d'ajustement de la colorimétrie à commencer par un CMS sur 6 axes, des réglages de teinte et des niveaux de lumière.
Un sous-menu avancé permet d'activer le mécanisme eShift sur 6 valeurs (film, haute résolution, HD, SD, dynamique et arrêt) sous l'appellation MPC associé à l'amplification de netteté et un réducteur de bruit. Dans ce menu vous aurez la possibilité de régler vous même votre gamma avec un éditeur, mais également de gérer l'ouverture ou la fermeture de l'iris fixe. Le système d'interpolation d'image Clear Motion Drive (CMD) est lui désormais placé dans le menu Réduction du Flou. Le mode 3D comporte toujours 4 positions (auto, séquentielle, côte à côte, haut et bas), on regrette cependant la disparition du mode de conversion 2D/3D mêmême si finalement la pertinence de ce type de mécanisme reste à prouver...
Le reste des menus ne comporte pas de changements majeurs, on retrouve les mémoires de zoom et une correction de l'alignement des pixels par palier de 1 pixel.
Analyse qualité image du JVC DLA-X7000 :
Particulièrement attendue cette année, la nouvelle génération de projecteurs Home cinéma JVC laissait augurer le meilleur. Le X7000 confirme nos espoirs.
Dans la même veine que son prédécesseur, le X7000 délivre une image de grand standing, rendant pleinement justice aux sources HD et 4K. Sur les Blu-ray d'
Oblivion ou
Mad Max : Road Fury, le vidéoprojecteur JVC met en évidence la qualité des deux pressages, notamment cette capacité à donner du relief, avec une image d'une précision remarquable sur les plans serrés, et une belle profondeur de champ sur les plans larges.
On notera également l'apparition d'une quatrième itération de l'eShift, ici appelée eShift-4. Aucun bouleversement à l'horizon, néanmoins le mécanisme gagne d'une part en stabilité, mais également en précision avec un relief plus accentué sur certaines textures, ce qui contribue à améliorer la définition générale de l'image et obtenir une clarté et un niveau de détails réellement très poussées. Les artefacts sont aussi mieux contenus, notamment au niveau de crénelage, JVC a d'ailleurs retravaillé l'algorithme Multi Pixel Control avec des paliers de réglages plus progressifs, et le résultat se voit. Néanmoins comme toujours, attention à ne pas pousser trop loin le réglage de netteté pour éviter les remontées de bruit vidéo, en particulier sur les
lecteurs Blu-ray sensibles au bruit résiduel. En association avec une platine haut de gamme ou un processeur vidéo externe, on veillera également à garder la main ferme.
Sans MPC
MPC activé
En sortie de boîte, même si une calibration reste comme toujours largement conseillée sur un tel projecteur, le DLA-X7000 de JVC offre une image à la colorimétrie au caractère authentique (et plutôt bien ajustée en sortie de carton), on note d'ailleurs une petite amélioration sur la gestion des dégradés avec des couleurs aux tons plus naturels.
Mais le gros changement attendu cette année par tous, c'est le rehaussement de la luminosité. Nous avons toujours souligné l'excellence des projecteurs JVC en termes de contraste, à l'opposé pourtant nous espérions un jour voir le fabricant japonais pousser le curseur luminosité un peu plus loin. La promesse faite lors de l'annonce à l'IFA en septembre dernier avait suscité dans un premier temps un certain contentement de voir JVC répondre à l'une des principales faites par les amateurs de vidéoprojection, tout en assurant la pérennité dans le temps des nouveaux modèles avec la compatibilité High Dynamic Range (HDR), mais elle suscitait aussi la crainte que ce gain en luminosité s'accompagne d'une perte de contraste. Le résultat impose pourtant le respect.
Outils en main, les promesses faites par JVC se confirment avec une luminosité qui culmine à environ 36 ftL (126 cd/m²) en mode lampe haut. En réalisant une calibration en mode lampe bas, le X7000 confirme toujours ses excellentes prédispositions avec une luminosité à 25 ftL soit 80 cd/m². Autrement dit, un niveau amplement suffisant dans le cadre d'une utilisation Home-cinéma. En fonction du réglage de l'iris, le contraste séquentiel oscille entre 30200:1 et 130000:1.
Le résultat à l'écran parle de lui de même, cette nouvelle génération - le X7000 tout du moins - propose sans doute à l'heure actuelle l'une des images les plus contrastées du circuit, et par extension l'une des plus dynamiques grâce à un puissant contraste subjectif. Certains préféreront sûrement désactiver l'iris, néanmoins l'apport lumineux en mode éco est une considération à prendre en compte, d'autant plus que le mécanisme d'iris dynamique est vraiment maîtrisé par le fabricant (mode Auto2 conseillé), les fluctuations lumineuses restant limitées. Le seul regret pour l'instant, malgré quelques démos à disposition, nous n'avons pour l'instant pas pu juger de l'apport du HDR sur le X7000 en l'absence de sources compatibles.
Côté fluidité, la base du Clear Motion Drive (CMD) reste identique à la génération précédente. Si l'activation du mécanisme est plus que conseillée pour fluidifier les travellings, le mode Bas reste le plus conseillé par son naturel. En mode Haut on note bien une plus grande précision dans les mouvements, mais également un effet savonnette trop prononcé. JVC introduit bien en complément un nouveau réglage pour améliorer la netteté des mouvements, néanmoins nous déconseillons son usage, l'algorithme ayant tendance à trop souligner les contours.
En 3D, le DLA-X7000 offre de bons résultats dans la même veine des dernières générations. Elle dégage un naturel et une profondeur de champ remarquable. Les effets de jaillissements sont également parfaitement rendus, sur le
Blu-ray 3D des Gardiens de la Galaxie, les vaisseaux entrent littéralement dans la salle. Elle présente également l'avantage d'être assez reposante sur la durée.
Voici quelques clichés supplémentaires du JVC X7000 :
Input lag :
Si vous souhaitez faire quelques parties avec vos enfants ou entre amis sur une belle diagonale, le X7000 n'est assurément pas le projecteur le plus conseillé. Nous avons mesuré l'input lag à 131 ms (CMD désactivé), soit un retard à l'affichage d'environ 9 images par secondes.
Verdict technique du JVC DLA-X7000 :
Niveau de bruit :
Comme ses prédécesseurs, le X7000 reste un projecteur extrêmement discret en mode lampe Éco avec un niveau de bruit mesuré à 29,5 dB. En mode lampe Haut le ventilateur se fait en revanche un peu plus présent avec 34,5 dB.
Uniformité :
Sans surprise au regard du passif X700/X900, JVC fait un sans-faute. L'image est parfaitement uniforme d'un bord à l'autre de l'écran avec une bonne répartition de la lumière. Nos mires ne laissent également apparaître aucune trace de dérive colorimétrique.
Calibration :
Les réglages par défaut constituent une excellente base de travail, comme souvent chez JVC. En attendant une calibration plus poussée, une fois le curseur température des couleurs ajusté à 6500K dans les menus, la plupart des modes image du X7000 permettent de profiter de son projecteur en sortie de boîte, en particulier les mode Cinéma et Naturel qui affichent dans les deux cas un DeltaE inférieur à 3 sur les 24 couleurs du Color Checker, même bilan pour les saturations. Le gamma n'est également pas loin de la cible référence 2,4 avec une moyenne de 2,34, tout comme la température des couleurs à 6473K.
Voici les résultats après quelques ajustements, le triangle CIE demande néanmoins à être retouché plus précisément.
Conclusion : notre verdict sur le JVC DLA-X7000
JVC passe clairement au stade supérieur avec la nouvelle génération de projecteurs DLA. Non content d'être le seul fabricant à l'heure actuelle à proposer une gamme de projecteurs Home cinéma équipée d'un vrai chipset HDMI 2.0 (4K/60 Hz, chroma 4:4:4, HDCP 2.2), tout en assurant une certaine pérennité avec la compatibilité HDR, là ou JVC impressionne cette année c'est d'être enfin parvenu à hisser la puissance lumineuse du DLA-X7000 au niveau de la concurrence, mais en conservant ce constraste puissant qui a toujours fait sa renommée. Résultat : l'image gagne considérablement en dynamique. En attendant de jeter prochainement un coup d'oeil au X5000 afin de juger de l'écart entre les deux modèles, en considérant les efforts réalisés cette année et les quelques petits nouveautés introduites, le JVC DLA-X7000 s'impose incontestablement comme l'un des meilleurs vidéoprojecteurs Home cinéma passés entre nos mains. Bravo JVC.
La note finale
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Ce que l'on aime | Ce que l'on regrette |
- Un contraste puissant
- Une luminosité rehaussée
- Belle dynamique d'image
- Bonne colorimétrie en sortie de carton
- La précision et netteté de l'image
- Efficacité du Clear Motion Drive
- Niveau de bruit en fonctionnement en mode lampe éco
- La compatibilité HDR
- Une vraie connectique HDMI 2.0 (4K60, chroma 4:4:4, 10 bits, HDCP 2.2)
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- CMD moins efficace sur les contenus 4K natifs
- Le nouvel algorithme netteté des mouvements
- Plus de gestion du CEC en HDMI
- Disparition du convertisseur 2D/3D (même si au fond...)
- Lunettes 3D et émetteur toujours en option
- Vivement le passage de la gamme DLA au 4K natif
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